LE CHE I L I N E SCARE' .
I l est peu de poissons, et même d’animaux, qui aient
été, pour les premiers peuples civilisés de l'Europe,
l’objet de plus de recherches , d’attention et d’éloges ,
que le scare dont nous allons parler. Nous avons cru
devoir le séparer des labres proprement dits, et le
mettre à la tête d’un genre particulier dont le nom
cheilinea indique la conformation des lèvres, qui 1
1 Cheilinus scarus-
Sargo, dans le midi de VEurope.
Cantheno, ibid.
Denté, dans quelques département méridionaux de France.-
X-abrus scarjis. Linné 3 édition de Gmçlin.
Dabre scare. Dauhenton et Hcùiy, Encyclopédie méthodique*
Id. Bonnaterre} planches de VEncyclopédie méthodique.
Scarus autorum. Artediy syn. 54.
O* o-xapoç» Aristot. lib. 2, cap. 17 ; lib. 8 , cap^2 ; et lib. 9 , cap. 87;
ïd.Ælian. lib. 1 , cap. 2, p. 5 $ et lib. 2 , cap. 5q.
Oppian. lib. 1 , p -5, 6 ; et lib. 2 , p. 53,
Athen. lib. 7, p. 319.
Scarus. Blin. lib. 9 , cap. 17.
Aldrovand.lib. 1 r cap. 2 , p. 7-
Scare. Rondelet3 première parties liv. 6 , chap.. 2.
JoJistonj lib. t y lit. 2 , cap. 1 , a. 1 , t. i 3.
Scarus piseis. jov. cap~ 1 , p- 7.
Willughby, p. 3g6.
Raj.p. 129.
Scarus. Pétri Artedi Syn. pisciumyauclore J. G. Schneider, p. 85. et 3i 8,
Scare. Valmont-Bomare, Dictionnaire d*histoire naturelle.
I signifie lèvre.
rapproche des labres cette petite famille, pendant
qu’elle s’en éloigne par d’autres caractères. Mais il ne
faut pas sur-tout le confondre avec les osseux connus
des naturalistes modernes sous le nom de scares, qui
forment un genre très-distinct de tous les autres, et
qui diffèrent de notre cheiline par des traits très-
remarquables , quoique plusieurs de ces animaux
habitent dans la Méditerranée, comme le poisson dont
nous écrivons l’histoire. La dénomination de scare est
générique'pour tous ces-osseux qui composent une
famille particulière ; il est spécifique pour celui que
nous décrivons. Nous aurions cependant, pour éviter
toute équivoque, supprimé ou ce nom générique ou
ce nom spécifique, si le premier n’avoit été généralement
adopté par tous les naturalistes récens, et si le
second n’avoit été consacré et par tous les écrivains
anciens, et par tous les auteurs modernes qui ont
traité du cheiline que nous examinons.
Ce poisson non seulement habite dans la Méditerranée,
ainsi que nous venons de le dire, mais encore vit
dans les eaux qui baignent et la Sicile , et la Grèce, et
les isles répandues auprès des rivages fortunés de
cette Grèce si fameuse. Il nest donc pas surprenant
que les premiers naturalistes grecs aient pu observer
cet osseux avec facilité. Ce cheiline est d’une couleur
blanchâtre ou livide mêlée de rouge. Il ne parvient
guère qu’à la longueur de deux ou trois décimètres.
Les écailles qui le recouvrent sont grandes et très