Vivement avec les piquans de; sa tête, les aiguillons
de ses nageoires , les tubercules aigus répandus sur
son corps, et en triomphe le plus souvent avec d’autant
plus de facilité, qu’il joint une assez grande taille à l’impétuosité
de ses mouvemens , au nombre de ses dards
et à la supériorité dé sa hardiesse. En effet, nous
devons croire, en comparant:tous les témoignages,
et malgré l’opinion de plusieurs habiles naturalistes,
que dans les mers où il est le plus à l’abri de ses
ennemis, le cotte scorpion peut parvenir à une longueur
de plus de deux mètres : ce n’est qu’auprès des
côtes fréquentées par des animaux marins dangereux
pour ce poisson, qu’il ne montre presque jamais dès
dimensions très-considérables. L’homme ne nuit guère
à Son entier développement, en le faisant périr avant
le terme naturel de sa Vie. La chair de ce cotte, peu
agréable au goût et à l’odorat, n’est pas recherchée par
les pêcheurs ; ce ne sont que les habitans peu délicats
du Groenland, ainsi que de quelques autres froides
et sauvages contrées d u Nord , qui en font quelquefois
leur nourriture ; et tout au plus tire-t-on parti de son
foie pour en faire de l’huile, dans les endroits où,
comme en Norvège, par exemple , il est très-répandu.
Si d’ailleurs ce poisson est jeté par quelque accident
sur la grève, et que le retour des vagues , le reflux
de la marée, ou ses propres efforts, ne le ramènent
pas promptement au milieu du fluide nécessaire à son
existence, il peut résister pendaut assez long-temps
au défaut d’eau, la nature et la conformation de ses
opercules et de ses membranes branchiales lui donnant
la faculté de clore presque entièrement les orifices,
de ses organes respiratoires, d’en interdire le eontact
à l’air de l’atmosphère, et de garantir ainsi ces organes
essentiels et délicats de l’influence trop active, trop
desséchante, et par conséquent trop dangereuse, de ce
même fluide atmosphérique.
C’est pendant l’été que la plupart des cottes scorpions
commencent à s’approcher des rivages de la mer;;
mais communément l’hiver est déjà avancé, lorsqu’ils
déposent leurs oeufs, dont la couleur est rougeâtre.
Tout leur corps est parsemé de petites verrues en
quelque sorte épineuses, et beaucoup moins sensibles-
dans les femelles que dans les mâles.
La couleur de leur partie supérieure vàrie; elle est
ordinairement brune avec des raies et des points
blancs: leur partie inférieure est aussi très-fréquemment
mêlée de blanc et de brun. Les nageoires sont
rouges avec des taches blanches ; on distingue quelquefois
les femelles par les nuances de ces mêmes-
nageoires r qui sont alors blanches et rajées de noir,,
et par le blanc assez pur du dessous de leur corps*
La tête du scorpion est garnie de tubercules et d’aiguillons;
les jeux sont grands, alongés, rapprochés;
Ttm de l’autre, et placés sur le sommet de la tête; les-
mâchoires sont extensibles , et hérissées , comme le
palais,,de dents aiguës; la langue est épaisse, courte,.