de temps; et on lit dans les Transactions philosophiques
de Londres ( an. 16661 pag. 116 ), qu’un cuisinier, en remuant
de l’eau dans laquelle il avoit fait cuire quelques-
uns de ces scombres, vit que ces- poissons rayonnoienfc
rivement, et que l’eau devenoit très - lumineuse. On
appercevoit une lueur phosphorique par-tout où on
laissoit tomber des gouttes de cette eau , apres lavoir
agitée. Des enfans s’amusèrent à transporter de ces-
gouttes qui ressembloient a autant de petits disques,
lumineux. On observa encore le lendemain , que
lorsqu’on imprimoit à l’eau un mouvement circulaire
rapide, elle jetait une lumière comparable à la clarté
de la lune : cette lumière égaloit l’éclat de la flamme,
lorsque la vitesse du mouvement de l’eau étoit très-
accélérée ; et des jets lumineux très-brillans sortaient
alors du gosier et de plusieurs autres parties des maquereaux.
Mais avant de terminer cet article, montrons avec
précision les formes du poisson dont nous venons (1,’iii-r
diquer les principales habitudes.
En général, le maquereau a la tête alongée, l’ouverture
de la bouche assez grande, la langue lisse.,
pointue, et un peu libre dans ses mouvemens ;le palais
garni dans son contour de dents petites , aiguës, et
semblables à celles dont les deux mâchoires sont hérissées
; la mâchoire inférieure un peu plus longue que
la supérieure, la nuque large, l’ouverture des branchies
étendue, un opercule composé de trois pièces.,,
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le tronc comprimé; la ligne latérale voisine du dos,,
dont elle suit la courbure; l’anus plus rapproché de la
tête que de la queue ; les nageoires petites, et celle de
la queue fourchue *.
Telles sont les formes principales du scombre dont
nous écrivons l’histoire t ses couleurs ne sont pas tout-
à-fait aussi constantes.
Le plus fréquemment, lorsqu’on voit ce poisson
nager entre deux eaux, et présenter au travers de la
couche fluide qui le vernit, pour ainsi dire , toutes
les nuances qu’il peut devoir à la rapidité de ses mouvemens
et à la prompte et entière circulation des
liquides qu’il recèle, il paroît d’une couleur de soufre,
ou plutôt on le croirait plus ou moins doré sur le dos t
mais lorsqu’il est hors de l’eau , sa partie supérieure
n’offre qu’une couleur noirâtre ondulée de bleu ; de
grandes taches transversales, et d’une nuance bleuâtre
sujette à varier, s’étendent de chaque côté du corps et
de la queue, dont la partie inférieure est argentée,
ainsi que l’iris et les opercules des branchies : presque
toutes les nageoires sont grises ou blanchâtres.
Plusieurs individus ne présentent pas de grandes
* A la première nageoire dorsale 12 rayons.
à la seconde 12-
à chacune des pectorales, 20
à chacune dès thoracines 6
» celle de l’anus i 3-
à celle (le la queue 20