Xxiv EF FETS DE l’ ArR T D E L* HOMME,
le voisinage de l ’atmosphère, et respirer, pour ainsi
dire, des couches de fluide plus pures.
Ces faits sont conformes à de belles expériences
faites par mon confrère le-citoyen Silvestre le fils,, et
à celles qui furent dans le terçips communiquées à
Buffon par une note que ce grand.naturaliste me remit
quelques années après , et qui avoie.ntété tentées sur
des gades lotes;, des;cottes chabots, des cyprins goujons,
et d’autres cyprins tels que des gardons, des
vérons et des vaudoisès.-
Les poissons que l’on veut acclimater sont plus exposés
que les anciens habitans des eaux dans lesquelles
on les a placés , non seulement aux, altérations dont
nous venons de parler, mais encore à toutes les maladies
auxquelles leurs diverses tribus, sont sujettes.
Ces maladies assaillent ces tribus aquatiques , même
lorsque les- individus sont encore renfermés dans l’oeuf.
On a observé que des embryons de saumon, de truite
et de beaucoup d’autres espèces , périssoient lorsque
des substances grasses, onctueuses, et celles que l’on
désigne par le nom de saletés et d'ordures, sattachoient
à l’enveloppe qui les coutenoit, et qu’une eau courante
ne nettoyoit pas promptement cette membrane.
On suppléera facilement à cette eau courante par une
attention soutenue et divers petits moyens que les circonstances
suggéreront.
Lorsque les poissons sont vieux, ils éprouvent souvent
une altération particulière qui se manifeste à la
SUR LA NATURE DES POISSONS. XXV
surface de l’animal ; les canaux destinés à entretenir ou
renouveler les écailles s’obstruent ou se déforment; les
organes qui filtrent la substance nourricière et réparatrice
de ces lames, s’oblitèrent ou se dérangent; les
écailles changent dans leurs dimensions; la matière qui
les compose n’a plus les mêmes propriétés ; elles ne
sont plus ni aussi luisantes, ni aussi transparentes, ni
aussi colorées ; elles sont clair-semées sur la peau de
l’animal vieilli ; elles se détachent avec facilité ; elles ne
sont pas remplacées par de nouvelles lames, ou elles
cèdent la place, en tombant, à des excroissances difformes
, produites par une matière écailleuse de mauvaise
qualité , mélangée avec des élémens hétérogènes,
et mal élaborée dans des parties sans force, et dans des
tuyaux qui ont perdu leur première figure. Cette altération
est sans remède ; il n’y a rien à opposer aux effets
nécessaires d’un âge très-avancé. Si dans les poissons,
comme dans les autres animaux, l’art peut reculer l’époque
de la décomposition des fluides, de l’affoiblisse-
ment des solides , de la diminution de la vitalité , il ne
peut pas détruire l’influence de ces grands change-
mens , lorsqu’ils ont été opérés. S’il peut retarder la
rapidité du cours de la vie, il ne peut pas la faire remonter
vers sa source.
Mais les maux irréparables de la vieillesse ne sont pas
à craindre pour les poissons que l’on cherche à acclimater
: dans la plupart des espèces de ces animaux, ils ne
se font sentir qu’après des siècles , et l’éducation des
TOME I I I. D