LA TRIGLE C À V ILLONE- .
R o n d e l e t a décrit cette trigle, dont il a aussi publié
une ligure gravée. fi ayant que deux rayons aiticules
et isolés à chaque nageoire pectorale? non seulement
elle est séparée des espèces que nous venons de décrire,
mais elle appartient même a un sous-genre particulier.
On l’a appelée cavillone dans plusieurs départemens
françois voisins de la Méditerranée, a cause de sa
ressemblance avec une cheville, que l’on y nomme ca-
ville. L’animal est en effet beaucoup plus gros vers la
tête que vers la nageoire de la queue. Il est couvert
elecailles petites, mais dentelées, âpres et dures. La
ligne latérale est très-droite et très-voisine du dos. Ou
voit un piquant au-dessus de chaque oeil, et six aiguillons
très-grands et un peu aplatis à la partie postérieure
de cette sorte de casque ou d’enveloppe lamel-
leuse et ciselée, qui défend la tête.
La cavillone est d’un très-beau rouge, lequel fait
ressortir la couleur de ses ailes, qui sont blanches
par-dessus, et d’un verd noirâtre par-dessous*. Ses
' Trigla cavillone.
Autre espèce de surmulet, dite cavillone. Rondelet, première partie,
lie. io , chap. 5.
Mullus asperus. Id. ibid.
, y rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos, qui est triangulaire.
H I S T O I R E N A T U R E L E E . 8 6 7
dimensions sont ordinairement aussi petites que celles
de la menue. Son foie est très-long ; mais son estomac
est peu étendu, et son pylore garni d’un petit nombre
d’appendices ou cæcums. La chair de cette trigle est
dure, et peu agréable au goût