plastron, séparent ces poissons des tngles proprement
dites , et nous ont suggéré le nom générique que nous
leur donnons*. Cette cuirasse est très-étendue sur
la partie inférieure du malarmat ; elle la couvre en
entier; elle se réunit avec celle qui défend la partie
supérieure; ou, pour mieux dire, la totalité du corps
et de la queue de cet osseux est renfermée dans une
sorte de gaine composée de huit rangs de lames, qui la
font paraître octogone. Chacune de ces lames est plus
large que longue, irrégulièrement hexagone, et relevée
dans son milieu par un piquant recourbé vers 1 arrière.
Ces plaques ou lames dures sont d’autant moins grandes
qu’elles sont placées plus près de la queue , et l'on
compte quelquefois plus de quarante pièces à chacune
des rangées longitudinales de ces lames aiguillonnées.
La tête est renfermée, comme celle de presque toutes
les trigles, dans une enveloppe à quatre faces, dure,
un peu osseuse, relevée par des arêtes longitudinales,
et parsemée de piquans dans sa partie supérieure. Le
museau se termine en deux os longs et plats, dout
l’ensemble ressemble assez à celui d’une fourche.
Les mâchoires sont dépourvues de dents proprement
dites; le palais et la langue sont lisses. On voit à la
mâchoire inférieure plusieurs barbillons très-courts,
et deux autres barbillons longs et ramifiés.
Chaque opercule est composé d’une seule lame, et
* nipir»?»», en grec , signifie pectoral, plastron*
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t e r m i n é en pointe. L’anus est plus près du museau que
de la nageoire caudale, qui est en croissant; et on ne
compte auprès de chaque nageoire pectorale que deux
rayons articulés et libres, ce qui donne au malarmat
un rapport de plus avec la trigle eavillone*.
Presque tout l’animal est d’un rouge pâle, comme
plusieurs trigles; les thoracines sont grises, et les pectorales
noirâtres.
Le malarmat habite non seulement dans la mer
Méditerranée, mais encore dans celle qui baigne les
Moluques. Il ne parvient guère qu’à la longueur de six
ou sept décimètres. Et l’on doit croire que si le poisson.
nommé cornuta par Pline est le malarmat, il faut
lire dans cet auteur, et avec Rondelet, que les cornés
ou appendices du museau de cet osseux ont un demi-
pied [cornua semipedcdia), et non pas un pied et demi
( sesquipcdalia). Nous devons meme ajouter quil y
auroit encore de l’exagération dans cette évaluation
des appendices du malarmat, et que des cornes de deux
décimètres de longueur supposeroient, dans les dimensions
générales de ce poisson, une grandeur bien
au-dessus de la réalité.
* 7 rayons à la membrane branchiale.
rj à la premiere partie de la nageoire du dos, dont la membrane
est plus basse que ces mêmes rayons.
26 à la seconde partie de cette même nageoire.
12 à .chaque pectorale.
20 à celle de l’anus.
13 à celle de la queue.
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