paraissent sur les rivages de France , sont coramuné-
ment parvenus à leur point de perfection en floréal
et prairial; ils portent le nom.de c h e v i l lé s , et sont
moins estimés en thermidor et fructidor, lorsqu ils ont
jeté leur laite ou leurs oeufs..
Les pêcheurs des côtes nord-ouest et ouest de la
France sont de tous les marins de l’Europe ceux qui
s’occupent le plus de la recherche des maquereaux., et
qui en prennent le plus grand nombre. Ils se servent,-
pour pêcher ces animaux, de h a im s , de l ib o u r e t s , de
m a n e t s ‘ faits d’un fil très-délié , et que l’on réunit
quelquefois de manière à former avec ces filets une
îe s s u r e de près de mille b r a s s e s ( deux mille cinq cents
mètres ) de longueur. Les temps orageux sont très-
souvent ceux pendant lesquels on prend avec le plus
de facilité les scombres maquereaux, qui, agités par la
tempête, s’approchent beaucoup de la surface de la
mer , et se jettent dans les filets tendus a une très-petite
profondeur ; mais lorsque le ciel est serein et que
l’océan est calme , il faut les chercher entre deux
eaux , et la pêche en est beaucoup moins heureuse..
C’est parmi les rochers que les femelles aiment à
déposer leurs oeufs ; et comme chacun de ces individus
en renferme plusieurs centaines de mille, il n’est pas
surprenant que les maquereaux forment des légions
1 Voyez l ’explication du mot libouret, à l’article du scombre thon.
* L ’article de la irachine vive renferme une courte description du manet,
très-nombreuses. Lorsqu’on en prend une trop grande
quantité pour la consommation des pajs voisins du lieu
de la pêche , on prépare ceux que l’on veut conserver
long-temps et envojer à de grandes distances, en les
vidant, en les mettant dans du sel, et en les entassant
ensuite, comme des harengs, dans des barils.
La chair des maquereaux étant grasse et fondante,
les anciens Fexprimoient, pour ainsi dire, de manière
à former une sorte de substance liquide ou de préparation
particulière, à laquelle on donnoit le nom de
g a r um . Pline dit | combien ce g a r um ëtoit recherché
non seulement comme un assaisonnement agréable de
plusieurs mets, mais encore comme un remede efficace
contre plusieurs maladies. On obtenoit du g a r u m , dans
le temps de Bellon et dans plusieurs endroits voisins
des côtes de la Méditerranée, en se servant des intestins
des maquereaux ; et on en faisoit une grande consommation
à Constantinople ainsi qu a Rome, ou ceux qui
•en vendoient, étoient nommés p i s c ig a r o le s .
C’est par une suite de cette nature de leur chair grasse
et huileuse, que lés maquereaux sont comptés parmi les
poissons qui jouissent le plus de la faculté de répandre
de la lumière dans les ténèbres * *. Ils luisent dans l’obscurité,
lors même qu’ils sont tirés de l’eau depuis très-peu
x Hist, mundij lib. 3i , cap. 8.
* Voyez la partie du Discours préliminaire relative à la phosphorescence
des poissons.