LE S COMBRE BONITE* .
L a bonite a été aussi appelée pélamide; mais nous
avons dû préférer la première dénomination. Plusieurs
siècles avant Pline, les jeunes thons qui n’avoient pas
encore atteint l’âge d’un an, étoient déjà nommés pé-
lamidesj et il faut éviter tout ce qui peut faire confondre
une espèce avec une autre. D’ailleurs, ce mot
pélamide employé par plusieurs des auteurs qui ont
écrit sur l’histoire naturelle, est à peine connu des
marins, tandis qu’il n’est presque aucun récit de
* Scomber pelamides. B
Bonnet.
Pélamide.
Scomber pelamis. I.inné, édition de Gmelin.
Scombre pélamide. Daubenton, Encyclopédie méthodique.
Ici. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique.
Scomber... lineis utrinque quatuor nîgris. Loefl. It. \02.
Bonite. Valmont-Bomare3 Dictionnaire d*histoire naturelle.
Scomber pelamis, pinnulis superioribus octo, inferipribus septem , t a mis
ventralibus longitudinalibus quatuor nigris. Co miner son 3 manuscrits
déjà cités.
Scomber, 2 , yariet. ê. Artedi, gen. 3i , syn. 49.
Scomber pulcker, scu bonite. Osbech, 1t. 67.
Pelamis Plinii. Belon.
Pelamis Bellenii. TVillughby, p. 180.
Eaj. 9, p. 58 , n. 2.
Pelamis cærulea. Aldroa. lib. 3, cap. 18 , p. 3l 5.
Jonst0nj tub. 3 , fig. 3.
navigation lointaine dans lequel le nom de bonite ne
se retrouve fréquemment. Avec combien de sensations
agréables ou fortes cette expression n’est-elle donc pas
liée ! Combien de fois n’a-t-elle pas frappé l’imagination
du jeune homme avide de travaux, de découvertes et
de gloire, assis sur un promontoire escarpé, dominant
sur la vaste étendue des mers , parcoui’ant l’immensité
de l’Océan par sa pensée , et suivant autour du globe,
par ses désirs enflammés, nos immortels navigateurs !
Combien de fois la mémoire fidèle ne l’a-1-elle pas
retracée au marin intrépide et fortuné, qui, forcé par
l ’âge de ne plus chercher la renommée sur les eaux-,
rentré dans le port paré de ses trophées, contemplant
d’un rivage paisible l’empire des orages qu’il a si souvent
affrontés, rappelle à son ame satisfaite le charme
des espaces franchis, des fatigues supportées, des obstacles
écartés, des périls surmontés, des plages découvertes
, des vents enchaînés, des tempêtes domptées!
Combien de fois n’a-t-elle pas ému , dans le silence
d’une retraite champêtre , le lecteur paisible , mais
sensible , que le besoin heureux de s’instruire, ou
l’envie de répandre les plaisirs variés de l’occupation
de l’esprit sur la monotonie de la solitude , sur le calme
du repos, sur l’ennui du désoeuvrement, attachent, pour
ainsi dire, et par une sorte d’enchantement irrésistible,
sur les pas des hardis voyageurs ! Que de douces et
de viyes jouissances ! Et pourquoi laisser échapper un
seul des moyens de les reproduire, de les multiplier,