40
que Voit pêche près des côtes de la Sardaigne, qui est
souvent plus petit que le maquereau, qui en diffère
quelquefois par les nuances qu’il offre, puisque, suivant
le naturaliste 'Cetti, il présente un verd gai mêlé à
de l’azur, mais qui d’ailleurs a les plus grands rapports
avec le poisson que nous venons de décrire. Le professeur
Gmelin lui-même, en l’inscrivant à la suite du
maquereau, demande s’il ne faut pas le considérer
comme ce dernier scombre encore jeune.
Au reste , quelques auteurs, et particulièrement
Rondelet * *, ont appliqué cette dénomination de colias
à d’autres scombres que l’on nomme coguoils auprès de
Marseille, qui habitent dans la Méditerranée, qui s’y
plaisent sur-tout, dans le voisinage des côtes d’Espagne,
qui sont plus grands et plus épais que le maquereau
ordinaire, et que néanmoins Rondelet regarde comme
n’étant qu’une variété de ce dernier poisson, avec
lequel on le confond en effet très-souvent.
Peut-être est-ce plutôt aux coguoils qu’aux maquereaux
verds et bleus de Cetti, qu’il faut rapporter les
passages des anciens naturalistes , et principalement
celui d’Athénée que nous venons de citer.
Quoi qu’il en soit, les coguoils ont la chair plus gluante
Colias. Aldrov. Pisc. p, 274.
Gesn. Aquat. p. 256.
Willughby, Ichihyol. p. 182.
Lacertus. Klein, Miss. pisc. 5 1 p. 122.
iScomber lætè viridis et azureus. Cetti, Pesce e anf, di Sard. p. 196.
* Rondelet, première partie, Uv. -8, chap. 8.
D E S P O I S S O N S . 41
et moins agréable que le maquereau ordinaire. Ils-sont
couverts d écailles petites et tendres : une partie de leur
tête est si transparente, qu’on distingue, comme au
travers d’un verre, les nerfs qui, du cerveau, aboutissent
aux deux organes de là vue. Rondelet ajoute
que, vers le printemps, ils jettent du sang aussi resplendissant
que la liqueur de la pourpre.
Ce’fait nous rappelle un phénomène analogue,, qui
nous a été attesté par un voyageur digne d’estime, et
sur lequel nous croyons utile d’appeler l’attention des
observateurs.
Le citoyen Charvet m’a instruit, par deux lettres,
datées de Serrières, département de l’Ardèche, l’une
le 19 vendémiaire,*l’autre le 16 brumaire, de Van IV
de l’ère françoise, qu’en 1776 il étoit occupé dans
l’isle de la Guadeloupe , non seulement à faire une
collection de dessins coloriés de plantes, qu’il destinoit
pour le jardin e t le cabinet d’hisfûïrë naturelle de Paris,
et qui furent entièrement détruits par le fameux ouragan
de -septembre de eette même année 1776, mais
encore à terminer avec beaucoup de soin des dessins de
diffé rentes .espèces de poissons pour M. Barbotteau, ha^
bitant du Port-Louis, connu par un ouvrage intéressant
sur les fourmis, et correspondant de Duhamel, qui
publia plusieurs de ces dessins ichthyologiques dans
le Traité général des pêches.
Les liaisons du citoyen Charvet avec les Caraïbes,
chez lesquels il -trouyoit de l’ombrage et du repos
t o m e m . 6