Je croyais quéJes différencësëtaient individuelles et qu elles
dépendaient de l’âge du poisson ; mais les observations
nouvelles.que" je viens de faire sur ces diverses espèces me
les font maintenant mieux distinguer.
Celle - ci a les ciselures du sous - orbitaire très - profcîndes. La
portion inférieure est plus, que double de la partie remontant au-
devant clé l’oeil, lequel est beaucoup plus large. Les dents antérieures
de là mâchoire inférieure sont toutes égales, et celles de l’angle sont
proportionnellement beaucoup plus grosses. On juge aisément dé
l’égalité des dents inférieures ^ quand elles sont enlevées, par l’absence
de fossette aux inierraaxillaires supérieurs, et par la continuité de
toutes les dents de l’arc intérieur des intermaxillàires • elles
au nombre.de vingt. Tl existe encoTe d’autres différences appréciables
dans les rugosités profondes creusées sur Je limbe du prpopercttle,
• dans les veinules;He l’opercule, du sôus-opërcule et dej’interôper-
cuje. Laipbrtion horizontale des branches de la mâchoire mfërieurè
est également profondément .sillonnée. La caudale est «rame trilobée^
l’anale est basse et assez Ionise.
4 5 D. 11; A. 25; C. 21 ; P. 15; .V. 10.
Les écailles sont petites ; il y en a cent dix rangées le Joug de
chaque flanc. Quant à là couleur, elle est très-brillante. M. d’.Or-
gjpBp n°ns l’a fait connaître par un très-beau dessin'fait sur le
poisson sortant de l’eau. C’est un vert olivâtre sur le dos, passant
au jaune sur le flanc et se fondant dans un orangé brillant sur
tout le ventre. Quinze ou seize rangées de points noirs occupent
tout le dos et les .côtés.; mais le ventre n’a aucune tache. Le dessus
de la tête estoHye pomme le dos. Les opercules sont orangés comme
le ventre. Il en est de. même des pectorales et des ventrales. La
caudale a ses lobés orangés”, avec les pointes jaunes. L’anale est de
la même couleur. La grande tache noire de la caudale se fait remarquer
à sa place ordinäre. Les deux dorsales sont solive, plus ou
moins foncé.
M. d’Orbigny a rapporté au Muséum un superbe exemplaire,
long de deux pieds et demi; mais il? dit qu’il eu a
vu de beaucoup plus grands, qui avaient au moins trois
pieds. Ce poisson habite, depuis les Missions jusqu’à
Buéndjs*- Ayres, dans tous les affluents du Parana ou de
l’Uruguay. Cette espècbjest extrêmement répandue, et
M. d’Orbigny dit qu’on peut la' consiHé^èr^ comme ' le*
Brochet des rivières de ce pays; car«;èUe es,t très-carnassière
et elle détruit une quantités considérable, de poissons. Les
Espagnols lui. donnent, à cause de sabelle couleur dorée,
le nom de Dorado, qui serait la traduction de: son nom
guarani: on l’appelle, dans cé 'dialeôtë, Pira-yu (poisson
jaune).-;
M. d’Orbigny ajoute, dans ses notes, que ce Dorado
poursuit lés^ poissons qui voyagent en troupes'Àfce qui le
fait entrer dans-toutes,les rivières, quels que;soient leurs
fonds ou leur rapidité. Il en a rencontre une ,fois une
troupe si nombreuse dans un. rapide, que les individus
tellement pressés pouvaient à peine nager et qu’une partie
de leur corps était hors de l’eau. Les habitants de la province
de Çorrientes prétendent le .reconnaître par l’odçur,
même à une assez grande distance. Les pêcheurs lui disaient
souvent : Allons à la pêche; nous sentons qu’il passe des
Dorados. Il a même eu soin de rapporter une légende de
ce pays, dans laquelle les Indiens Payaguas racontent que
les Espagnols sont sortis des Dorados, parce qu’ils sont
plus blancsjqu’eux ; et que les naturels tirent leur origine
du Pacu (Prochilodus toeniatus), d’où il suit que lés Indiens
valent beaucoup mieux que les Espagnols, parce
que le Pacu est un bien meilleur poisson que le. Dorado.
Cependant, M. d’Qrbigny ajoute que ce Salminus est un