Le T é t r a g o n o p t è r e d e G r o n o v iu s .
( T etra g o n o p teru s G ro n o v ii, vo h .)
Si l’on compare à. la précédente espèce la figure de
Gronovius1, reproduite dans le Zoophylacium, on ne tarde
pas à reconnaître les différences principalesiVqui existent
entre le dessin de son contour et celui de la figure du
Musée du prince Adolphe-Fréderic. Or, je retrouve c|ans
un assez grand nombre de poissons, qui nous sont venus
de Surinam, les mêmes différences entre celui que j’aiv
appelé T. de Linné et celui-ci que je d'é dm rai,, mar une
raison analogue, à la mémoire de Gronovius. ,
Lecorps est allongé. La plus'grande hauteur répond,, à la région
des pectorales, et non pas, comme dans le précédent, à celle, dè la
dorsale. Cela dépend de la saillie du ventre en avant des_ ventrales
Cette hauteur est un peu moins cônsîdérable que celle’ de l’espèce
précédente; car elle est ^contenue trois fois et quelque cficSse dans
la longueur totale. Pour le reste, les poissons se ressemblent sous
tous les rapports. Ce qui me paraît le caractère essentiel de celte
espèce, en la comparant à la suivante, serait la brièveté de l?os
huméral.
D. 1 1 ; A. 8 2 ; G 2 6 ; P. 12 ; V. 8.
Il y a quarante écailles le long des flancs. On trouve les mêmes
taches sur l’épaule et sûr la queue, et le fond de la vcdülèûr est
semblable.
Nos exemplaires sont venus de Surinam par MM. Lesche-
nault et Doumerc, et des rivières de la Guyane, par
M. Schomburgk.
Je me crois d’autant plus fondé à établir cette espece,
que je retrouvé parfaitement le même profil dans le Snlmo
bimaculatus de Bloch1. J’ai déjà eu occasion de remarquer
comment la synonymie de cet auteur est erronée. Si la
figure de'Gronovius, comparée au poisson que j’ai sous
les yeux, me détermine à rapporter sa description au genre
des Tétragonoptères1, je dois cependant faire observer que
les paroles‘de Gronovius2 me laissent encore dans l’incertitude’^
car il dit expressément, qu’il nexiste qu’un seul
rang de dents à chaque mâchoire^ Si les dents étaient mobiles
sür les lèvres, ce que lès auteurs de ce temps n’observaient
pas avec autant d’attention que nous le faisons
aujourd’h u i, son poisson prendrait place dans nos Piabu-
ques çt serait iine nouvelle espèce de ce genre. Mais le
grand nombre d’individus de tous ces, Tétragonoptères à
tache sur le haut de l’épaule, que nous avons reçus des
différents points de l’Amérique méridionale, me font cependant
penser que le poisson dessiné par Gronovius devait
être un Tétragonoptère.
Le T é t r a g o n o p t è r e a b a n d e l e t t e .
* T etra g o n o p teru s teen ia tu s, Jenyns.)
Le Tétragonoptère, publié sous ce nom par M. Jenyns,
est encore excessivement voisin du précédent;
car il a les mêmes formes généralès; les mêmes couleurs; mais il s’en
distingue par deux caractères faciles à apprécier. L ’un d’eux consiste
dans une plus grande largeur de l’os de l’épaulé, qui fait au-dessus
1. Pl. 382, fig. 2.
2. Gronov., M u s . i c h t h y o l . , p. 19, n.° 64, tab. 1, fig., 5.