extrême, voracité, mais par le véritable danger auquel sont
exposés-les. hommes qui se baignent à la portée lies Ser-
rasalmes. Tous les voyageurs» sont d’accord pour affirmer
qu’ils entament la peau de l’homme, que la morsure enlève
souvent la partie attaquée. Tout animal qui tombe dans
l’eau se trouve en très-peu de temps dépecé et dévoré
par des.essaims de ces poissons carnassiers. J’emploierai la
réserve dont M. de Ilimiboldl m’a donné l’exemple, en
rapportant. en quelque- sorte, euJ note le * conte populaire,
très-répandu parmi les moines tet consigné par» le P. Gili1 2.
Ces moi nés. affirment qu’un cavalier et son cheval voulant
traverser ;1’0 réno que »'dans uu-gué, ont-été à moitié' réduits
.-feu .squelette avant d’arriver à la rive'opposées aie
missionnaire dit que le poissonest nommé - Garibitoy- à
cause de .l’avidité qu’il a pour la chair humaine. M. de
Humboldt, qui observait avec tant deisoio, a indiqué
tiois espèces ou variétés de poissons Garibessï II estitrès*-
probable qu’il a. vu un- véritable :§errasalme -, ?eelui qui >a
le dos d’une, couleur cendrée tirant sur le^vert, ’et dont
le ventre, les opercules, les. nageoires ventrale et anale
sont d’un bel orangé; mais il y a lieu de..croire cependant
qu’il a eu aussi ries, espèces que nous-rangeons aujourd’hui;
avec M. Muller, dans les Pygoeentrus, de sorte qu’on peut
citer, dms les généralités sur ce genrey sés iudieieusés .narrations
de la relation historique?'»du Voyage aux contrées
équinoxiales« du nouveau continent. Voici l’extrait de ce
passage.:
« Depuis notre.départ de San-Fernando nous n’avons pas
r.encoutré un eanot sur çette belle rivière. Tout annonce
1. Saggio d’historia americana, t. I , p. l8.
2. T. I l, üy. 6 , chap. 18', p. 224, édit. in-4.° Paris, Mas, 1819.
la plus profonde solitude.^Nos lndieà-s avaient pris dans
la matinée;, ào l'hameçon, le poisson qu’onchomme dans le
pays Caribe ouiGaribito,. parce: qu’aucun autre poisson
n’est plus avide de sang. Il-attaque les baigneurs et les
nageurs, lauxquels il emporte souvent • des -morceaux de
chair considérables. Lorsqu’on n’est que légèrement blesséf
ou a de la peine à sortir de l’eau avant de récCVOir les
blessures les. plus graves. Les Indiens craignent prodigieusement
les poissons Caribesy' et plusieurs d’éritre eux
nous ont montré au mollet et la cuisse des' plaies
cicatrisées, mais très-profondes, faites par ces petits
animaux, que les Maypures appellent Urrtâti. Ils vivent
au fond des rivières; mais dès que quelques gouttes de
sang ont été répandues dans l’eau-;dis arrivent par milliers
à la surface. Lorsqu’on réfléchit sur le nombre de ces
poissons, dont les plus voraces^-et les plus crüels n’ont
qtee quatre à cinq pouces de long, sur (Informe triangulaire
de leurs dents tranchantes*et- pointue&çetKsur ràffipleùr
de leur bouche, on ne doit pas être surpris défia crainte
que te Caribe inspire aux habitants^*des rives de l’Ap'ure
et* de l’Orénoque. Dans les endroits où la rivière était
très-limpide, et où aucun poisson ne îsè montrait, nous
avons jeté dans l’eau de petits»morceauiê de chair-couverts
de sang; en peu de minutes une nuée de Caribès est- venue'
se disputer la proie. Celte expérience 'e st une preuve
nouvelle de la finesse et de la puissance de l’odorat chez;
les poissons. *
La voracité des Pyraïas avait déjà étéfsignalée Wjlllnné ;
car, en introduisant lé Salmo rhombeus dans la douzième
édition du Systema naturoe, il dit qu’il coupe les pieds
des Palmipèdes.
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