«En faisant des recherches sur le Dorado, j’ai trouvé
la première notice sur'-L’^üjpati on poisson carnassier de
l’Orénoque, dans la relation du voyage d’Alonso de Iferrera
(i535) au Rio Meta. Les soldats trouvèrent, dans une
cabane, des espèces'ûîe chaussons dont se servaient les
pêcheurs pour së garantir de la morsure du Garibito. Ce
poisson jsî, très-recherché et d’un gont agréable; mais
comme on tfosë sè baigner partout on il abonde, on
peut le regarder comme un des-plus grands fléaux dé
cesf climats, dans lesquels'la piqûre des insectes tipulaires
(mosquitos) et l’excitation de la peau rendent l’usage des
bains si necessaire.
Le Carib.e, que Tes Indiens Maypûrês appellent Uniati,
habite l’Apure ; rÔrénoque^et tous." lç§ affluents^dè ces
rivières, surtout la Havana et le Cucivero. On le rencontre
aussi dans les mares d’eau stagnante des Llanos de Yéné-
zuéla. Les Espagnols ûppeJlerit Canbe' è é s Serrasalmes, en
faisant allusion à la cruauté' defla puissant^nation des
Indiens Çaribes ou Carina, ”.
Lorsque M. de Humboldt publia les extraits de son
journal, j’ayais déjà remarqué que le Caribey dont je
devais déterminer l’espèce, différait des autres Serrasalmes
connus, par plusieurs caractères. En revoyant aujourd’hui
mes premiers essais ichthyologiques, je suis heureux de
confirmer ces premières vues. Le poisson Garibe se dis-r
jtingue de toutes les espèces que jai sous les yeux par le
nombre des rayons, par la saillie et la protubérance du
front, la concavité du profil étant rejetée sur la nuque.
L c 'S e r r a s a lm e d o r é .
: ■ : ( S erra sa ltn u S 1 u iireu s Spix. )
L’Amazone nourrit une grande espèce de:> Serrasalme
que Spix a fait connaître dans son Histoire des poissons
du Brésil.,.Quoique"'formé sué le plan général des autres
Serrasalmes, le poisson en diffèrç. x
garTla largeur de son museau;,la grosseur de la mâchoire inférieure;
le peu de ^concavité du front. Les os, sous - orbitaires qui cuirassent
la joue sont presque aussi -grands -que ceux, de.,notre première
\esgèc|f: ^Toutes ces'plaques et celles dè l’opercule sont striées! 1 Il
' y ’ a ,-six' dents à la mâchoire supérieure; sept à l’inférieure; les
d'eux mitoyennes ont un talon Si haut et Si pointu qu’on le prendrait
aisément pour une dent particulière.
B. 4; D. 11;’A. 32; G.“29; P. 16; V. 1.
La couleur du poisson, conservé dans l’alcool, est un vert
, olivâtre rembruni, à reflets dorés,
et à en juger par l’enluminure dé, Spix, le poisson, »conservé,
«dans le cabinet national, n’aurait pas beaucoup
changéide couleur. Le contour, tel qu’il a été dessiné par
le naturaliste qui l’a rapporté des-fleuves et des lacs du
Brésil équatqrial,.. rappelle..Beaucoup le dessin de M. de.
Humboldt. M. Agassiz n’ajoute aucun détail remarquables
dans sa description. ,
Nous en possédons plusieurs exemplaires dus aux recherches
dè M. Aug. dé Saint-Hilaire, de M. de Castelnau
et de quelques autres voyageurs enepre qui nous ont fait
connaître les poissons du Brésil. Le plus grand a treize
pouces.