CHAPITRE .XX VIL
Des G onôstomes, des Ciiâuliodes et des S copèles.
L’ancienne ichthyologie grecque désignait sous le nom
de Scopèle un poisson qui nous est resté encore inconnu.
M. Cuvier s’en est servi jSour nommer un genre renfermant
quelquêS-üne^des Serpes1 dé M. RissbÆà description
détailléédë la Serpe, que nous avons déjà publiée dans
ce! volumë, prouve ! que M. Rissce tétait ' fâit: une'; fausse
idéë du petit poisson de Surinam, dont M. de Lacépède
avait fait le genre’ dès Serpes;, et que Bloch appelait
Gasteropelecus. Mais le genre Scopèle, publié dans la
première édition du Règne animal dès 1 8 1 7 , J fut mal
cai&étërisé; *car l’auteur crut que la langue et le; palais
étaient liisêà. On và voir qüune plaque de dents palatines
e x i s t e dans tous cë S poissons^ M. Cuvier reproduisit"’ëà
première description dans la seconde édition du Régné
animal,£ét il y rapporta'lés' mêmes espèces. Depuis ,êeS
publications, M. Risso'introduisit le-genre Scopèle dans
l’Ichthyôlogie de Nicë^en le composant de l’espëoë'dédiée
à M. de Humboldt, de celle nomméela Serpe crocodile*,
et d’une troisième décrite dans les Mémoires de 1 Académie
de Turin sous le. nom dé Scopèle Balbo.
La diagnose dexe genre n’est pas plus exacte que celle
que nous trouvons dans îé;Règné animal, quoique l’Ich-
thyologie de Nice4 ait vaguement indiqué les dents :pala-
tihël du Sfcopèle Balbo, et peut-être aussi? cèles de la
S’èrpë crocodifef mais les indications données dans ce
species s'Qiat aussi incomplètes que lès descriptions’ elles—
CHAP. XXVII. GQiN O ST O MES.. 2 7 5
mêmes. Depuis ces travaux, un zélé naturaliste de Messine,
M. le docteur Anastase Coeco, s’est mis avec soin a la
recherche de ces petits poissons, et fia publie les principales
découvertes qu’il fit sur ces espèces, .dans une lettre
adressée au prince Charles Bonaparte de Canino, sous le
titre de : L e ttr e sur quelques Salmonoïdes de la mer de
Messine.
Dans cette lettre l’auteur a cherché à retrouver les
poussons que Rafinesque avait décrits et figurés sous les
noms de Myctophum punctatum et de Gonostome* Il
a ressayé d’établir les caractères de plusieurs coupes génériques
pour classer çes petits Sçopèjç.s. Il adjoint a ce
premier travail des figures qui aident beaucoup pour
déterminer les espèces qu’il a décrites, quoiqu’elles ne
soient pas à beaucoup près aussi élégantes que celles de la
Faune italienne. On dirait souvent que les deux auteurs
ont fait figurer, le même individu. 11 me paraît très-regrettable,
qu’un naturaliste aussi habile :que le prince de
Canino, se soit .entièrement reposé sur les .documents de
l’ichthyologiste sicilien. S’il avait vérifié les observations de
son prédécesseur, je crois qu’il aurait évité'quelques-unes
dés inexactitudes qui lui ont échappé. Je conçois cependant
qu’il les ait faites, parce,qu’il avait l’idée de séparer
des Salmonoïdes tous ceux qui appartenaient à une sous-
famille , appelée Scopelini. Ce sont, dit-il., des poissons
qui ressemblent aux dupées., qui brillent d’une belle
couleur argentée, dont la bouche, très-fendue, est bordée
par les intermaxillaires. ,Ge naturaliste y rapporte) huit
genres ; il reprend les Gonostpmes de Rafinesque, qui ont
le corps allongé , couvert de grandes écailles caduques ;
des dents de grandeur inégale en série unique; les pec