On ne peut avoir de doute sur,le Salmo rhombeus de
Linné, parce qu’il lui a donné cette épithète, à cause de
sa ressemblance avec son Choetodon rhombeus.
Adoptant l’excellent travail de M. Muller sur ce groupe,
je réserverai le nom de Serrasalme aux espèces qui portent
des dents palatines. Dans la monographie que je cite,
l’auteur n’a admis que deux espèces, le S. rhombeus de
Lacépède et le S. aureus de Spix.
L’espèce du S. marginatus que j’ai établie dans le travail
que je me proposais de faire sur les poissons rapportés par
M. d’Orbigny, et qu’il n’a pas dépendu de moi de publier,
doit être conservée. Je l’ai de nouveau comparée aux
poissons de Surinam; il n’y a pas de doute quelle ne soit
différente; enfin, jajouterai, d’après M. de HumboldtJ le
Serrasalme de l’Orénoque.
Je ne puis malheureusement parler qu’avec beaucoup
de doute des poissons indiqués par M. Schomburgk comme
appartenant au: genre Serrasalme. Il me paraît cependant
que son S. pirahna1 est un Pygopristis; je crois pins
volontiers que le S. punctatus* est un vrai Serrasalme ,
et les taches que je trouve sur cette espèce me férait
pencher à la rapprocher de notre rhombeus, si le trait
n’én était tout à fait différent. Il m’est plus difficile de
parler du S. stagnalis, undulatus et scotopterüs, dont
il n’a pas donné de figure. Quant au S. emarginatus, je
ne serais pas étonné qu’il ne fût une nouvelle espèce de
Catopribn. Comme les observations faites kur les habitudes
de ces poissons rentrent dans tout ce que les autres voyageurs
ont rapporté sur sa voracité, je ne citerai pas de
1. PI. 16. — 2. Pli lT.— 3. PL 18.
nouveau ce qu’il a pu y* ajouter de- curieux. Je renveftai
à son ouvrage ; seulement les. travaux de M. Schomburgk
prouvent, que Tichthyologiste- qui explorera ces grands
fleuves de l’Amérique équinoxiale, trouvera un nombre
considérable d’espèces nouvelles à ajouter à cette intéressante
famille.
Le S e r r a s a l m e r h o m b o ïd e .
(Serrasûlmus rhombeus, Lacépède.
Le Serrasalme qui a servi de type au genre établi par
Lacépèdeii, a été décrit par Linné èj|; figuré,.par Bloch,
mais la description de cet, auteur est incomplète.,- et la
figure, quoique une des plus reconnaissables de, cet ouvrage,
nest pas cependant exempte, d’irrégularité. Il *est
juste de dire pourtant, que l’auteur n’a pas négligé lés
traits caractéristiques de cette curieuse espèce. Je vois,
sur les; trois individus conservés dans les- collections du
Muséum national, une forme parfaitement régulière,et
semblable.
Chez tous, la mâchoire inférieure dépasse là supérieure en faisant
une très-forte saillie. À partir de ce point, la ligne'du profil monte
par une courbe qui devient concave entre les yeux 5 puis se relève
en faisant une assez forte saillie Je long de la crête interpariétale,
et monte ensuite en ligne droite jusqu’à la doubl&épine du premier
interépineux de la dorsale. La ligne descend en faisant de légères
ondulations jusqu’à la queue. La ligne du profil fin ventre est un
peu courbe et oblique jusqu’à l’anus 5 puis elle remonte plus subitement
le long de la caudale. La hauteur est deux fois et dertiie
dans la longueur totale. La longueur de la tête est égale au tiers
de la longueur du corps, sans y comprendre la caudale. L’oeil est