où le courant est rapide; il se jette avec avidité sur les corps
en putréfaction. Il ne craint pas dattaquer lès hommes qui
se baignent, et il les blesse en leur emportant des morceaux
de peau. Cest une des espèces les plus voraces et les plus
acharnées. Les individus ne deviennent pas trèsîgrands ;
ils ne dépassent guère sept à huit pouces. La tache noire
de la caudale est peu marqueesur les jeunes. Ce poisson
sert de nourriture aux Dorados (Salminus Orbignyanüs).
Les habitants le mangent et l’aiment beaucoup. On se plaît
à le pécher, à cause de son extrême véracité. *11^ suffit,
pour le prendre, d’attacher une épinglé"plieê- âu bout d’un
fil fixé à une petite baguette et de battre ,l’eau poùÿ le
faire venir. On l’amorce avec un petit morceau de viandes
crue. 1
Le T é t r a g o n o p t è r e f a sc é .
7XJ X ^p tra go f^ o p ten is fà s c ia tu s , nob.)
G est effectivement ici la place du poisson que M. Cuvier '
a décrit et figuré dans les Mémoires du Muséum sous le
nom de Chalceus fasciatus.
Cette espece se distingue des précédentes
par un corps un peu plus régulièrement ovale et fljçngé. La plus
grande courbure du profil du ventre est en arrière des ^ventrales.
Le museau est aussi plus gros et plus obtus. Les nombres sont
d’ailleurs les mêmes. Les rayons de l’anale ont des 'scàbrésités
sensibles et semblables à celles que nous retrouverons dans une
des espèces suivantes.
C’est un poisson brün roussâtre sur le dos, verdâtre-sur les
flancs, avec une bande longitudinale bleuâtre, à reflets argentés, 1
1. Cuvier, Mém. du Mus., t. V, p. 352, pi. 26, fig..2.
qui se confond sur la queue avec la tache de l’extrémité. On retrouve
aussi celle de l’épaule.
D. 11; A. 25; C. 25; P. 14; V. 8.
D’après le dessin de M. d’Orbigny , les nageoires sont roses,
assez brillantes.
Les premiers exemplaires apportés à M. Cuvier viennent
du Rio San-Francisco, par M. de Saint-Hilaire. Nous en
avons reçu d’autres, par MM. Quoy et Gaimard, et récemment
M. de Castelnau en a envoyé aussi des eaux
douces» dp ce pays. Les plus longs individus ont cinq
pouces.
Je nefpuis pas croire qu’il faille distinguer de l’espèce
précédente le T. rutilas de M. Jenyns \ Quoi qu’il en
soit, il est certain qu’elle ressemble beaucoup plus aux
individus décrits par M. Cuvier sous le nom de T. fasciatus,
qu’aux différents Tétragonoptères auxquels M. Muller
les a associés dans son espèce de T. maculatus. Les formes
sont tout à fait semblables.. Les nombres sont :
, D. 10; A. 29, etc. :
M. Jenyns, indique un brun verdâtre à reflets irisés sur
le dos j les nageoires d’un orangé foncé, avec une bande
longitudinale noirâtre sur la caudale. L’espèce observée
par M. Darwin, vient du Rio Parana.
Je trouve dans les notes de M. d’Orbigny, que c’est le
Salmone des Espagnols de Buénos-Ayres ; qu’on le prend
communément dans la Plata pendant le mois de janvier;
qu’il est plus rare depuis le mois de mars jusqu’au mois
de septembre. Ce poisson paraît venir de l’Uruguay;
1. Jenys, Z o o l . o f t h t v o y . o f t h e B e a g l e , f i s h . . pl. 23,. n.° 2.
2,2. ia