CHAPITRE XXX.
Du genre F a r io n e l G e.*
*
L’Amérique méridionale nourrît encore un Salmonoïde
qui présente une réunion de caractères si singuliers, que
l’on est obligé de faire un genre particulier de ce poisson ;
puis, une fois qu’on a établi le genre,* on éproùve quelque
embarras à le placer convenablement dans cette grande
famille. Gomme ce poisson ressemble tellement à une
Truite, qu’il est tpesUacîle de se laisser tromper par cette
ressemblance, je lui ai donné le nom de Darionelle, afin
de fixer de suitel l’attention du naturaliste sur ce' point.
Cette belle espèce est une des curieuses'découvertes qu’on
doit aux recherches de M. Gay : je la ferai* connaître LenJ
la dédiant à cet habile et côurageux voyageur. Le poisson
étant nommécherchons maintenant à en apprécier lès
caractères.
Les Farionelles ont lé corps tout à fait semblable à celui
de nos Truites^ communes'; la dorsale- répond" à liutervalle
qui sépare les ventrales de l’anale ; Kadipeuse, de grandeur
ordinaire, est au-dessus des derniers raybhs de l’anale ; la
caudale^ëSt petite et fourchue; la bouche est de grandeur
médiocre ; l’arcade dentaire est formée tout en .entier par
les intermaxillaires; le maxillaire ,-très - petit, est entièrement
caché derrière l’intermaxillaire ; il n’a aucune dent ;
on ne peut le voir que par la dissection. Cette constitution
de mâchoFrë rappelle donc entièrement celle des Sauras ;
mais les dents sont partout sur un seul rang; elles sont
simples, coniques sur les intermaxillaires, sur lâ mâchoire