CHAPITRE M L
Des Salhins (Salminus, Agassiz).
Je crois qu’il faut placer ici lesr espèces du genre Sctl-
minus, qui se distinguent par leurs-dents, disposées sur
plusieurs rangs aux deux mâchoires. Oest à cause d e |i |ï
nombre de dents sur la mâchoire supérieure que quelques
naturalistes avaient pensé devoir le| ^mettre auprès des
t]îiaI.céps:^maM comme leure^clents sont^simples et coniques
, il me p.araît plus naturel de lès rapprocher dés
genres p£écéd,ent§.. , Jjei^alminus sont des pqissons qui ont le corps allongé ,
assez semblable celui de nos Truites. La bouche ressemble
aussi beaucoup, celle de ces dernières;* -mais,
comme-j^ans la plupart des Characins, la langue et le
palais sont lisses. Nous trouvons aux intermaxillairés deux
rangs de dents èb nigues : les maxillaîreS^n’en ont qu’un ;
il y en a deux rangées a la mâchoire inférieure, e tle s
dents in te rn e ro n t remarquables par leur petitesse’, leur
égalité: et leur insertion inclinée sur les branches de la
mâchoire.1r:
Cé 'genre, proposé par M. Agassiz, a’été accepté-par
MM. Muller et Trôschel; mais ces habiles ichthyologiStes
paraissent n’en av,oir examiné qu’une seule • espèce, celle
des. environs de Rio-Janéiro. Plus heureux que nos prédécesseurs,
nous en possédons dans la. collection du Muséum
cinq espèces, qui nous viennent toutes des eaux douces
qui se- versent dans l’AmazoneuOu dans la Plata.
Je vois, dans une des notes de M. Pentland, que les
Salminus remontent dans la rivière de Santa-Ànna, à
vingt lieues au'nord-ouest de GuscoliCette rivière est la
continuation dëM’LyucMi. La plus grande hauteur où
M. Pentland ait vujces poissons,jest de ^8o^-pieds anglais,
la mission de Santa-Anna étant à peu près à 1 sud.
Le S a l m i s d e T u v i e r .
?l i(S a lm in u s G tiv ie ri, nob.) 1
En adoptant avec M. Muller, le genre proposé par
M. Agassiz, je vais commencer par décrire ïespècë sur
laquelle’ èes 'naturaliste^ l’ont établi. Elle ne peut plus
conserver l’épithète.de H. brevidens que M.’ ^üvierTui
avait donnée/ën l’opposant àiix autres Hydrôèvôns avec
lesquels il les réunissait, parce que m Muséum d’histoire
naturelle ppssçdë une spçonde espèce quP’J. les dents
|qut aussi' courtes, SL^mêmé..'elles ne le sont davantage.
Je me crois donc autorisé à donner a ce poisson un nom
nouveau, e f celui que je propose rappellera aux ichthyo-
îogistW que Ta première description en a été faite par
M. Cuvier**'
C’est un poisson de forme élégante, qui ressemble à celle de nos
Truites. Il a ».comme elles, une tête assez forte ; une gueule largement
fendue j mais il en différé par de nombreux caractères. La
hauteur du tronc fait à peu prés le cinquième de la longueur
totale. La tète en surpasse le quart. Comme la bouche est fendue
un peu obliquement, la mâchoire inferieure paraît plus longue
que la supérieure quand elle est abaissée; mais, lorsque la gueule
est fermée, la supérieure se montre plus longue. L ’oeil est placé
~i sous le devant et éloigné du hout du museau d’à peu près*une