CHAPITRE XXIX.
Du genre Sauiupe {Saurida, nob,).
Il me semble nécessaire de séparer des Saurus deux
espèces originaires de la mer des Indes qui offrent toutes
deux un caractère commun, distinct de ceùx que nous
observons chez les Saurus, Ces palatins portent sur le côté
interne do la longue bande de dents un petit groupe dis4
tin et de dents aiguës entourées d’aspérités plus courtes. Il
en résulte que ces os .ont deux rangées de dents'Séparées ,
tandis qu’il ny en a qu’une seule dans les Saurus. Il y a
encore une autre différence qui fera reconnaître cës espèces,
c’est que les rayons internes de la Ventrale ne Sont
pas aussi prolongés que ceux des Saurus. Ce caractère n’est
éèpéndan t qùé secondaire. J ’ai aussi remarqué que les deux
petites fossettes, creusées sur le devant du vcnle du palais,
n’existent pas, dans les; Saurides; mais ,ces poissons ont
dqux, fossettes oblongues siir les côtés de leur palatin, que
l’on ne voit pas dans les Saurus. Lès dents me paraissent
plus égales. Il n’y a d’ailleurs aucune autre différence à
signaler entre nos Saurides et les Saurus, et éépendant les
premiers ;ont un certain^aspect qui lés fait aisément reconnaître,
quand on a comparé un certain hombre d’exemplaires
des premiers avec de nombreux Saurus. Je pourrais
encore signaler la carène qui existe le long des flancs ; mais
elle n’est pas suffisamment prononcée dans la seconde espèce,
pour appeler plus particulièrement sur elle l’attention
des naturalistes. Notre premier Sauride a reçu déjà
plusieurs noms ; il a étiéeènüu de Russell. Le secofld n’avait
pas encore été introduit'dans nos catalogues méthodiques,
quoique une descriptidtf assez; reconnaissable s en trouve
dans Je's manuscrits.de Solanderi,;S-
\. jb u S a ü Ri UE : ÏOMb IL. 1|
(S a u rid a tùm b il, hob,)
Vr-fLes!,formes* générales de ce poisson rappellent tout à
faiL celles de nos Saurus.
-L e corps estalïoilgé, arrûttdï, mais Utf peu déprimé siif Iê:déVànt
Lé de$Sus de la tête est même tout à fait plat. La hauteur cfü horr^s;
if prisé aTla dorsale, surpasse à petite l’épaisseur, et'esftlontenùèhpt'ës
de huit fois dans la longueur totale. La tête n’y est pas cinq fois. La
gueule est très-fendue comme celle- des Sauras. Les dénis marxilT
g laires d’en haut et d’en, bas, et celles qui sont sur la langue*,psqnt^p
cardes assez,fortes, coniques; et;très-pointues. Le v(ç>iîe du palais qut
repousre le commencement des dents palatines n’a pas ces fosse|tes
' que nous "avons "observées dans les. Sauras ; ’mais il y en à deux
grandes et oblottgués derrièrë; les palatins et le long de ces', b s. Les
dents de la rangée extérieure Sont sur une bande étroite't|ui bcdùpé
toute: la' longueur du palatin. La plaque postérieure est eoùrté; c ’esi
la rangée de- dents- mitoyennes qui est la plus longue. Le museâu
est .assez court; l’oeil est petit, à deux diamètres de l’extrémité. Les
; soqs-orbitaires sont minces et oblqngs, Le, sourcilier est surmonté
d’une petite carène. Les pièces de l’opercule sont cachées par des
écaillés - il, y en a une oblongue dans l’aissëllè de la pectorale, et
une plus grande dans celle de la ventrale. La première de ces na-
geoires est courte ertronquée; celle du ventrë est beaucoup plus
large, et quoique ses rayons postérieurs' Soient encore les plus longs,
il n’y a; pas entre eux et antérieurs une différence aussi grande
que dans les Sauras1. La caudale est fourchue, sans palette écailleuse.