CHAPITRE XXVIII.
D u g e n re S aurüs (Cu v .).
Je désigne, sous le nom consacré par-M. Cuvier, un
genre de poissons qui appartient à la famille des' Salmo-
noïdes, si l’on en. établit le: caractère' sur la % présence? de
l’adipeuse, mais qui1 s’en éloigne par la forme des mâr-
ehoires/:
Le genre Sauras comprend dés poissons qui ont le, corps
allongé, la gueule très-fendue, de longs intermaxillaires
arrondis , terminés en pointe. Ils n’ont pour maxillaire
qu’un simple stylet osseux caché, dans les téguments
souvent confondu àyèfc l’intèrmaxillaire : on ne peut reconnaître
et séparer les deux os que par une dissection
attentive. Des dents nombreuses, coniques^un-péti ‘eam>
bées-,’ souvent terminées par une pointé en fer de lance:,
forment des bandes en herse sur les deux mâchoires, le
long des palatins, sur Ta langue et sur- les pharyngiens. Elles
présentent cette disposition singulière, que les petites dents
sont le long du bord externe de l’os, que les plus grandes
forment le rang interne. Au caractère tiré de cette singulière
dentition, et de la forme non moins remarquable des
intermaxillaires, il faut ajouter que les ventrales ont leurs
premiers rayons beaucoup plus courts que les derniers5 .ce
qui est le contraire chez la plupart des autres poissons. La
nature reproduit ici ce quelle nous a déjà montré.dans
les Platycéphales, dans les Callionymes, et dont elle a tiré
un si grand avantage pouf faire la ventouse constituée dans
les Gobies par la réunion des deux vêùtrales. Dans les
espèces de tes différents^enré|p les rayons internes de la
nageoire sont plus I o n iq u e les externes. Les pectorales
des Sauras Sont beaucoup plus petites que lès nageoires
paires postérieures^ e# ellésfsoht singulièrement tronqueés 5.
les ouïes 5sont très-largement fenduesp la membrane bran-
«shiostège èstflissez libre /et» constamment soutenueVdàbs
toutes les espèces, par seize "rayons,-dont les derniers,
serrés^contre l’opercule, remontent en suivant le contour
dèîcétëlpS jusqu’au haut de la fente branchiale. Cette-disposition
les rend difficiles^à compter, et cest la ce qui
e x p l i q u e -comment on trouve leur nombre‘indique par lés
uuieürs, d ’une manière' tout à fait vague. On lit dans les
ouvTagêsles plus recommandables que les'Sauras ont huit
ou néufjnet souvent douze ou quinze rayons aux ouïes. Il
faut aussi» signaler dans les'Saur us la grandeur du sous-
operoulé, quelquefois aussi de l’interopercule, et soutent
la petitesse de l’opercule. La dorsale» est d e moyenne grandeur/
placée1 sur le devant^ l’adipeuse est si petite, et est
tellement couchée sur le dos dè la queue, quelle se perd
facile ment dans les mucosités qui enveloppent cette partie
du tronc, ou quelle tombe facilement sur les individus
desséchésdq c '’ v 1 *
.Les Sauras ont un estoïnae en cul-de-sac arrondi très-
ample 5 une branche pylorique très5-courte ; un petit
^nombre de'ccecums. Tous ces »-poissons different encore
des Salmonoïdes ordinaires j parce que leâ ovaires-sont
renfermés dans des sacs» entiers, complètement fermés, et
que par conséquent les èeufs ne,»tombent pas dans là cavité
abdominalé, comme cela a lieu dans nos Saumons ou
dans nos Truites. Ils n’ont pas de vessie5 aérienne.