CHAPITRE XXVI.
Des genres H ydroçyjSs , C ynopotames, et de quelques
autres voisins de ceux-ci.
On doit à M. Cuvier l’établissement du genre Hydro-
cyon. Il parut dans la. première édition du Récrie animal
pour renfermer un assez grand nombre d’espèèfëk^tîêsi
rivières dé la zone torride 'Ct unf- poisson du Nil déjà
décrit par Forskal. Les différentes' espèces qui y furent
réunies appartenaient à. cinq divisions fort distinctes les
unes des autres, indiquées par M. Cuvier, sans qu’il leur
aitdonilé de noms particuliers. Il en .est résulté- que' le
genre Hydrocyn parut peu naturel, étlju’ôii a cherché à le
diviser. Spix et Agassiz ont commencé ce travail en en
retirant les Xiphorhynchus, les Cynodons et les Xiphos-
tomes. Ces trois genres sont bons; seulement, je ne crois
pas que M. Agassiz ait eu raison de changér.l^ nom de
Cynodon, imaginé par Spix, en celui dè Raphiodon, parce
que Linné avait déjà employé, dans la nomenclature botanique,
le premier d’entre eux pour désigner le Chiendent
pied de poule {Cynodon dactylus). M. Muller a adopté ces
genres, avec raison, dans sa Monographie des Characins;
mais il a mal caractérisé celui d e s Cynodons, en ne reconnaissant
pas la présence des dents palatines. Cet oubli lui
a fait composer un autre inutile; celui des Hydrolycus,
pour y placer XHydrocyon scomberoides de M. Cuvier. Je
ferai à M. Muller le mênie reproche que j’adressais tout à
l’heure à M. Agassiz. Il me paraît ayqir changé très-inutilement
le’ nom de Xiphorhynchus d Agassiz <eii celui de,:
Xiphoramphe,' attendu que le!premier de ces' deux noms
est employé 'en* ornithologie II vaudrait mieux, sans aucun
doute, ,qué}!ce dôuble{ çmpiqi n^ejdstât pas; mais le néologisme
me paraît -avoir plus d’inconvenients. Urie -autre
modification plus importante doit être apportée au travail
de mon savant, amL de Berlin. Je ne doute pas, quil Dd(
faiRe, réunir son Xiphoramphus pericoptes dans le Xipho-
rhynchus hepsetus y et on verra en ojftre que mon Hydro-
cyon argenteus, et mon IJ. humerctlisy devenus, dans le
ravail de M. Muller, Xiphoramphus argent eus et X- hu-
meralis} appartiennent, ijt, un genre distinct caractérisé par
l’aRsénce de dents aux palatins.
A. Des H y d roc y k s ( Hydrocyons );.
Après ces observations générales sur un gCnreyou plutôt
sur une famille que M'. CuvieriaVait sentie, mais dont il
n’avait pas rcRractérisé les genres, nous tevenons'aux Hydrocyons
proprement dits, quà comprennent les Salmo-
noïdes ayant de grand es,,et fortes dents implantées sur un
seul rang aux deux mâchoires;:.ces dents, coniques, mais
un peu comprimées, ont leur bord tranchant; le palais
est lisse, le corps est allongé, les côtés sont méplats, l’abdomen
est arrondi comme;le': dos; l’intestin est. ttès-court,
mais le nombre des eoeçùtns;!est considérable. M. Muller
en a compté quarante dans ses individus; ceux de la même
espèce que j’ai ouverts n’en avaient que trente-cinq.