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£4 S U P P L É M E N T DE L’A N T . EX P L IQ . Liv . II.
la tête de Junon qu’on furnommoit Moneta, parce qu’elle étoit cenfée présider
à la Monnoye ■: elle y paroît voilée en matrone, avec un bourjet qui
s’élève fur le devant de la tête comme dans plufieurs autres de fes images.
L’infcription autour de cette tête eft : bidulgentk Augàfli. Moneta mpetrata. Au
reyers eft repréfenté Augufte dans une quadrige tenant le figue militaire de
l’aigle. L’infcription au-deflhs eft : €4fm Jugü/lo'j celle d’en-bas dans l’éxer-
gue 'fè doit lire : Volonia Augujla Aroe 'Patrenfis. La legende de la tête nous
apprend une chofc bien remarquable : mais pour la bien entendre, il faut
mettre un point après indulgentie Auguftij & tourner à l’indulgence d’Augufte,
Moneta impetrata, veut dire qu’on a accordé à la ville le droit de
battre monnoye. C’eft le fens le plus naturel ; mais en quelque maniéré
qu’on le tourne, cela fignifie que la Colonie de Patras a obtenu de l’Empereur
Augufte, par un effet de fon indulgence, la permiffion de battre
monnoye. Permiffion qu’on n’accordoit pas à toutes les Colonies : il n ’y en
avoit que quelques-unes qui jouïffoient de ce privilège. Ce fut en vertu de
cette, permiffion que la Colonie de Patras frappa ce médaillon en l’honneur
d’Augufte. Il y en aura peut-être qui croiront que cette tête repréfènte hivia,
femme d’Augufte ; mais quand cela fèroit même , on repréfénte auffi Junon
en cette forme. Il eft fort ordinaire dans les médailles de voir les Impératrices
comme déeflès. Au revers, Augufte eft repréfenté.,fur un char à
quatre chevaux, triomphant, & tenant d’une main le. figne militaire de
l’aigle.
III. On prend pour Junon ‘ Reine une ftatuë de Verfàilles, où la déefle
coëffée avec un bourlet fur le devant, tient de la main droite un fceptre,
& de la gauche une grenade. C’eft apparemment le fceptre qui lui a fait
donner le nom de Junon Reine. Mais on voit un fceptre de même dans une
image de Cerès, où elle eft couronnée comme celle-ci :. .elle tient là, des
épis, qui font le fymbole de cette déeffe : les pavots le font auffi. Ce que
çette ftatuë tient en la main pafle pour une grenade. Ce pourroit bien
être un pavot : & en ce cas-la ce feroit Cerès, & non pas Junon.
IV. L’image. r> la plus extraordinaire de Junon eft celle de Bref leque
le Roffi nous a confier vqe: elle eft affife fur une grande motte de terre, cou-
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iilam exhibée, quæ Moneta cognominabat.ur., quia
cudendæ monecæ præeffe cenfebatur. Jano liîc ceu
matrona velata confpicitur cum quodam, fupra
frontem tuculo, quem in aliis ejus ioonibus obfer-
vamus. ïnferiptio circum pofita fie habet : Indulgentie
Augufii. Adoneta impetrata. In poftica. façie,
Auguftus in quadrigis confpicitur, Aquilæ fignum
militare tenens. ïnferiptio fuperne pofita eft, Ca-
fari Auguflo. In exergo. autem legendum, Cotonia
Augujla Aroe Patrenfis. ïnferiptio prior caput Ju-
nohis circumdans , rem docet notatu dignam,
quam ut probe intelligas, pun&um ponas yelim poft
illudj indulgentie Augujli. Hinc illud, Aioneta impetrata,
fîgnifiçabie çonçefiàm urbi fuiîlè monetam
cudendl façultaténi : quoquo autem modo - verba
acçipias ,'fenfus erit, Çploniam Patrenfem cxindul-
gentia Inperatoris Augufti. jus cudendæ monetæ
impetrafiè. Quæ indulgentia non omnibus omnino
colpriiis concedcbatur : aliquæ folum hac, prærq-
gadva • gâudebant. Poft impetratam hujufcemodi
façultatem , Colonia, Patrenfis hune nummum in
honorem Augufti pereuffit. Non deerunt forte qui
purent hoc in nummo repræfentari, Liviam Augufti
uxorem. At etiamfi Livia ëlïèt, Junonem non minus
exhiberet. In nummis etîimAûguftæ „d,eaj;um
inftar paffim exhibitæ obfervancur. Jn~ poftica ^cie
Auguftus in curru vehitur , cui juwftifunt qüatuor
equi, & altéra manu fignùm' rhilltare- aquilæ tenet.
III. Junoregina 1.effeæxiftimâturftatuafecjuens,
quæ Verfaliis vifîtur. Ornatu capitis Juno inftruéfca
eft, qualem fupra vidimus. Dextérà feeptrurn tenet
, indeque Juno regina appellata fuit ;. finfftra
vero malogranatum. Ex feeptro, inquam, regiriæ
nomen indi.tum fuit. Atfceptrum fimilé vifitui infra
in manu Ccreris, quæ etiam coronatiir. Ilia
vero,, fpicas tenet, quæ fuhr Cereris fymbolum j
aliud quoque Cereris fymbolum erant papavera.
Id quod, pprro manu tenet Juno de qua nunc agi-
tur, malogranatum putant efle : verùm papaver
efle pofiet, quo cafu hæc ftafcua non Junonem ,
fed Cererem referref.
IV. Ad fui 3 fpedtaculum evocat Junonis fche-
ma ßrixianum > ab Odbavio de Rubeis publicatum,
cui fimile nufquam vifum eft. In fid et ilia tum'ulo
r on née