
T ’AI lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Ouvrage intitulé :Sup*
| flémént au Livre de l'Antiquité expliquée & reprefentée en figures s compofé par
le R. P. d e M o n t f a u c o n Religieux Benedi'étin de la Congrégation de
Saint Maur, dont on peut permettre rimprëffion. A Paris, le i 5, Novembre
172,2,. CHERIER.
P R I V I L E G E D V R O T .
LOUIS par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre : A nos amez & féaux Confèiï-
lers les gens cenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand
Confeil, Prévôt de Paris , Baillifs , Sénéchaux, leurs Lieuteiians Civils , & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra
3 Salut. Notre bien amé Florentin Del aulne , Imprimeur & Libraire à Paris , Syndic de
là Communauté, nous a fait remontrer qu'il lui auroit été remis entre les mains un Manulcrit intitulé :
J, Antiquité expliquée & reprefentee en figures , par Dom Bernard de Montfaucon , Religieux Bénédictin
de la Congrégation de Saint Maur, de là compolîtion ; & qu'il defïrerok fous notre bon plaifir le
donner au Public : mais comme il ne le peut imprimer ou faire imprimer fans s'engager à de très-grands
-frais , il Nous a très-humblement fait fupplier de vouloir .bien, pour l'en dédommager, lui accorder nos
Lettres de Privilège fur ce neceflàires. A ces caufes , & voulant favorablement traiter ledit Delaulne 5 & en
jneme teins exciter par fon exemple les autres Imprimeurs & Libraires à entreprendre des éditions de livres
aufiî utiles au Public pour l’avancement des Sciences & des belles Lettres, qui ont toujours été ftoriflàntes
dans notre Roiaume ; ainfi qu’à foutenir l’Imprimerie & la Librairie , qui ont été jufqii’à prefent cultivées
par nos fujets avec autant de fuccès que de réputation ; Nous lui avons permis & permettons par ces Pres
t e s d’imprimer ou faire imprimer ledit livre ci-deffus expliqué, en tels volumes , forme, marge, ca-
-raoberes, conjointement ou feparément, & autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire ven-
<lre & débiter par tout notre Roiaume pendant le tems de dix-huit années confecutives 3 à compter du jour
de là datte défaites Prefentes. Faifôns défênfes à toutes fortes de perfonnes, de quelque qualité & condition
qu'elles foient, d'en introduire d’impreflion étrangère dans aucun lieu de notre obéiffànçe ; comme auili à
tous Libraires-Imprimeurs & autres, d’imprimer, faire imprimer, vendre , faire vendre, débiter ni contre-
• le^c ^ Vre cl“^e^’JS Spécifié, en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns extraits, ni même aucune
defdites figures, fous quelque pretexte que ce foit, d'augmentation, correction, changement de titre ou autrement
>fàns la permifïîon expreffè & par écrit dudit Expofànt ou de ceux qui auront droit de lui, à peine
de confifcation des exemplaires contrefaits, de fîx mille livres d'amende contre chacun des contrevenans ,
dont un tiers a Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofànt ; & de tous dépens ,
-dommages & interets : A la charge que ces Prefentes feront enregiftrées tout au long fur le Regiftre de la
Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, & ce dans trois mois de la datte d'icelles;que l'impref-
non de ce Livre fera faite dans notre Roiaume , & non ailleurs, en bon papier & en beaux caraéteres, con-
■fotïïiement aux Reglemens de la Librairie ; & qu’aVant que de l’expofèr en Vente , le manufcrit ou imprimé
fervi de copie pour l'imprefïion dudit Livre fera remis dans le même état où l'Approbation y aura
été donnée , ès mains de r
Paulmi Marquis d’Argenfon; & qu'il t
- que, un dans celle de notre Château du Louvr
i-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur de Voyer de
fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publi-
:, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Garde
aes sceaux ae rrance ^ îeoieur de Voyer de Paulmy Marquis d'ARGENSON : le tout à peine de nullité
■Aies Prefentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fês ayans
; caufê -, : pleinement & paifiblement^ fans fouffrir qu’il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons
•que la copie defdires Prefentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Livre
foit tenue pour duement fignifiée , & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & féaux Confeillers
& Secrétaires, Foi foit ajoutée comme à l’original. Commandons au premier notre Huifïïer ou Sergent de
"faire pour l’execution d’icelles tous aéles requis & neceflàires, fans demander autre permifïîon, nonobftant
••clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le
dixiéme jour du mois de May l’an de Grâce mil fept cens dix-neuf, & de notre Régné Roi en fon Confeil. Signé, FO U QUE T. le qluutacturieèmmee. iP aarr llee
J'ai fait part du prefent Privilège aux Sieurs Foucault, Cloufier,Nyon l'aîné, Ganeau, Gofïèlin & Giffàrt
;pour en jouir conjointement avec moi. A Paris le onze May mil fept cens dix-neuf. DELAULNE.
'Regifiré le prefent Privilège , enfemble la Ceffion ci-defius, fu r le Regiftre IV. de la
Communauté des Libraires tfy Imprimeurs de Paris , page 4 7 9 . N° 5 1 4 . conformément
aux Reglement notamment à l’Arrefl du Confeil du 1 3 . Aoufl 1 7 0 3 . A Paris le 1 9.
M ay i-jic). DELAULNE, Syndic.
SUPPLEMENT
LIVRE PREMIER.
Cybele, Saturne ou le Temps & lès parties perfonnifiées.
C H A P I T R É P R E M I E R .
1. Cybele & Attis à l'entrée dé un temple avec des lions. II. Art d'apprivoifer les
lions ches^ les Anciens. 111. Autres images de Cybele. IV. Attis le plus fou-
vent en habit court , pourquoi. V. Autres images. V I Cybele appelée plus
ordinairement par les Grecs Dindymene. Pindare lui bâtit un Temple à Thébes.
V i l . Sentimens extraordinaires fu r l'origine , & les avantures d’Attis.
V I I I . Les villes perfonnifiées prenoient la forme de Cybele s pourquoi.
L eft peu de divinités dont les images foient plus fréquentes
& plus variées que celles de Cybele. On la voit au commencement
du premier livre de l’Antiquité, tantôt debout
, tantôt affile fur un lion, & fort fou vent fur une chai-
fe ; quelquefois allant par le monde fur un char tiré par des
lions avec Attis fon compagnon de voyage : la plus fin-
guliere maniéré etoic de la mettre debout au frontilpice d’un temple rc-
prefente fur la poitrine d’un Archigalle. Ces voyages & ces foenes-fondées
fur la fable ecoient realilëes par les Galles, & par les autres miniftres de la
deeflè. Us la menoient par le monde ; & pour reveiller l’attention des Ipeéba-
L I B E R P R I MU S .
Cybele , Saturms five tempus■ cum ejus partibus humana forma exprejfis.
C A PU T PR IM U .M .
1. Cybele dr Attis juxta tcmplum cum leoni-
bus. II. Quanta apud Veteres fuerit leones
enures reddenii peritia. III. Alia Cybeles
imagines. IV. Attis ftpe curta vefie , quo-
re. V. Ioones alia. VI. Cybele frequentius
Dindymene Vocatur a Gratis. Pindarus ipfi
tcmplum Thebis extitat. VII. De origine
geftis Attinis, quadam Grati
narrabant.
Tom. I.
VIII. Urbes Cybeles formam affect niant f
quare.
I. T T ^ uca num’na plurihus gaudent formis,
I A quam Cybele. Cpnfpicimr ilia inicio pri-
JL mi de Anriquitate libri, modo Hans, modo
leoni 3 vel fellæ infidens. Intçrdum jundfcis curruî
leoTÙbus per orbem vehicur , viæ comire Arcine.
Non cam (olito ipfoque fingalari more in Érontifpi--’
cio rempli od pe£tus; Archigalli delinearo ftans re-
præfentabatur. Ejus peregrinntionec à Myrhologis
celebraras , à Gallis, cæcerifque Cybeles miniftris
exprelïàs fsepe. vivifies. Hi deam fuam per rcpiones
A ij