
I 2,0 SUPPLEMENT DE L’ANT. EXPLIQ, Liv. III.
me nom ; c’eft ce que nous allons rechercher fur l’image fuivante.
III. Voici, félon l’opinion commune, une autre Atalante, fille de Schoe-
nus ; c’eft celle dont Ovide a célébré la Metamorpholè. Elle vouloir con-
Icrver fa virginité : mais fa grande beauté faifoit qu’on la recherchoit de
toutes parts. Pour fe délivrer de l’importunité de tant d’amans, elle leur
propolà de difputer avec elle à la courlè , à cette condition , qu’ils cour-
roient fans armes; qu’elle courroie avec un javelot, Sc que ceux quelle
pourroit atteindre, elle les perceroit de cette arme; mais que le premier qui
arriveroit au but avant elle, feroit fon époux, plusieurs acceptèrent la condition;
mais comme elle étoie extrêmement legere à la courlè, elle tuoic
tous ceux qui ofoient entrer en lice. Hippomene, fils dé Macarée, ou Me-
garée, petit fils de Neptune, fut d’abord Ipeéfateur delà courlè, Ôc blâmoit
ces jeunes gens fi téméraires, qui couraient à une mort certaine en disputant
de la courlè avec Atalante ; mais dès qu’il l’eut vue de près, il en fut
fi épris, qu’il relblut de courir comme les autres, mais non pas fans méfiance
d’avoir un pareil fort. Il s’adrelfa donc a Venus la priant de l’aider
dans une conjoncture fi hazardeufe. Venus l’exauça ; lui donna trois pommes
d’or, Sc lui apprit l’ulage qu’il en devoir faire. Hippomene court donc
avec Atalante, 8c voyant qu’elle l’alloit atteindre, il jette une des pommes;
elle charmée de la beauté de la pomme, court après, & donne le temps à
Hippomene de gagner le devant. Elle l’auroit encore rattrapé, fi la fécond
e & la troifiéme qu’il jetta de même ne lui avoit donné le temps d’arriver
au but avant Atalante. Hippomene obtint ainfi Atalante pour fon
époufe; mais enyvré de fon bonheur, il oublia de rendre grâces à la déeflè,
& de lui offrir de l’encens en réconnoiffance d’un fi grand bienfait. Venus
indignée de fon ingratitude, lui inlpira une fi violente paffion pour Atalante,
que làns prendre garde à ce qu’il faifoit, il alla profaner avec elle le temple
de Cybele, 8c s’attira ainfi la colere de la mere des dieux, qui fo vangea
en changeant Hippomene en lion, 8c Atalante en lionne.
Cette fable eft rapportéee différemment par Apollodore 1. 3. p. 1 6 6 . Il fait
Atalantas duas Fupponere vidéntur. Qua de re mox
diFquiretur occafione fehemads fequencis.
III. En aliam , ut quidam putant, Atalantam
Schceni filjam, cujus Ovidius Metamorphofin ce-
lebravic. Hæc virginitarem Fervare voluit : fed uF-
que adeo formofa tantæque pulchritudinis erat
ut innumeri illam deperirent, in uxoremque po-
ftularent. Ut vero tôt procorum importunam tur-
bam amóveret Atalanta, conditionem pefuit, ut
fi quis ipiam ducere vellet, de vëlôcitarc curfus
feenm contenderet ; ea lege, ut qui fecum contendere
vellet, inefmis curreret,. ipfa vero jacu-
lum teneret, quo transfoderet ram, quem poflet
curfu attingerej Fed eum' qui Fe retro^ relidta ad
Fcopum pertingeret , in FponFum illico haberet.
Conditionem accepere plurimi : quia vero ilia pe-
dibus celerrima omnes antevertebat : quotquot
periculum fecere ab ilia peremti Funr. Hippome-
nes Macarei Feu Megarei filius Neptuni nepos,
ftatim decurfionis Fpeôfcator fuit, Fummeque impro-
babat juvenum temeritatem , qui cum Atalanta
decerrando ad mortem certiffimam currebant. Ut
vero Atalantam primum vidit & è vicino ihtuitus
eft, tanto ejus exarfic amore, ut periculum rei
facere , ac cum ilia currere decreverit : erfi admodum
formidarer, ne parem expërirecur fortunam.
Venerem ergo rogavit opem Ferret, & Fe in tanto
periculo juvarer. Propitia Hippomeni Venus mala
iplî aurea tria dédit, & ipFum cui eflène .uFui ad-
hibenda docuit. Currit ergo Hippomencs cum Atalanta
i cumquc videret èam jam inftare & im-
mincre currenti, malum unum projicit} mali pul-
critudine abduóta Atalanta relióto Hippomene ad
excipiendam malum properst \ interimque Hippo-
menes viæ Fpatium ëmenfus, longe illam antece-
dit. Redit ad curFum “propofitum Atalanta, &
Hippomenem attigiflet, nifi Fëcundo, dehinc tertio
conjedto malo , Atalantam avertiflèc , & fie
ad Fcopum prior adveniflèt. Sic Hippomenes Atalantam
, ut conditio ferebat, duxit uxorem. Ve-
rum cam felici exitu geftiens, gaudioque inter-
ceptus, Veneri gratiam pro tanto benencio redder
e thuFque iph offerte immemor neglexit. In-
dignata Venus, ingratum ipfius animum non fc-
tens , tantum illi amoris erga Atalantam immific,
ut fui non compos , cum ilia in cemplo Cybeles
coiret : atque ita matris deûm iram in Fe concica-
vic, quæ Hippomenem in leonem , Atalantam in
leænam tranFmutavit.
Hanc porro fabulam Apollodorus lib. j, p. 166.
une Torris-I- rj. rj.