
cela, vient la flatue du Songe, & celle du Somne fürnommê WiWm;, qui ajfoupit
(T fait dormir un lion: ce qui montre que le Sommeil dompte jufqu’aux
bêtes les plus feroces. De-là vient qu’Homere OJyf n 5. l’appelle
qui dompte tout. Le Somne a ici des ailes : ce qui revient à cette épitHete
que lui donne l’Auteur qui porte le nom d Orphée wwiVIsf«, qui étend les
ailes : il vole par-tout ; routes les conditions , tous les âges, tous les pays
font fujets à lès loix. Paufanias l'appelle furnom qu’on donnoit à
d’autres dieux, & qui fignifie bienfaâeur ,• M i t t w > pour les
biens qu’il répandu;: Jur les hommes. Le lézard me rappelle une chofe que j ai
oui fouvent dire dès ma plus tendre jeuneflè , que cet infeéte eft fort ami de
l’homme , que quand il trouve quelqu’un endormi dans les' champs , il s’arrête
auprès de lui, & que G quelque ferpent l’approche , il a foin de l’éveiller,
afin qu’il fe mette en garde.
Pl. III. Outre cette maniéré de repréfènter la Nuit, & les autres images que nous
Lxxxi. avons ou dépeintes ou décrites au lieu cité, une ’ pierre gravée du Roi nous
1 en offre une plus lÿmbolique. Ce n’eft point ici l’image d’un dieu particulier,
c’eft la reprélêntation de l’elfet que font les ténèbres de la nuit fur la tete des
hommes, & fur tous les fons du corps humain , qui s’appela ntiflenc, 6c ceifent
d’agir à l’ordinaire, pour reprendre de nouvelles forces. Ce font des gens qui
ramaflènt des pavots auprès d’une forêt : la plante eft foporifere, elle le trouve
Iouvent dans les images de la Nuit & du Somne, & dans bien d’autres, comme
dans celles de Cerès & de Bacchus, parce que ces divinités étoient cenfées procurer
le fommeil, ou peut-être parce qu’elles faifoient honneur a la Nuit, en
y célébrant leurs Orgies. Une femme prélènte à un jeune homme un rameau
où tiennent deux pavots, & en porte plufieurs dans l’autre main. Deux hommes
dont l’un eft vieux, & l’autre fans barbe , ramaffent des pavots pour marquer
peut-être que le Sommeil eft de tous les âges. Une autre femme qui a
déjà lenti les effets des pavots s’eft endormie, tenanc la tête appuyée fur là
main. Je remarque ici une elpece dégradation dans les effets que fait le fommeil
for les différentes perfonnes qui compofent ce tableau : le jeune homme
& la femme qui font debout, & tiennent un pavot, femble encore parler
fiea ftatua Somnii, (tique fiatua Somni, qui cogna-
minatur WtS'ântis, hic leonem in foporem & fomnum
conjicit, quo commonftratur Sotnnum etiam fero-
cxffima animalia domare. Hinc Homerus Odyf.
•a 5. hoc ipfi nomen indit, "Travf’a.iA.cnoç qui omnia
domat. In hoc fchemate Somnus alis eft inftruc-
tus, id quod referri poteft ad illud epithecon
Somno tnl?utum ab eo qui Orpheum emencitus
eft, To.vu?iv%fô(p, qui alas expandit : quoquoverfum
volât j omnis conditio, omnis seras , nationes uni-
verGe ejus legibus fubjeébe Hint. Paufanias , utî
jam diximus, iirifwnv vocat ipfum, quod cognomen
aliis quoque tribuebacur diis > quodque be-
neficum fibi vult, rè inJ'iJ'ova.i ayaOi avilv aztûfatron,
quod hominibus bona conférât. Lacerta in me-
moriam mihi revocat opinionem quamdam quam
à teneris accepi, hoc videlicet infectum homini
elfe amiciffimum , & cum occurrit homini in agro
dormienti, gradum öftere, & propter ilium com-
morari : fi ferpentem autem vîderit ad eum acce-
dentem , lacertam expergefacere & excitarc ilium,
ne à ferpente lædatur.
III. Præter ilium modum repræfentandæ Noctis
, præterque alias ejus imagines quas y cl depidbas
vel defcriptas ledori jam obtulimus , en
unam ex gemma regiæ gazæ jam exhibemus,
quæ fymbolica rota eft. Non eft hæc imago pecu-
liaris ctijufpiam numinis : verum hîc repræfentatur
impreflio ilia quam in capuc & fenfus hominum
efficiunt no&urnæ tenebræ : hæc quippe fopore
corripiuntur , & à confueco agendi more vacant ,
ut vires novas recuperent. Papavera quidam legunt
& decerpunt prope filvam. Eft autem planta ilia
foporifera, fæpeque in fchematibus Nodtis & Somni
occurrit, inque aliis, ut in imaginibus Gereris
&Bacchi, quoniam numina ilia ad fomnum in ci -
tare putabantur, aut forte quia eadem ipfa Noc-
tem colebant, ipfique impendebant honorem, dura
Orgia fua noétu celebrabant. Mulier juveni cui-
dam nudo ramum duo papavera habentem offert ,
& altera manu multa quoque papavera tenet ac
ftringit. Viri duo, quorum alter fenex , alter im-
berbis eft, papavera colligunt, ut forte fignificent
fomnum quamlibet ætatem invadere. Mulier altéra
, quæ jam papaverum fopore capta erat, in fomnum
delapfa eft ac dormit, manuque caput fuften-
tat. In hac porro imagine varios foporis gradus
obferves : vir ille juvenis atque mulier papavera
enfemble,