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On ne s’eft apperçu que fort tard, que c’étoient des feftés de la religion
des Gaulois ; on en a d’abord remarqué un , qui eft celui de Montmô-
j, |j ïillon en Poitou , le plus entier de tous. A cette découverte , a fuccedé
préfque en même tems celle de fix autres temples de même forme, Sc
l’on m’annonce des à prefent', qu’il s’en trouve encore d’autres en divers
endroits du Roiaume * tous de la même figure. Mais outre que je
n ’en fuis pas encore bien éclairci, les temples oétogones qu’on découvrira
dans la fuite, ne ferviront plus qu’à démontrer que l’ufage en
étoit fort frequent, à moins qu’ils n’aient des particularitez remarquables
qui puiffent donner quelque nouvelle inftraétion,
L’oétogone n’étoit pas chez les Gaulois pour les feuls temples. Voila
quatre tours à huit faces 6c à huit angles données dans le quatrième
tome de ce Supplément. Le Phare de Boulogne fur mer bâti par Ca-
ligula j étoit oétogone : cet Empereur fuivit apparemment en cela le
goût de la nation Gauloifc. La même figure s’obferve dans la Tour
Magne de Nîmes, dans celle du cimetiere des Innocens de Paris, &C
dans celle de Montbran prés de Matignon en Bretagne. Cette figure
fi uniforme en des lieux fi éloignez les uns des autres, prouve que
l’ufage des bâtimens octogones étoit répandu dans toutes les Gaules. •
Un des plus grands avantages de la réunion des monurnens d’une
même elpece, c’eft qu’un feul fait quelquefois découvrir à quel ufage
étoient tous les autres. J’apporte ici pour exemple une autre figure
Gauloife. On voit en certains cabinets de petites ftatues de terre cuite
blanche ; c’eft une femme aftife dans un grand fauteuil d’ozier, dont le
doffier lui couvre le dos, les épaules & même les cotez : elle eft coëf-
fée allez proprement, tient un petit enfant fur fon giron. Il etoit
difficile de deviner à quel ufage pouvoir être ce monument Gaulois.
Un feul a fait découvrir à quoi fervoient tous les autres. En 1710.
ro tandem deprehenfum fu it, reliquias eiTe
Gallic« yeteris fuperftitionis. Principio III
lud quod in Monte Morilione Pidtavorum
vifitur, obfervatum fu it, quod integrum
& fartum tectumque eft. Hoc primum agni-
to , fex alia ejufdem form« reperta funt,
lino ferme eodemque tempore. Jamque mih
i variis ex locis renunciatur alia per Gal-
lias ejuFdem figur« reperiri, At prseterquam
quod eorum plenam nondum accepi noti-
tiam, templa octangüla qu« in pofterum
xeperientur, illud tantum edocere poterunt,
eorum uFum in Galliis olim fuifle frequen-
tiflimum 5 nifi fortaflein illis qua:dam ob-
ferventur nova, qu« notiti« aliquid fuppe-
ditent,
OcFahgula-figtira in Galliis 5 non in tem-
plis .tantum oblervabatur. Jam quatüor oc-
tangidas. .turres in quarto Supplementi to-
mo’ proferimus. Pharus quippe Bononien-
iis , quam conftruxit Caligula erat o<ftan*
•gula i Imperator autemifte, Gailorumhac
in remorem Fequums videtur. Ejufdem figuras
eft turris ilia magna Nemaufenfis,
turris etiam qu« in ccemeterio Innocen-*
tium Luted« obfervatur, turris Montbran
i in Armorica, Hæc figura * qu« tarn
diflitis in locis obferv atur ,pr obat ufium «di-*
ficiorum odangulorum ubique per Gallias
fuifle, 8 ..
Illud porro commodi ex fimill coiîeébis
ejuFdem (peciei monumentls oritur y lit ab
uno cui ufiii cæter-a omnia elFent edifea-*
tür. Aliud hic fchema Gallicum in exem-
plum profero. In Mufeis quibuFdam Vifun-
tur figna parva fiiStilia ex terra alba} qu«
muliercm ex primariis, lit videtur ^ exhibent
in Fella Fedentem,qu« Fella ex vimi-
ne conteXtä, mulier em a ter go obtegit ad
uFque humér'os, necnon a latèribus ; cul-
tus capitis non inelegans eft : tenet autem
ilia in gremio infantem. Cui uFui tale mo-
numentum Gallicum effet divinare haud ita
facile état. Ex uno tandem ad quid c«tera
P R E F A C Ei, xj
loiTqu’ôn cfeufoit à Si Lomer de Blois pour jette! les fandemens d’un
édifice, on trouva à dix pieds en terre un petit caveau bâti de briques,
datas lequel au milieu des cendres & des blfemens brûlez d’homme, de
cheval, & de chien, étoit la figure de cette femme aflife avec une pieu-
rcüfe à chaque Côté. Voila fans doute un tombeau de Gaulois, q u i, félon
Cefar, bruloient les corps, & mettaient fur le même bûcher les
animaux qui avoient été à l’ufage du défunt. On autoit d’abord crû
que c etoit quelque dame morte en couche, brûlée à la mode du payis,
bc teprefentéè en figure avec fon petit enfant ; j’avoue que j’avois d'abord
faifi cette conjecture ; mais trois autres trouvées depuis &c de la
même forme, me font foüpçonner que c’eft autre chofe, & apparemment
quelque divinité infernale , ou la mere Nature, qui tient
le défunt fur fon giron.. Celle de Blois nous apprend donc à quel
ufage étoient les trois autres ; & ces trois nous font voir que celle dé
Blois ne repréfente point une dame morte en couche : n’étant pas
Vraifemblable,que les quatre premières trouvées fucceffivement en des.
lieux fort éloignez les uns des autres, foient toutes faites pour des dames
de qualité mortes en couche. Il ne paroit pas que ce puiffe être un
effet du hazard.
Ces fortes dé nioMmens fe muldplieiit poiir àinfi dire à vue d’céil •
dés qu’on a une fois commencé à les remarquer. Telles font ces coëf-
fures d’anciennes Gauloifes, nouvellement découvertes, qu’on leur
mettait fur la tête quand on les inhumoit, & qu’on fabriquoit en fe!
couvett de lames d’argent, ou en plomb doré pour les faire durer plus
long-tems; J’en àvois donné dans le cinquième tomé de l’Antiquité
une de la première maniéré, &c depuis j’en ai trouvé trois autres de
plomb, doré d’un côté & peint en miniature rouge de l’autre.
T o u t ce q u e je v ie n s de d ire fü r le n om b r e de h u i t , fu r les tem p le s
adhiberentür deprèhenFum eft; Anno 1710;-
cum in Monafterio S; Laudomari BleFenfis
terrain exeavarent 3 jaciendis fundamenris j
&: jam pédibus decern profunda foil a eflet,
inciderunt in apfidiilam parvam ex lateri-
bus ftru6tam 5 iibi inter cineres Femiufta
oüa hominis s équi &c canis érat hujufinodi
figiita mulieris Fedentis 5 qu« utrinqüe
ftantém pr«ficam habebat. En haud dubie
Gallortim Fépulcrum 3 qiii C«Fare aiuftore ^
Corpora defundtorum comburere Folebant 3>
ciim ariimalibiis qu« ,ipfis in uFu fuerant.
Statim porro credere erat muliérem c^uam-’
dam ex primariis fuifte ^ dolore partus ex-
ftindamjqu« ex moré gentis combuftaj cum
infante repr«fentata fiiiftet; Et vere fateor
me principio ita cörijecifté • at cum trés
alias poftea ejufdeih form« reperiftem ^ fuf-
picatüs Fum aliam hie rem exprimi; atque,
ut credere eft ,• inferorum numen quod--
piam j vel naturam matrem, qü« defun-
£lum in gremio ceneat repr«fentari. Illud
itaqlie BleFenFe Fchema indicat , cui ufiii
fuerint trés ali« fimiles figur« ; tres auteni
ill« probare ‘videritur BleienFem non exhi-
béfe mulierem in partu défunftam : verifi-
mile quippe non eft' qüatuor illa Fchemata
qü« prima réperta Funt in locis Ion ge diflitis
, pro miiliéribus in partu defunftis om-
nia apparata fuifle i nequé fic fortuito eafu.
éveilifle putamus;
HujuFmodi pprrö mónimenta ■ ubi primum
deteéta funt,hinc in dies multipliean-
tur; Sic örnatüs ille capitis Gallicarum mu-
lienim, nuper repértüs, quem ornatuni de-
funétis aptabant Fed ferreum & argento
obdufltum ,• vel plumbetim & aüratüm ,• üc
diutius manéret & cónfifteret. In quinto
Antiquitatis éxplanat« tömo ferreum
ünüm dédéram i exihde Vero tres reperi
plumbéos in altera facie aüratös, in altera
minio depi&os;
Qu« protuli orïinia circa o&onum nü-
merum y circa térhpla Öétangula, imaginéa