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croit entier, Àvium, félon Suidas, Julius Pollux & Harpocration , étoit le
temple des Diofcures, fyi, rùi , 6 c comme le nom même le porte ,
c'étoit le temple des Diofcures Anaces. Les Diofcures Anaces félon Cicéron
au paffage cité ci-devant, étoient fils de Jupiter le plus ancien de ce nom 9 &
de Prolerpine, nés à Athènes , & s’appelloient Tritopatreus , Eubuleus sc
Dionyfius. Du nom de ces Anaces étoit formé a'»*««.» c’eft-à-dire, le
temple des Anaces. Il y en avoit un à Athènes dont parlent Demofthéne iv ts
xaTi zrit<mr, Thucydide 1. 8. c. 93. & Lucien dans fon Timon un peu après
le commencement.
Mauflàc dans fes notes fur Harpocration, reprend tout ce grand nombre de
traducteurs 6c de commentateurs qui ont traduit «*»«*•»» templumWaftoris ey
Pollucis, le temple de Caftor & de Pollux , & ÀtiuM Pefia Caftoris & Pollucis,
les fêtes de Caftor & de Pollux. Il fe fonde fur le paffage de Cicéron , qui s’explique
clairement là-deflus. Il reprend même avec quelque aigreur ceux qui
ont traduit ainfi, ne prenant pas garde que s’il y a faute, comme je crois qu’il
y en a , du moins le plus fouvent, elle eft d’autant plus pardonnable que des
plus renommés d’entre les anciens Auteurs y Ibnt tombés. Plutarque fur la
fin de la vie de Thefée dit affez clairement que Caftor & Pollux font les Anac-
tes. Après qu’ils eurent été reçus dans Athènes , dit-il, quoiqu’ils y fuflent les
maîtres, ils ne demandèrent autre choie que d’etre inities aux myftéres , ce
qu’on leur accorda volontiers : on leur fit auffi des honneurs divins, en les
appellant Anaces. Plutarque rapporte enfuite plufieurs étymologies de ce
mot Anaces , que nous nous difpenferons de mettre ici. Ce qui eft feulement à
remarquer, eft qu’on lit auffi Anaéles, qui veut dire Rois. Mais ces deux mots
qui en viennent, qui veut dire un temple des Anaces, 6c a»««,* qui
fignifient les fêtes des Anaces , prouvent qu’Ànaces eft la véritable leçon.
X. Paufanias prend auffi en un endroit Caftor 6c Pollux pour les Anaces :
c’eft dans les Corinthiaques c. i z . On trouve après cela, d it-il, le temple des
Diofcures s ils y font repréfentés eux & leurs fils Anaxis ey Mnafinus , £y avec eux
leurs meres Hilaira & Phcebé s l'ouvrage étoit d’ébene fa it de la main de dipeenus
tÿ* de Scyllis : les chevaux étaient auffi d’ébene entre-meflé dyvoire, mais en moindre
priores litteræ excidiflènr. Avaxtiov autem fecundum
S.uidam , Juliura Polucera & Harpocracionem ,
erat templum Diofcurorum , lefop tav Atwrxxçav
St ut vel ipfo nomine indicaïur , Diofcurorum
Anacum templum erat. Diofcuri Anaces, ut dice-
bat Cicero in loco, quem fupra attulimus, erant
fïlii Jovis illius antiquiflimi, & Proferpinæ, Athe-
nifque nati. Eorum vero nomina erant Tritopatreus,
Eubuleus & Dionyfius. Ex Anacum nomine fadum
eft AveiKiiov, id quod fignificet, Templum Anacum.
Erat Athenis avxhuov de quo Demofthenes tv tu
Ketjct ^,Tt<pa.vov, Thucydides 1. 8. cap. 93. & Lucia-
nus in Timone paulo poft inkium.
Maufiàcus in notis ad Harpocradonem , in magnum
ilium numerum fcriptorum invehitur , qui
vel Græca Latine tranftulerunt, vel notas & fçfio-
lia in Græcos fcriptores emiferunt, quique Avamov
vertunt templum Caftoris & Pollucis, ut AvÛkuo. fefta
Caftoris & Pollucis. Nixus videlicet teftimonio Ci-
ceronis, quod initio retulimus , illofque omnes
acriter infedatur. Nec animadvertit fi error vere
fuerit ; & fane quibufdam in locis, vix illos ab er-
rore excufayeris : eo nomine colerandus error fuerit,
qiïod véteres fcriptores iique celeberrimi in
ilium impegerinr. Plutarchus enim in vita Thefet
paulo ante finem, perfpicue fads ait Caftorem 8c
Pollucem efïè Anadas, Poftquam Caftor & Pollux,
inquit ille, in Athenarum urbem recepti funt, etfî
in ipforum poteflate civitas effet, non aliud tamen
poftularunt, quam ut myfteriis inidaremur ; quod
ipfis libentiflime conceffum eft, ipfifque honores
divini concefïi funt, Anacum nomen impofitum.
Plurima addit Plutarchus, queis nominis hujus etymon
explorât, quæ nos confulto praetermittimus.
Quod autem obfervandum , ava.$% eciarn. legitur,
qua voce Reges fignificantur, Sed avaxts veram efïè
ledionem probant, hæc duo verba inde déduda ,
Avamov nempe, quod fignificat teMplum Anacum,
St AvotKua Anacum fefta.
X. Paufànias in Cotinthiacis c. zz. Caftorem St
Pollucem Anaces five Anades éflè diferre dibit :
Poft hoc, inquit, Diofcurorum templum eft, in quo
eorum fimulacra , necnon filiorum Anaxidis & Aina-
finoi, cum matribus eorum Hilaira & Phcebe , Di-
poeni 0 “ Scyllidis arte faüa ex ebéno : (quorum ettam
magna pars ex ebeno eft, pauca ex ebore funt. Propt
quantité. Près du temple des Anaces, efi celui de Lucine, qu'Helene fi t bâtir, lorfque
Théfée étant allé avec Pirithoüs au pays des Thefprotiens , les Diofcures prirent
Aphidne , & elle fu t ramenée â Lacedemone. Il eft évident que Jes Diofcures Si
les Anaéles dont il parle, font Caftor 6c Pollux. Mais dans fon dixiéme Livre
c. 38. il fait voir combien on étoit partagé dans la Grece fur ces Anaétes ou
Anaces, qu’il appelle là wAhi enfans. On ne convient pas quels dieux font ce
que ces Anaïïes ènfans s les uns difent que ce font les Diofcures , d'autres croyent
que ce font les Curetes s ceux qui fe croyent mieux infruits, prétendent que ce font
les Cabires. Ce dernier fèntiment étoit celui d’Athènes : c’eft apparemment
des Athéniens que Paufanias parle , quand il dit que ceux qui fe croyent les
mieux inftruits difent que les Anades ou Anaces font les Cabires. Les Diofcures
nés à Athènes félon Cicéron s’appelloient Anaces, ces Diofcures félon
l’infcription d’Athènes, donnée ci-deffus, étoient les Cabires qui étoient ap-
pellés les grands dieux, & une autre infcripdon d’Athènes que nous donnons
plus bas, les appelle tout court les grands dieux. L’autorité de ces infcriptions
faites fur les lieux même, l’une par un prêtre des Diofcures Cabires, & 1 autre
par le Sénat, eft de beaucoup préférable au témoignage de Plutarque, fur
tout lorfqu’il parle d’une chofe fur laquelle les fentimens des Grecs étoient
fi partagés. Si Paufanias infinue en un endroit que les Diofcures^ Anaces
font Caftor 6c Pollux, il fait voir dans un autre qu’il n’a pas parlé là félon le
fentiment le plus reçu, lorfqu’il dit que ceux qui fe croyent les mieux inftruits
difent que les Anaces font les Cabires : ces gens les mieux inftruits étoint les
Athéniens, 6c les prêtres même des Diofcures Cabires, qui s’accordent avec
Cicéron. Selon ce fentiment qui paroît du moins le plus vrai-femblable j
l’Anacée d’Athènes fera le temple des Diofcures Anaces Cabires, & les Ana-
cées feront les fêtes des Diofcures Anaces.
Suivant cela il faut corriger ce que j’ai mis après la foule des Auteurs au
premier tome p. 34. où j'ai traduit après d’autres i™ °v Anacium, le temple de
Caftor & Pollux, 6c mettre l’Anacée ou le temple des Anaces; & au fécond
tome au chapitre des fêtes des Grecs mifes par ordre alphabétique, fur le moc
rAnacées, au-lieu de fête de Cafor & Pollux, il faut mettre fête des Anaces.
AnaBas templum eft Lucina ab Helena dicatum, quo
tempore Thefeo cum Pitithoo ad Thefprotos fr of if io ,
d Diöfcuris Aphidna capta , Helenaque Lacedàmo-
nem reduBa eft. Clarum profefto eft, Diofcuros Sc
Anadtas de quibus hic fer'mo eft, effe Caftorem &
Pollucem Helena: fracres. Verum libro ^decimo ,
capice 38. quanta circa Anadas , quos hic
vocat, in Græcia effet fenteritiarum varîecâs öften-
dit quando ait : Quhtato dit fini AnaBes pueri, varie
traditùr , quidam dicunt ejfe Diofcuros, alu Curetas
,a t qui rem fe accuratius nojfc putarit, dicunt
effe Cabiros. Hxc poftrema 'opinio Atheniennùm
érat, atque, ut videtur , hîc Âdienienfes fubindi-
cat Paufanias, quando dicit côs qui fe rèm aceù-
râtius nôffe putabant , dïcerè Anades feu Anaces
effe Cabiros. Diofcuri Athenis nati fecundum Ci-
ceroném Anaces àppèllàbàntur ; iidem vero Di'ol-
curi, ut fertur in Atlienienfi inferiptione fuperius
dilata, Càbiri quoque dicebantur, magnique du
appellabantur. In altéra autem inferiptione Atlienienfi
, quam tomo fequenti dabimus , ipfi fine
ullo additamento vocantur magni dii. Harum inf-
criptionum audoritas, quarum altera à Sacerdotc
Diofcurorum Cabirorum fada eft, altera vero ab
ipfo Senatü , teftimonio Plutarchi lodge antepo-
rienda eft : cum de ea re illè loquatur de qua varia
erant Græcorum opiniones. Quod ad Paufàniam
véro fpedat, fi aliquo in loco îrifinuat Anaces elle
Caftorem & Pollucem , in alio déclarât fe non fecundum
vèrifimiliorem fententiam tune fuifie lo-
quutum , cum ait, eos qui fe accuratius rem noflè
pütant , putare Anaces efîe Cabiros. Qui veto accuratius
rem noverant,. erant Athenienfés , maxi-
méque Sacerdoces Diofcurorum Cabirorum , qui
fimul fùmci, cum Cicerone cbnfendunt. Secundum
illam vero opinionem , quæ verifimilior certè
videtur , Anaceum Athenienfe templum erat Diofcurorum
Anacum Cabirorum , St Àvcckha fefta
erant eorumdem. His perfpedis corrigas vèlitn
locum tomo Antiquitatis éxplanatæ primo p. 34«
ubi templum Diofcurorum quod a'pud Lucianum
pèr AvçtKiiov e'xprimîtur, in Gallicà incerpretatione
templum Caftoris & Pollucis expreffimus , verten-
dum autem eft Anaceum aut templum Anacum.
Item que locum tomo Antiquitatis éxplanatæ fê-
cundo, ubi de Græcorum feftis alphabenco ordi-
nc agitur : ubi Avant* Anaeea vertimus fefta Caftoris
& Pollucis, emendes velim, fefta Anacum.
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