
L E T E M P P S s
voici le lens des quatre ■ vers. ■ j4w</ rend fis honneurs à P'cnus couverte de
myrte. En ce mois on voit la lun/iere mêlée avec l’encens, four faire fête à la
bienfafante Ceres. Le cierpe mis a la droite d jlvnl jette des fammes mêlées
£ odeurs fuaves. Les parfums qui vont toujours avec la déejfe. Paphienne, ne
manquent pas ici.
Il y avoir anciennement à Rome , dit Pline , un autel de Venus
qu’on appelloit Myrtea , & qu’on nomma depuis Murtia : elle étoit appell
e Myrtée à caufe du myrte , qui lui étoit confacré. C’étoic en l’honneur
de Venus que ceux quon honoroit de l’ovation portoient des couronnes
de myrte. Voici l'origine de cette coutume. Poftumius Tubertus, Conful,
triompha des Sabins, mais il n eut que l’honneur de l’ovation , parce qu’il
avoit mis fin à cette guerre fans effufion de fang ; honneur qui fut alors accordé
pour la première fois : Il marcha dans l'ovation couronné du myrte de
Venus victorieufe. Cette couronne fut donnée depuis à ceux qui obtenoient
l’ovation ; il en faut excepter Marcus Craflus, qui après fa victoire fur les efcla-
ves fugitifs, & lut Spartacus, marcha dans fon ovation couronné de l’aurier.
Selon Maflurius, ceux même qui triomphoient dans des chars ufoient autrefois
de couronnes de laurier. Lucius Pilon difôit auffi que Papirius Mallbn , qui
triompha le premier des Corlès vaincus au mont Alban, alfiftoit couronne
de Myrte aux fpeâacles du Cirque ; & Marcus Valerius fe fervoit de deux couronnes
, l’une de laurier & l’autre de myrte, à quoi il s’étoit obligé par
un voeu.
Ce qui regarde Ceres dans ces vers, s’explique par ces vers d’Ovide , du
quatrième livre des faites, où il eft dit que.Cerès jouit des doux fruits de
la paix ; que cette paix 8c ceux qui la procurent font toujours défirables
aux gens de campagne ; qu’il faut offrir des gâteaux à la déeffe , 8c jetter
dans le feu des grains d’encens ; ou , fi l’encens manque , allumer des torches.-
La bonne Ceres, dit-il , le contente des plus petites offrandes', pourvu
qu’elle {oient pures.
Mai eft habille d une robe fort large , & qui a les plus larges manches
qu on ait encore vues. Il porte une corbeille pleine de fleurs , & tient de
1 autre main une fleur quil porte a fon nez : je ne icai fi eeci auroit du rapport
aux jeux Floraux qui fe celebroient le troifiéme de Mai. Le Paon qui
eft a fes pieds, montre par fa queue une image du mois^de Mai , tant elle
En Aufonii tetraftichon.
Conteftam Myrto Vth'erem venerafur A frills.
Lumen t’huris habet, quo nitet aima Ceres.
Cereus a dextra flamm as diffundit odoras :
Balfama nec défunt, quels redolet Paphie.
Romæ olim ara vêtus fuit, in quit Plinius i y. z-<y.
Vsnerl Myrtea, quam nunc Murtiam vacant. Myrtea
porro vocabatur, quia myrtus ipfi facra erar.
In honorem porro Veneris ii qui ob rem bene
geftam ovabant, myrto eoronabantur. Poftumius
Tubertus Conful Sabinos debellavit,■ fed ovans in-
greflùs urbem eft, quoniam rem leviter fine cruo-
rc geflerat, qui primus eft hune honorem adept
s ; hic, inquam , Conful, myrto Veneris Vidfcri-
cis coronatus inceflït. Hoc poftea, pergic Plinius,
oventium fuit corona , excepta Marco Crajfo , qui de
figitivis & Spartaca, laurea coronatus incejftt. Maf-
furius auiïor eft; curru quoque triumphantes myrtea
corona ufo s. Lucius Pifo tradit Papirium Majfonem,
qui primus in monte Albano triumphavit de Corfts3
Tome I
’ myrto coronatum ludos circenfes fpettare folitum. Marcus
Valerius duabus coronis utebatur , myrtea & laurea
, qui & hoc voiler at.
- Quod vero de Cerere in tefraftiçho Aufonii fer-
tur, hifee Ovidii, in quarto Faftorum, vërfibus ex-
plïcatur , ubï de Cerealibus quæ in Aprili menfo
c'elebrabantur, agifur.
Pace Ceres Ut a eft, & i/oS orate Coloni
Perpetuum pacem, pacificumque ducem.
Parra dea, micaque licet falientis honorem-
Detis, & in v et er es thurea grana focos.-
Etfi thura aberunt, unBas accendere tadas
Parva bona Cereri, ßnt modo cafta , placent.
Maius admodum lata tunica induirur quæ omnium
latiffimis orn'ata eft manicis. Corbem geftaf
profundam , pom'is frudtibufque plenam ; & altéra
manu florem naribus admover. Id veto forradis
ad Florales lüdos referatur, qui re'rtia hùjus men-
fis die celebrabantur. Pavo ad pedes Mail pofitus
cauda fua alteram menlis Maii qualî imaginera
E