
les monumens des dieux agiflans &c parlans, que cela ne peut faire aucune
peine : cependant je ne voudrais pas garentir cette explication.
Sur le petit côté de ce monument on voit trais figures nuës, dont celle d'en
bas a un manteau qui ne couvre pas fa nudité, & celle d'en haut porte un bonnet
tout fembtable à celui de la femme d’un foldat, repréfentée à la planche
x. du quatrième tome, & qui a la forme d'une coupe renverfée : mais notre
graveur ne l'a pas repréfentée ici fidèlement telle quelle eft dans l’original.
IV. Un médaillon de Marc-Aurele nous repréfenté ’ aulfi Orphée, qui
des doux fons de fa lyre charme tous les animaux ; ils s’y font rendus : on y remarque
le fingeaffis, le lion, le lànglier, & d'autres plus difficiles à diftinguer:
on y voit aufli plufieurs oifeaux, entre lefquels un iemble perché for un pieu
fiché en terre : voilà deux fois Orphée dans des monumens faits en l’honneur
de Marc-Aurele. Il eft à remarquer ici qu'Alexandre Severe, qu’on comptoit
aufli parmi les bons Empereurs, portoit beaucoup d'honneur à Orphée, qu’il
avoir mis comme un dieu dans fon laraire avec J ésus-Christ, Abraham,
& Apollone de Tyane, comme nous avons dit ci devant for les Lares. De-là
quelqu’un pourra peut-être conjeéturer que ces Empereurs recommandables
par leur équité, & par la douceur du gouvernement, étoient comparés à
Orphée, & rendoient eux-mêmes à Orphée des honneurs divins. Il y a lieu de
croire qu’on ne mettoit Orphée dans les monumens de Marc-Aurele, que
parce qu’il honorait lui-même Orphée; comme fit depuis Alexandre Severe;
& qu’il gouvernoit l’Empire de maniéré qu’il charmoit les hommes par là
juftice, fa bonté,fon humeur compatiflante, de même qu’Orphée enchan-
toit toutes chofes par le fon de fa lyre.
negotii faceflere pofllt. Nolïm tarnen hanc expli-
carionem ira certam indubitatamque haben. In
tninori monumenti hujus latcre très pcrfdnae nu-
dx vifuntur : quæ inferius polka eft pallium gef-
ta t, neque nuditatem obtegit •, & quas fupra alias
çonfpicitur, capitis tegumentum geftat illi fimile,
quod in tabula décima quarti Antiquitatis expla-
natas tomi videre eft ; caputque tegic uxoris cu-
jufdam militis ibidem reprefentati : ille vcro feu
pileus, feu alio nomine appellandus , inverfum
poculum omnino refert. Sed fculptor nofter non
illud accurate delineavit, quale eft in arçhetypo
Boiflardi.
In nummo etiam Marci Aurelii * confpicitur
Orpheus, qui iyræ fuæ concentu animalia demul-
cet, Iftuc porro aufcultandi eau fa conftuxerunt
omnia. Obfervatur ibi fimia fedens, leo, aper,
aliseque fera quas non ica facile eft internofeere,
Obfervantur etiam hic ayes plurimæ 3 inter quas
una palo in terram defixo infîdet. En bis Orpheum
in monumentis Marci Aurelii Imperatoris. Ubi
obfervandum eft, Alcxandrum etiam Severum
Imperatorem, qui int-er optimos principes cen-
febatur , Orpheum in honore habuiflè : quem qua-
fi deum in Larario fuo locaverat cum Chrifto,
Abrahamo & Appollonio Tyaneo, ut fupra di-
ximus, ubi de Laribus. Hinc fortalfe conjiciac
aliquis in more fuilfe, ut imperatores qui humanitäre,
æquitate & beneficenda confpicui erant, Or-
pheo olim compararentur : ipfofque Orpheum in
pretio quafi deum habuiflè. Nam ut credere eft, ideo
Orpheum in monumentis Marci Aurelii depinge-
bant, quia iplè, ut & pofteà Alexander Severus,
Orpheum venerabatur, curabatque imperium ita
moderari, utquemadmodum ille melodiæ fuavitate,
fie ipfe juftitia, lenitate, commiferatione cæterif-
que virtutibus fubditorum animos demulcerer.