
P R I A P E.
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1. Priape & fis fondions. 1 1 . Deux images fort extraordinaires de Priapei
III. Vertumnus avec Minerve cr Mercure. IV. Le Vertumnus de Sceaux
belle flatuë. V. la déejfi Flore.
I. "T^ Rriape étoit fils de Bac'chus & de Venus félon quelques-uns, d’autres
I varioient fur fon origine, comme on peut voir dans le premier tome
de l’Antiquité p. 176. on le mettoit aux jardins & aux forêts pour les garder
des voleurs : on en faifoit de marbre. Un Priape de cette matière qui gardoit
le jardin d’un particulier, fut volé, & enlevé lui-même par unCilicien, dit
Martial: c’étoit un des plus déterminés voleurs, il vouloit enlever tout ce
qu’il y avoit dans un-jardin : quoique le jardin fut des plus grands ; il n’y trouva
rien qu’un Priape de marbre. Pour ne pas s’en retourner les mains vuides, il
emporta ce Priape mis pour garder le jardin : ainfi ce que ce poète a dit en un
autre endroit, que les Priapes des jardins n’avoient pas peur d’êrre volés ni
enlevés, n’étoit pas toujours vrai. On en faifoit de bois; à l’occafion de quoi le
même poète dit d’un Priape de bois qui gardoit une forêt, que fi le bois venoit
a y manquer, le Priape pourroit encore férvir pour mettre au feu : on voit
par-là combien & à quel point les gensd’efprit d’entre les payens meme, mé-
prifoient une religion fi folle.
„Vous n’êtes pas, dit-il en fe jouant de Priape , gardien d’un jardin, ni
d’une vigne , mais d’un bois dont vous êtes n é , & dont vous pouves renaître ; „
je votis avertis de le bien garder des voleurs, & de le conférver pour entre- „
tenir le feu dans la maifon de vôtre maître : car fi le bois vient a manquer, „
vous êtes bois vous-même.,,
On faifoit auflï des Priapes de pâte de la pure fleur de farine, qu’on mangeoit
apparemment enfûite comme des gâteaux.
II y avoit dans la Grèce des Priapes pour garder les troupeaux de brebis, 8c
C A P U T X.
I. Priapus ejujque ojjic/a. 11. Duo fihemata
Priapi infolita formte. I I I . Vertumnus
cum Minerva & Mercurio. IV. Vertumnus
elegantis forma in hortis Seelianrs,
V Flora dea•
I. T ) Riapus ut quid am Mytholögi fabulantur ,
JL Bacchi & Veneris filius erat, de cujus origine
varii varia tradebant, ut videre eft primo
Antiquitacis explanatas tömo, pag. 276. Ejus ftatua:
in hortis & in filvis locabantur, ut ä furibus iIke-
Fa cuftodirent. Ii nonnunquam marmorei efficie-
bantur. Ex hac materia Priapus? qui cujufdam
hortum cuftodiebat, ä. Cilice homine furto fubla-
tus fuit, ut ^it Martialis l. 6. Epig. 72.
Fur not a nimium rapacitads
Compilare Ctlix volcbat hortum :
Jngenti fed erat , Pitbulls 5 in horto
Prater marmoreum nihil Priapum.
Dttm non vult vacua wann redirt,
Tome I,
Ipfum furripuit Ctlix Priapum.
Sicquequod alibi dixerat Martialis lib. 3. Epigr.
58. Priapum ipfum nihil à fure timere, non fern-
per verum erat.
El turre ab alta projpicis meras laurus ,
Furemque , Priapo non timente, fecurus.
Lignei quoque Priapi parabantur , cujus rei oc-
cafione de Priapo ligneo lilvæ cuftode, ait idem
Poëta , fi defuerit lilvæ lignum , polie etiam Priapum
igrii tradi , lib. 8. Epigr. 40.
Non hard tuque palmitis bead,
Sed rari nemoris Priape cuflos ,
Ex quo natus es & potes renajei,
Furaccs moneo manus reptllas ,
Et jilvam dominifocis rejerves.
Si dcficcrit hoc, & ipje lignum es.
Mine videas tarn inlanam religionem quantum
fperncrent inter profanos ii, qui ingeniô valerenr.
Siliginci eriam Priapi fiebanr , qui poftea, ut
credere eft j tamquam placentæ comedebantur.
In. Græcia quoqde Priapi étant , qui greges &
àpum alvearia cuftodirent, inquit Paufanias in
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