
i 5 i S U P P L E M E 'N X D i L 'A N TAE X P L I Q ^ Liv. IV .
une coupc. Une Bacchante civii va devant 1e croupe joue rl un raftrumcnt qui
refifemble à un tambour de Bafque : une autre joue des deux flûtes. De l’autre
côté une Bacchante éleveen Pair une grappe de raifin, comme pour la préfenter
à Bacchus. Sur le devant de l’image on voit un pot renverfé, & une tête cou-
pée. Il fe trouve affez fouvent des pots renverfés dans la troupe bacchique.
La tête coupée fera peut-être celle de Penthée fils d’Echion, qui parloir avec
mépris ; dit Paufanias, de Bacchus & de fa tro u p e , Si qui voulant obferver ce
qui fe pafloit aux Bacchanales ,* monta fur un arbre voifin, d ’où il efperoic
voir à couvert tous les myftéres, & tout le détail des orgies : mais ayant été
apperçû par les Bacchantes, il fut mis en pièces. Il y a e n effet beaucoup d’arbres
dans ce tableau.
Cecte pierre a été expliquée par Cafaubon dans fôn livre de Satyrlca. Crm-
corum & Romanorum voëjî, imprimé à Paris en i <5oj. p. 6 7 . où il en donne la
figure; mais tournée de l’autre côté par les graveurs, comme il arrive fouvenr.
Cette pierre lui fut montrée, dît-ilv par Pierre Rafcafe de Bagarris, habile
Antiquaire, Avocat d’Aix, ôc Garde des Antiques du Roi. C’eft un monument,
ajoûte-t’il, digne d ’admiration, outte que le travail eft exquis, il eft furpre-
nant qu’un aufîi petit efpace ait pû renfermer tan t de figures, & tant d ’actions.
On revient fans ceffe à regarder cette pierre , & l’on ne fe laffe jamais de
la confiderer; c’eft un jafpe verd, tirant fur le n o ir, marqueté de points rouges
comme d’étoiles. Cafaubon croit que c’eft quelque feéne fatyrique, repré -
Tentée comme on la voit ici. Les anciens repréfencoient en figures, foit en
tableaux, foit en bas relief, foit en pierres gravées ces jeux bacchiques ou
autres.
III. Deux ' Bacchus antiques de Verfailles font remarquables en ce qu’ils
tiennent tous deux le bras gauchç fur leur tê te , & s’appuyent du bras droit fur
un tronc d ’arbre. Nous avons vû ci-deffus plufieurs Apollons, qui fe couvraient
la tête de leur bras. L’un de ces Bacchus qui a une chevelure .longue
comme celle d ’une femme, porte en écharpe la peau d ’une bête, ce qui eft
affez ordinaire dans les figures bacchiques. Le tronc eft entortillé d ’un cep
Bacchans mulier qua: turbam præcedit, cymba-
lum pulfat, feu inftrumentum Vafconum tympa-
no fimile : alia duabus firoul tibiis ludit. Ex alto
latere Bacehans mulier uvam in aëra amollie ac fi
Baccho velic offerre. In anteriore imaginis parte
vas inverfum vifitur , & abfcilfum caput. Inverfa
vafa in Bacchica caterva videre non infolitum eft.
Caput abfciflum erir fortaftè Penthei Echionis fîlii,
qui, referente Paufania, de Baccho contemptim
verba faciebat, & qui cum clam obfervare vellet
quid in Bacchiçis feriis ageretur, in arborent Vietnam
confcendit, ubi fe fperabat arcana omnia &
myfteria vifurum elfe, & quid in Orgiis ageretur
obfervaturum ; fed à Bacchantibus deprehenfus ac
difeerptus eft. Vereque multæ funt in hac icône
arbores.
Hæc gemma explanata fuit ab ifaaco Cafaubo-
no in libro fuo de Satyrica Græcorum & Roma-
norum poefi, Lutetiæ eufo anno 1605. pag. 67. ubi
etiam gemmae hujufee fehema exhibet, fed perfo-
nis alterum latus • refpicientibus, ita ut dextera
femper in finiftram vertatar : id quod fculptoribus
fiepe fiepius accidit. Elîèque dicit monumentum
admiratione dignum, quod fibi à Rafcafio de Bagarris
monftratum cflè teftificatur viro antiquariæ
rei peritiflimo, Advocato Aquenfi, veterura
monumentorum regiorum Cuftodi. Præterquam
quod hujus gemma: feuiptura artis exquifitifïimse
fpecimen eft, ftugendum fane in tam exiguo fpa-
tio potuiflè tôt exprimi figuras , totque » diverfa
agentium fitus. Tali fpe&aculo nunquam oculus
exfatiatur : & qui femel afpëxit, fine ullo faftidio
fpeôbaculum identidem repetit. Materia. jafpis eft
viridis nigricans, rubris punótis hinc & inde di-
ftinôtus, ftellarum more micantibus. Putat Cafau-
bôniis quamdam hic exhiberi feenam Sàtyricam,
quæ ut hic confpicitur olim fuerit repræfentata.
Hujufmodi feenas à Veteribus fæpe exhibiras
fuifle jam diximus. Ludos autem hofee Bacchicos
feu alios iidem Veteres exprimebant, five in Ta-
bulis depicfcis five in anaglyphis aut in • gem-
Duo antiqui 1 Bacchi inter Verfalîarum ftatuas
obfervantur, ea in re notatu digni, quod ambo
brachium finiftrum capiti imponant, ôc arboris
trunco nicantur cubico. Multos quoque A pollings
fupra vidimus, brachio caput tegentes. Alter qui
coma ornatur, muliebri capillitio fimili , tranfver-
fam geftat feræ pcllem j id quod in Bacchicis figu-
ris haud rato obfcryatur. Truncus vite circumphde