
u ( ! S U PP L E M E N T DE L’ANT: EXPLI O. Liv. I I I .
ville, peut être comptée entre les plus belles ftatues;; elle tient une pomme
de la main gauche, & un miroir de la droite. I.a ftatuë eft indubitablement
antique, mais la pomme & le miroir ont été-ajoutes de nos; jours.
Le fameux M. Girardon jugea fur le port du vifage meme que cetoit une
femme qui fe miroir ; il crut auffi quelle hauffoit le bras & la main pour
montrer la pomme, marque de Ton triomphe fur Junon,:& fur Minerve.
Cette Venus fut déterrée à Arles : on difputa long-temps fi c etoit une Diane
ou une Venus; la ville d’Arles en fit un prêtent'au feu Roi-Les Antiquaires
de Paris ne convenoient pas d’abord à laquelle des; deux deeffes la Itatue
apoartenoit ; la queftion fut enfin décidée en faveur de Venus , & Mb Girardon,
qui avoir toujours été pour Venus, comme il me la dit lui-meme,
ajouta à la ftatuë les fymboles de cètte déclic. ak i lij . ,
La fuivante * n ’eft remarquable que par fa coëffure, que com p o le iu le s
t feuls cheveux treffés, liés & difpofés fur la tête en pelotions. Vénus ! qu o n
5 appelle de Richelieu a de long cheveux quelle ramaflede la main gauche,
Si dont elle laiffe flotter les extrémités fur fon épaule.
6 La Venus \ d’après eft revêtuë d ’une longue tunique- De la mainjslroite
elle tient par un bout un peple ou un voile qui l’entoure. U paraît que
1 ad io n eft inftantanée ; car un voile ne peut pas fe tenir en cet état. Elle
tient la main gauche fur un grand vafe qui pourrait erre, plein de parfums
pour fe parfumer après le bain. O n s’eft apperçu trop tard que cette
figure eft déjà gravée à la planche c c i i . du premier tome de 1 Antiquité.
p T IV La première de la planche fuivante n ’a rien de fort remarquable
YIVT'T finon quelle eft des plus modeftes : elle tient d’une main une p om m e , qui
indique Venus; mais cet autre bras qu’elle tient eleve vers le c ie l, ôc un
certain air dévot qu’on remarque fur fon vifage, avec le regard d u n e per-
fonne extafiée ; tout c e la , dis-je, femble ne gueres convenir a Venus : on
1 laide la chofe dans le doute. Celle d’après | eft fort femblable a une Nereide
de la planche x x x v . du premier,tome de l’An tiq u ité, cjui puife de 1 eau
de la mer avec une coquille ; ce n ’eft pourtant pas la meme. On ne peut
gueres diftinguer une Nereide de Venus Marine. Je ne fçai meme g ces anciens
profanes avoient quelque marque particulière qui les empechat de
poteft ftatuas cenferi. Siniftra malum tenet, dex-
tera fpeculum. Statua eft procul dubio. antiqua ;
fed malum atque fpeculum noftro ævo addita. funt
J Giratdone cgrcgio fcülptore , qui ex îpfis vultus.
lincamentis & ex oculorum fitu exiftimavit mulie-
rem elfe in fpeculo formam fpeftantem ; îplam-
oue quia mauum & brachium erigebat , malum
oftendere putavït, qua fe Minervam & Junonem
ttiumphaffe gloriabatut. Hæc.Venetis ftama Are-
late ex ruderibus edufta fuit. Diu autem dllputa-
tum eft Diana-ne an Venus effet. Atelatenfes potto
illam Ludovico. XIV. Régi obtulerunt. Rei
autem antïquariæ periti initio difceptabant cujus
d-arum fimulacrum effet. Vciieris tandem elle com-
■pettum fuit. Tuncque Giratdonius, qui Venerem
elfe femper dixerat, ut mihi ipfe natrav.t , me-
motata fuperius Veneris fymbola ftatuæ addidit.
Quæ fequitur Venus 4 ex iolo capitis cuUu Ipec-
tabilis eft , & à coma cincinnifque deeuflanm im-
plexis. Venus 5 ilia quæ de Richelieu appellacur ,
prælongam comam finiftra manu reducit, cujus
comas extremæ in humerum defluunt.
Alia Venus talari 6 induca tunica, manu dextera
velum five peplum tenet, quae res , ut memento
tantum agitur , reprsefentatur. Velum enim nequit
eo fitu confiftere. Siniflram prasgrandi vafi impo-
nit, quod plenum unguends efte creditur, poft balneum
olim adhiberi folitis : fero tandem adver-
timus hoc fchema jam exhibitum fuifle in Tabula
c i i. primi Andquitads explanaca: comi.
IV. Prima Tabula: 1 fequentis Venus, hoc unum
obfervatu dignum prafert., quod fit plus quam
folet modefta. Manu altera malum tenet, quo Venus
indicatur. At brachium alterum verfus caelum
extendit : vulcus ejus ad religiofum quemdam af-
feftum compofitus , oculi mentis exceftum, indicant
: haec autem omnia Veneri vix compecere vi-
deantur. Rem ut dubiam relinquimus. Quae huic
1 vicina Nereidi in Tabula xxxv. primi Antiqui-
tads explanatas tomi exhibitae admodum fimilis eft:
qua: Nereis aquam ex mari cochlea haunt. Neque
tamcn eadem ipfa eft. Vix poteft Nereis ^ Venere
marina diftingui. Incertumque videtur num ve-
teres illi profani, noca quapiam ambas incernol- T o n t I - + 6