
F R E F A C Ê .
Si l’on pafle aux autres parties de l’Antiquité, le détail des habits
-des prêtres, de la forme des temples , des inftrumens facrez, des fa-
•crifices, ne peut s’apprendre qu’avec les marbres &c les bronzes. Dans
la même categorie entrent les habits, les chauffâtes -, les boucles, va-
fes, féaux, & tout cet attirail qui compofe la troifiémc partie de l’Antiquité.
De même les armes 3 la cavalerie , & tout ce qui regarde la
.guerre, les ponts , les grands chemins, les funérailles. Toutes ces parties
de l’Antiquité renferment cent chofes que les feuls monumens
-apprennent.
Si l'on vient à repaffer les monumens des autres nations ; on y remarquera
d’abord que tous les auteurs enfemble n’apprennent pas fur
la religion des Egyptiens le quart de ce qui fe trouve dans les figures
Egyptiennes; ce payis en fournit en fi grand nombre, qu’on n’en
voit jamais la fin. Où trouvons-nous dans les auteurs le culte du cadavre
d’Ofiris étendu fur un banc façonné félon la forme d’un lion ,
dont le defïous eft orné de differens Cànopes rangez avec fymetrie ï
En voila déjà fix ou fept deterrez, dont la plupart nous reprefentent
Ofiris en cette maniéré avec Ifis & Anubis, qui mènent un grand
deuil de fâ mort. En combien de maniérés ne voions-nous pas Ifis
reprefentée î Une des plus fingulieres & des moins connues, cil celle
qui de fa tête, de fes bras Sc de fes ailes foucient & tout l’uniyers 8c
toute la religion*
A propos d’Ifis, j’avertis ici que j‘en ai encore trouvé, mais trop
tard , une qui frappe par fa fingularité* Elle eft à Pontoife dans la mai-
fon de campagne de Monfeigneur le Duc.de Bouillon. C’cft uneftatue
d’environ un pied 8c demi de hauteur, qui porte fur la tête un épervier.
Cetoifean, félon Plutarque, reprefentoit Ofiris. Sur le ventre de la
ftatue, eft encore peinte cette Ifis dont nous venons de parler, qui
foutiènt de fa tête , de fes bras & de fes ailes le monde 8c la religion.
Si ad esteras Antiquitatis* explanaræ
partes procedamus, forma veftium facer-
doralium, inftrumentorum facrerum , fa-
crificiorum s in marmoribus tantum & ana-
glyphis edifditur. Ejufdem generis funt ve-
ltimenra, calcei, fibulæ, vafa, figilla, cæ-
teraque omnia quæ in tertia Anriquiratis
explanaræ parte comprehcndunrur. Item-
que arma , equi , univerfaque ad bellurn
pertinentia, pontes , viæ, fanera. H a om-
nes Antiquitatis partes innumera pene
comple£hmtur, quæ in folis monimentis
edifeimus.
Si ad cæterarum monimentâ nationüm
tranfeamus , nullo negotio deprehendas ,
omnes firnul feriptores nequartam partem
rerum ad religionem (peâantium doccre,
quas in monumendsÆgypdads edifeimus.
Tôt quotidie ex Ægypto lrujulicmodi ligna
& fimulacra afteruntur, ut eorttm fî-
nem nunquam videre poflis. Ubinam apud.
auûores reperimus eultum cadaveris Oliridis
exrenfi in feamnb ad fotmanï leonis
aptato, infra pofitis variæ formæ Canopis
uria. ferie concinnatis? Jam fex feptemve
fehemara accepimus non ita pridem eruta,
quæ fie Ofiridem exhibent , cum Ifide Sc
Anubi ; qui mortuum lugent. Quot vero
modis Ifidem repræfentatam videmus ; Inter
fingulariflïmas autern illas Ifides emi-
net ea, hadtenus ignora, qtix capfte, bra-
chiis Sc alis, Sc mundtim univerfum Sc rc-
ligionem totam filftentat.
Quando da Ifide agitür, mdnere juvac,
me in Ifidem incidifle, edi tardius quam
par erat, fingularitate fua fpeftabilera. Ea
eft Pontifaræ in xdibus Sere'iiiffimi Ducis
de Bouillon. Eft ftatua unum arque dimi-
dium pede'm Habens altitudinc , geftatque
eapite aecipitrem : quæ avis fecundum Plu-
tarchum, de Ifide & Ofiride, Ofiridem rc-
præfentabat. Supra ventrem ftatu'æ depin-
g.itur ctiam Ifis ilia, quæ eapite, bràchiis
& alis numdnm ac religionem geftat. In-
. . y . F R E F A c Ë.
: Une infinité de chofes qui regardent cette religion Egyptienne , fié
s apprennent que par les anciens monumens. L’Egypte nous en envoie
fans celle de nouveaux. Jamais on n’eut tant de foin de reprefenter en
gure toüt ce qui entrait dans le culte, qu’en eut cette nation, la plus
. luperltitieule de toutes les nations. r
Ces antiques nous inftruifent aulfi fur bien des chofes qui fe^àr-
denc les autres peuples, les Syriens, les'Perfes, les Parthes &c Mais
nen ne nous interelfe tant que les monumens Gaulois \ due nous avons
déjà donnez, & que nous donnons encore en grand nombre dans ce
Supplément. Qu’eft-ce que les hiftoriens nous difent, fi oh le corn!
pare., avec ce que nous apprennent les bas reliefs, ftatucs, temples oui
nous montrent tant de choies ci-devant inconnues ? Le MerChre fans
lexe, le aarvos Trigaranrius, la forme du dieuEfiis, & d’un autre
donc on n a pu lire le nom. Nous y apprenons aulfi que- le nombre de
huit etoit comme confacré parmi les Gaulois, comme dans ces relies
de luperftition Gauloife découverts à Notre-Dame de Paris en 1711 &-
dans d autres trouvez du côté de Liege, donnez t k planche CXCIL
du fécond tome de l’Antiquité. Ce même nombre de divinitez fé
voit a la colonne de Culh , donnée à la fin du fécond tome de ce Supplément,
& au frontilpicedu temple deMontmorillon, dontl’eftam-
pe le voit la même*
• -Une. découverte amelie l’autte, elles fe prêtent fies feCoürs mùtuéls;
& comme de concert enfemble, elles.attellent la vérité les-Unes des
autres. Les temples oélogones des Gaulois, ont fans doute rapport avec
lenombre de huit dieux, qu’ils aimoient tant à ralTembler dans une
temples tous uniformes, tous à huit fades & autant dW le s ï
etoisnc ci-devant inconnus, quoiqu’expofez à la Vue de tout leftiondé!
numeræ plane rds eultum Ægyptiacum fpe-
ûantes ex folis monifnends comperiuntur.
Ex Ægypto quippe nova quotidie ttanf-
mictuntur, Nulla ufpiam nado ea quæ ad
religiones fuas fpeftabant, tanta-cura & diligentia
pdr figna & figuras expreïfit, quan-
ta Ægyptii , omnium hominum fuperfti,
tiofiflimi.
, I* mônuiüentis ' itdm multa edifeimus
circa res ad alios populos fpeâantes, Sy-
ros , Perfas , Parthos &. Verum nihil ira
nobis cordf elle debet, ut monumenta Gal-
lica , quæ pridem dedimus, quæque jam
.magno numero adjicimtis in hóe Stïpple-
mento.-.Quand precii font ea quæ feriprq-
res. de Gallicis monimentis. référant , fi
comparèntur cum iis quæ ftatuæ , anagly-
pha, tcmpla ,■ aliaque monimenta repræfen-
ta n t, ubi tot tantaque difcimus s pridem
Ignora nóbis ; Mercurium neiùpe nüllo fèu
iu inftruftum, Tàrvon Trigarannum,for-
tnam Efidèi, Sc alterius, cujus nomen le-
Tome I,
gl non potuit. Docemür item'oâolnatW
numerum apud Gallos laCruin ftiilïe ud
eomperctim eft ex illis Gallicæ îuperftitio^
ms. rehquiis,,cquæ anno lym in Ecclefià
Lathedrali Panfienfi erutæ funt, ex aliifque
circa Leodium reperds quarum fchema
protubmus in tabs CXCII. fêcundi Anti-
quitatis explanatx tomi. Par. numinurn numerus
qbfervamr in columna iila Cuftia-
cenfiquam in fine fecundi hujusSupple-
menti tomi exhibemus, & in fiondfpicio
tempi! Monds Morilioriis , enjus fchem»
ibidem vifitiir*
Ex eru.tis mönumends ad aliorum rfio-
numentorum nouiciam via pararur, fiequé
ad ulteriora femper progredimuf. Templa
Galloriim octangiilaaliquid haiid.daBiö'af-
finitads habent çum 06I0 huminibus, quæ
fimul repræfcncare ftudcbànt illi.
Templa iftiufmodi ejüfdem formæ omnia
, Sc oâ-angiila nuper ignsta omnibus
erant ,• etiamfi omnium ocuiis expofita, Sé-'
t