
SU P P L ÉM E N T 'D E L’ANT. EXPLIQx Liv . VI.
» divinités,ruftiques : il y en a trois, dans.' le.premier groupe; c’eft une mete qui
î embraffe fa-deux enfans. Dans le fuivant 1 il y en a auffi trois, le tout d'un
goût fort greffier. Ce font de ce?, firmes, que les Romains appellent HetruC
ques, & q u ’o n déterre en Italie, & aux environs de Rome en grand nombre.
On les prend pour des ci ce il! s champêtres, for la foi de l.inforiptipn des deefles
Suleves qui eft telle, Su l ev is et C a .«p e s t r i3US sa crum : Ce
monument, cji cottfaeré aux deejjes Suleves £>" Çh,a/nfetres.
M. Fabretti de AquxduM. p. 107. remarque après Aufone dans fon Idylle x i .
Intitulé Grypbus, que ces déclics qu’on mettoit pluiieuis cntcmblc, croient
fort ordinairement au nombre de trois; comme les Gorgones, ou les Furies ;
les Grâces leurs foeurs filles de Phorcus, qui s’appeüoient Paphredo, Enyo, &
Dinon, dont parlent Hefiode dans fa Théogonie, & Æfchyle dans fon Pro-
methéc. Ces trois foeurs étoient nées avec des cheveux blancs comme des
vieilles : elles n’avoient qu’un oeil &t une dent à elles trois;, elles tenoient cet
otil & cette dent dans un vale, 8c quand quelqu’une fortoit elle prenoit 1 oeil
& la dent pour s’en fervir, & remettoit l’un & l’autre dans le vafe après Ion
retour. Les Parques étoient auffi au nombre de trois, les Sirenes, lesHarpyes,
les Hefperides, les Stymphalides, les Grâces, &t même les Sibylles félon Aufone
dans ce même Idylle, & encore les Mufes félon le plus ancien fenciment
rapporté au Chapitre des Mufes au premier tome de l’Antiquité. A quoi on
peut encore ajouter Hécate à trois faces. Cela fait voir que ces anciens profanes
fe plaifoient à mettre ces femelles bonnes ou niauvaifes trois enfem-
ble. Mais cela n’étoit pas général, comme nous allons voir.
4 Les deux fuivanres 4 affiles enfemble ont tout l’air de deeflès ruftiques, quoique
moins gtoffierement travaillées que les precedentes ; 1 arbre qui eft au
côté de l’une, & qui paroît être un palmier, eft fouvent la marque des divinités
champêtres, & des facrifices champêtres, quand ç’eft un facrifice. Les
fêtes champêtres, ou qui fe célébroient aux champs, étoient auffi marquées
par des arbres. Les deux déeffes ont par-deffus leur coëffure un grand voile, Sc
tiennent une patere. Celle du côté oppofé au palmier a un chien auprès, une
petite fille lui releve le Voile. Voilà deux déeffes ruftiques enfèmlTIe. Le nombre
de trois n’étojt donc ni confacré, ni perpétuel pour ces fortes de divimata
funt, qaeis numiha etiam ruftica exprimun-
tur. In primo 1 fehemare tres comparent. Mater
qusdam effe videtur ambos filios ampleétens.
In fequeriti 5 quoque tres habentur, rudi admo-
dum opéré. Hujufmodi figuras, Hetrufcas Romani
vocant, quæ in dies eruuntur per Italiam & in
agro Romano. Es prô deabus Campeftribus habentur
^ quia des Sulevæ his omnino fimiles cam-
pcftrium nomen habenc in monutnento cujus in-
feriprio talis eft, SULEVIS ET CAMPESTRIBUS
SACRUM. Ob fimilitudinem igitur fehematis hæ
quoque Campeftres dici probabiliter poffunt.
Raphael Fabrettus de AqusduÆtibus p. 107.
obfervat poft Aufonium Idyllio xi. cujus titulus
eft Grypbus, deas illas, quæ plures fimul cole-
bantur , terno ut plurimum numero fuifle ; ut
exempli caufa Gorgones feu furiæ, Grææ Tfeiïeut
forores earum Phorci filiæ, quarum nomina eranc
Paphredo, Enyo & Dinon ; quas commémorant
Hefipdus in Theogonia, & Æfchylus in
Prometheo. Hæ tres forores cano capite nats
eranc, ut anus. Unus autem oculus, denfque
unus in ufum tri um erat. Oculus autem &
dens in vafe quopiapi reponebantur. Egredientes
domo finguls oculum dencemque accipiebanti
Parcs quoque jres numero erant, ut Sirenes,
Harpyis , Hefperides, Stymphalides , Gratis ;
imo etiam Sibylls, ut in eodem Idyllio referc
Aufbnius. Mufs quoque fecundum vetuftUEmos
auörores tres erant, ut in cap. Mufarum, primo
Antiquitatis explanats tomo retulimus. Quibus ad-
jici poteft Hecate tergemina, qus offert tria virginis
ora Dians. Hinc compertum veteres illos profanos
illas feminas deas, feu bonas, feu malas & exitiofas
monftrofafque tres fimul libenter pofuiflè; fed non
femper cumdem ipfum numerum feótatos füifle in-
fra videbimus.
Dus fequentes, + qus fedent rufticarum
dearum fpeciem prs fe ferunc , etfi minus rudï
opere concinnats fint, quam priores. Arbor ad
latus alterius mulieris qus palma effe videtur, ex-
preffa, fspe numina rufticas figmficac; icemque
ruftica facrificia, fi facrificium exhibeatur. Ru-
ftica quoque fefta arboribus rubindicantur. Ambs
des amplo obteguntur velo, Sc pateram manu tenent.
Altera è regione pofica cariem ad latus habec,
puella autem velum ejus paululum fuftollit. En duas
fimul rufticas deas : crium ergo numerus nee fanités.
C’eft peut-être le hazard qui a fait qu’on en a trouvé d’abord plufieurs
en ce npmforél Èn vofoi «î eneQpe dlautre? à pçq.prè?.de même goût, qui vont 5
feules • deux font affifes, 8e ‘ l’autre eft debout. Des deux aflifes l’une a un 6
grand voile 7 comme les précédentes, 8c tient unç patere. Elles font affifes 7
dans -j ne efpece de trône. Celle qui eft debout eft auffi voilée.
Il eft encore à remarquer que des figures que nous avons données à la
planche xeix-. du fécond tome de l’Antiquité, & qui fe trouvent là parmi les
voeux, n'y ont été mifes que par conjeduré; il y en a deux qui paroiilent être
de même genre que celles-ci. Deux font affifes enfemble fur un même fiége
ou trône ; l’une. d,es de.ijix a un petit enfant for fon giron. Unç autre eft debout
Çç foylç, Sf noj;te une tunique, & pat-defiu? une mante : elle a un ornement de
tête qu’au, ^iffç. f cop.fi,d.erç.r au leifteur. Nous ne les difon? déeffes ruftiques
que par. conj.çéforç.i 8e p.ar.çe qu’ellçs reffembl^nt aux déeffes Suleves & cham-
petîçi, que nous avons données au premier tome de 1 Antiquité, où l'infcrip-
tion apprend quelles étaient honorées çpmme déeffes; & qu’elles ont beaucoup
de. rapport aux déeffes Maires , qui (ont au nombre de trois, & fe tiennent
debout dans, la planche, où l’infoription les qualifie déeifes Maires. On
en déxerreta peut-ecre d’autres, qui nous forent mie.ux connpitre celles-ci*
Celles qu’on a, dé, a trouvées prouvent que cette forte de culte étoit établi eu
plufieurs endroits.
cer nec perpetuus er^t : & fortaffe c^fu accidie,
ut aliquot cr.es numero 'fimul qccurrerem. fcn ad-
hue alias, f ejufdem ut puto generis, & opere fi-
miles, qus fols f\mt, neque focias ullas habent.
Dus fedent, ftac ' alia- Ex fedentibus 7 altera
caemo obtegitur velo, ut ills bins' prscc-
dunt, pateramque tenet: es iq qupftajn qeu folio
fedent : qus flat, etiam veUna eft.
Animadvertas velirh ejufdem generis videri it;
las quas protulimus in tabula x eix . tomi Antiquitatis
cxplanats lecundi, quas inter Votji prp-
tulimus ex conje<ftura. Dus fimul eodem in folio
fedent. Earum vero altera infantem nudum inter
genua affidentem habet. Alia ver<T ftat fola& tunica
primum , dehinc palla induitur : cultum vero
capitis itude'm vide1 ,fis.‘ H* ' porro etiam rufticis
deabus forte annumerands funt ideas ex conjectura
dicimus, quia fat fimiles funt aut deabus. Sulevis
& camptftiibus, quas protulimus' irTprimo
Antiquitatis explanats tomo, ùbi inferi.ptio ipfa
ciocet eas ut. deas habitas fuiffe ; aut 4is Maira-
bus quæ très una ftant iti bac quam riunc expli-
narntis tabula, Sc dearum nomine infigniu'ntur in
fuperpofita intçriptione. Fqrtafle alis in dies t mer-
gep^, exque tenebris eruenfur, qus aliquam ad-
jiciànt lis quàs jam protulimus notitiam. Gerte
ex iis qus jam publicats funr, liquet hujus generis
cultum fat fuifle vulgarem,. #
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