
ïî, SUP PL EMENT DE L'A N T. EXPLIQ^ Liv. 1.
» l ’office de ferviteurs.. De même à Trezcne , félonie même auteur, au.
•> mois appelle Gereftion on célébré une grande fête qui dure plufieurs
•> jours, en l’un defquels les bourgeois joiient avec leurs ferviteurs, & les
.» traitent a leur table. Berolè dans Ibn premier livre des Babyloniques
» dit, que le feizéme du mois appelle Loüs , on célébré à Babylone une
» fête qu’on appelle Sacée, qui dure cinq jours,pendant lefquels les ferviteurs
k commandent a leurs maîtres, & où l’un d’entr’eux revêtu d’une robe
» roïale, qu'on appelle Zogane, agit comme le maître de la maifon. Ctefias
iî parle aulli de cette fête au fécond livre de fes Perfiques. Ceux-là étoient
» bien differens de ceux de Pille de Cos, qui dans le tems qu’ils làcrifienc à
» Junon, excluent tout ferviteur de leurs feftins. Bâton rheteur de Sinope
» dit clairement dans fon livre de la Thelfalie & de l’Hemonie, que la fête
» des Saturnales eft proprement Greque , & qu’elle s’appelle chez les Thefi
*, làliens Peloria. Voici fes paroles : Dans le tems que les Pelalges faifoient
» un lacrifice public, un nomme' Pelore vint annoncer à Pelafge, qu’un
■» grand tremblement de terre étant furvenu dans l’Hemonie , les mon-
» tagnes nommées Tempe s’étoient fendues en deux, & que le grand lac
3> s’étant écoulé par la fente dans le fleuve de Penée, avoit laifle une grande
.» & belle campagne deflechée, enlorte qu’au lieu d’un grand lac on anroit
» un beau payis agréable & fertile. Pelalge charmé de cette nouvelle fit ap-
» prêter un grand repas pour Pelore ; tous les autres, auffi y apportèrent ce
» qu’ils avoient de meilleur, tant cette bonne nouvelle leur fit de plaifip.
» Pelalge les fervit à table ; chacun des autres même des plus reipedtables
»par leur dignité, y voulut à l’envi, faire l’office de ferviteur. En me*.
» moire du fait, après qu’ils eurent cultivé cette campagne, ils inflituerent
» une fête à Jupiter Pelore, où ils préparent des tables magnifiquement
»> couvertes, & font un feftin où ils invitent tous les étrangers ; ils donnent
» la liberté à ceux qui étoient aux liens ; font affeoir leurs valets, pour y
» agir avec toute forte de liberté : & leurs maîtres les fervent à table. Les
» Theffaliens celebrent encore aujourd’hui cette grande fête, qu’ils appel-
p lent Pelorie.
V. La faulx n’étoit pas toujours do:nnée au tems : les deux images lui-
vantes n’en ont point, & paroiffent fort myfterieufes. La 1 première qui le
apttd Trcezenïos menfe Ger&ftionc3 quo per multos dies
convent us aguntur. Eorum certo die fervi cum civibus
publiée talis ludunt » & heri fervos convyvio excipiunt,
Ht Cary (tins idem tradit. Berofus libro primo Babylo-
nicorum ait, decimo fe’xto die men fis Lot, per quinque
dies Babylone feftum celebrari Saceam appellatum,
quibus mos efl fervos heris imperare 3 & ex fervis unum
quondam adibus praejfe , vefte indutum regia , quam
Zoganam vocant. Hujus feJH merninit & C te fia s in
fecundo Per fie orum. Contra vero fit apud Coos, qui 3
utrefert Mac are us libro tertio Coacorum, dumjunoni
facrificant 3 fervitia jprohibent ad epulas accedere.
Baton Sinopenfis rhetor libro de Theffalia & Hamo »
nia j apertïfftme monfirat Saturnales feriqs ejfe omnino
gracas, illafque Tcloria vocari a Thejfalis. Hoc au-
tern modo loquitur: Cum P elafgorum coetus victim a s
dits immolarent, Pelafgo quidam vir nomine Pelorus
denunciavit, ingenti terra motu in Hamonia montes
Tempe diclos, dijfciffos fuijfe.y perque htaturn aquas
paiujlres erupijfe , & in Tenet alveum effluxiffe, &
earn qua prius p alu fl à aqua obteüa erat, terram 3jam
dilapfis aquis 3 peramplarn ameenarnque regionem ex-
hibere. His porro audit is Pelafgus laut am opiparam-
que menfarn Peloro appofuit : aliique perhumaniter
quidquid cibi domi fuit exquifitum in menfarn conge, f-
ferunt. Pelafgus item convivanti fefe minifirum exhi-
buit 3 aliique in ccetu dignitate confpicui viri mini*
firandi ojficium fufeepere 3 ut obtulit fefe occafio :
quarnobrem ubi regionem incolere cceperunt 3 ad imitation
ern- fefli3 quod turn eft: peraElurn, hoftias Jovi Pe*
lorio immolant 3 fumtuofo menfarum apparatu convi-
vantur 3 tanta humanitatis & manfuetudinis in eo
conyentu fign ficatione , ut peregriuos ornnes ad illas
epulas invitent 3 vinclos folvant 3 famnios accumben-
tes cum maxima libertate cibum cap ere jubeant3 dum
ipfi heri illis farnulantur• Thejfali hodieque fefturn hit-
jufmodi celebrant 3 quod Teloria vocant.
. V. In Veterum monumentis falx non rfemper
CumSacurno vel cum Tempore comparet. In binis.
narnque fequentibus iconibus, qua: arcanam quam-
dam lignificacionem 'habere v id en tu rn u lla falx
occurrit. Prima1 qua; in Herma; morem inferne de-
S A T U R N E . ^
termine en Herme , a la figure dun vieillard à-longue barbe, couronné de
laurier. Une grande étoile qui brille fur fa tête, marque le Soleil, comme
en bien d autres images. Le Tems a des ailes & tient de lès deux mains un
grand globe. Ce globe ell làns doute le monde, ou le globe de la terre, que
k tems ou cet elpace étherée qu’on ap.pelioit Saturne renferme en foi, ■&
conjointement avec le Soleil il réglé la durée des heures & des jours:
VI. L image 1 luivante n eft pas moins extraordinaire ; c’eft un vieillard à
baibe longue de même que 1 autre. Il porte une tunique arrêtée au milieu
par une ceinture ; cette tunique eft toute parfemée d’yeux, qui ont la forme
de 1 oeil. humain. Il tient de la main droite une grande torche allumée ; cette
torche eft entortillée dun fèrpent, marqué dans lès contours de plufieurs
étoiles.. Ce fèrpent a plufieurs tours , & ces étoiles, marquent lans doute
le Zodiaque & lès conftellations. Cela n’eft point hazardé ; on en â des
preuves certaines. Nous verrons dans ce Supplément une figure du Soleil
ious la forme deSerapis entortille d un lèrpént, &dans les'ëlpaces qui Icinr
entre les contours du fèrpent, ;les Signés du Zodiaque en la maniéré qu’on
les peint ordinairement : nous en avons déjà donné une autre figure quoique
mutilée au premier tome de l’Antiquité, au chapitre de Mithras. Le Zodiaque
eft la mdùre du tems, & convient par là à cette image du Tems,
ou de Saturne. La tunique eft toute parlemée d’yeux de forme humaine;
ce qui pourroit bien marquer que ce qui fe paiïè dans tous les fiecles, &
dans tout le cours des années , fe fait fous les yeux du. tems perfonifîé, Sc
qu’il voit le palfé, le prefent & l’avenir. Il n’eft pas auffi aifé de dire, que
fignifie cet inftrument qu il tient de la gauche, & qui relfemble à Ces plombs
a talus dont les architedtes & les maffons lè lèrvent pour voir fi les murs
les autres pièces de maçonnerie & de fculptures font perpendiculaires &'
bien à plomb. Je ne fai ce que peut faire Saturne d’un pareil inftrument;
peut-etre eft-ce quelque corps d’architedres ou de malfons dévots à ce-
dieu, qui 1 ont fait faire, & qui lui ont mis entre les mains un de leurs
inftrumens, pour montrer qu il étoit leur patron ; de même que les boulangers
de Rome mirent une meule avec la ftatuë de Vefta, pour faire
finit, fenem exhibet pralixa barba lauro corona-
tum. Imminet ejus capitiingens aftrum, qua fo-
lem indicari nullus dubito : id quod etiam in aliis
imaginibus obfervatur. Tempus alis inftrudum eft,
ambabufque manibus magnum tenet globum: quo
haud dubie mundus ipfe fignificatur, feu orbis ter-
fi x , quem tempus , Jeu fpatium illud jetliereum,
quod & Satumum & Tempus appellabant, continet
atque compleditur, conjundimque cum fole,
horarum dierumque ejus fpatia metitur.
VI. Neque minus lufpiciendum eft fequens 3 fi-
mulacrum. Senex eft promilla barba, ut praccedcns,
qui tunicam zona prxcindam geftat. Qua: tünica
humanis oculis undique infignitur. Dextera fenex
facem magnam tenet accenfam, ferpente circum-
datam. Serpens autem ille gyris plurimis faci adherens
, ftellis multis decoratur. Sane ferpens ille
facem circumplicans , ftellifque diftindus , Zodia-
cum & ftellas ejus fignificat. Id vero non dubia
conjedura dicitur, imo rem exploratam puto. In
hoc quippe Supplemento folis imaginem videbi-
mus atque Serapidis ferpente circumplicati: inter-
que fpatia gyrorum Zodiaci figna, qua forma jam
a prifeis ufque temporibus depinguntur. Alterum
jam in Opéré Antiquitatis explanatæ fchema dedi-
mus inter Mithriacas figuras, fed fuperne inferne-
que mutilum. Zodiacus menfura quædam tempo-
ris eft, indequeadimaginem TemporisSaturnique
pertin.pt. Tunica oculis humanis paffim ornata ,
forte fubindicet, quæcumque infæculorum anno-
rumque fpatiis geruntur fub oculis temporis per-
fonæ forma donati fieri , ipfumque præterita ,
præfentia & futura profpicere. Non ita facile eft
dicere, cur fenex ille Saturnus perpendiculum manu
teneat, quo utuntur architedi & latomi, ut
probent an opera ab fe perfeda, quæ vel archite-
donicen vel ftatuariam lpedant, rede confiftant,
atque.ad perpendiculum pofita fint. Quid cum Sa-
turno tale inftrumentum ? Forte dicatur aliquem
architedorum latomorumve ccctum, qui deum Sa-
turnum fpeciatim colerent, hanc erexifle ftatuam,
atque in ejus manibus hoc inftrumentum pofiiifle,
quo artis fuæ patronum tutelaremve deum Satur-
num efle indicarent : quemadmodum 8c Piftores
Romani, ut Veftam fibi peculiarem eiTe deam figni-
ficarent, cum ejus ftatua molam 8c fpicas depinxe-
B iij