
, tre fle , que Praxitèle fit la Venus Cn idienne, afin que ceux qui croyoient
” adorer Venus , adoraffent celle qu’il aimoit. I l ajoute la-iqeme , que tous
B les peintres qui vouloient peindre Venus fe fer voient pour modèle de la
„ ço u rtifan e P h ry n é , de même que les fculpteurs qui faifoient. des Hernies
à Athènes leur donnoient la forme d Alcibiade. tup
Lucien fait ainfi la defcription de cette:Vertus Cnidienne. „N o u s en-
„ crames, dit-il, dans le temple , au milieu duquel on voit la deefle,; la lta-
cuë eft de marbre Parien , d ’un artifice admirable: elle femble founre.
” ^Elle n’a point d’habit , ni rien qui la couvre : elle tient feulement une main
’’ fur l’endroit que la, pudeur ordonne de cacher. Elle a été travaillée avec
” tant d’a r t , que malgré la dureté de la m a tiè re , tout y eft d’une delica-
„ telle merveilleufe. . c ,
C’eft certainement cette Venus que reprefente le médaillon ^du R.0 1 , trappe
à Cnidus; éllefe couvre de fa main. Il n’eft pas parlé dans tous les paffages
que nous venons de rapporter du linge quelle tient de l’autre m a in , dont
le bas tombe fur un vafe plein apparemment de parfums dont elle le ter-
voie après le b ain , ou après etre lortie de la mer. • ' 1' J
Cette ftatuë étoit encore à Cnidus du temps des Empereurs Arcadius, &
Honorius. „ La Venus Cnidienne, dit Cedrenus, eft de marbre b la n c , elle
„ eft n uë, & couvre feulement de fa main ce que la pudeur oblige de ca-
” cher. Elle fut faite par Praxitèle Cnidien. ,
V I. L’image d’après eft toute myftérieufe ; p eft une enigme perpétuelle
dans laquelle nous ne fçaurions pénétrer. Venus eft debout fur un taureau
couché : elle a de longs cheveux qui lui defeendent par derrière jufqu a mi-
cuilfe. Elle tient d’une main une pièce ronde ; c’eft félon toutes les apparences
un de ces miroirs ronds, en ufage chez les anciens, & tel qu’un que
nous donnerons au troifiéme tome de ce fupplément. De l’autre main elle
tient une pique appuyée par le bas fur le dos du taureau : le fer en eft remarquable
; c’eft une fleur de Iis des mieux faites. Le petit Cupidon tourné
vers fa mere , & tenant fon arc b an d é ,.tien t un pied vis-a-vis de la corne
du taureau. Devant le mufle de ce taureau font deux oifeaux qui fe baifent,
& derrière.le taureau deux bêtes à quatre pieds qui fe bailènt aufli. Au
Cnidiam fculpfit ut quotquot Vencrem Cnidiam
colère fe pucatent, ab fc adamacam Cratinem co-
letent. Adjicit ibidem, Piftoies quofque, qui Venetern
depingere vellent, ad exemplar Phrynes
meretricis, illâm depingéte folitos fuilTe , quemad-
modum Sculptores qui Hermas Athenis efforma-
rent 3 exemplum ab Alcibiade furncbânt»
Lucianus Venetem illam Cnidiam ita defetibit.
Ingredimttr templttm, cujus in medio dea pofita eft ex
ftr io lapide , artificium pulcberrimum, ex. ore Uniter
HidiiBo paulum fitbridens. Tola mro pulcritudo ejus
i„ aperto poftla eft, atquc omni circumjeBa veftis in-.
volucro deftituta, nifi tjuod manuum altera partes
pudendas paululum comegit. Tantum porro valait opi-
fex ars eßcerc, ut adeo afpera ac dura lapidis natte-
r a fingulis membris convenir et»
Hanc procul dubio Venerem Cnidiam exhiber
nummusille regius Cnidi pereuflus, manu pudenda
operit. in his porro omnibus feriptorum, quos
fupra attulimus, locis , nulla mentio eft linteami-
nis illius, quod altera tenet manu, cujufque. imæ
partes in vas illud fuppofitum defluunt, quod vas
plenum fuilTe videtur aromatibus vel unguentis,
queis ex balneo furgens vel ex mari emergens fefe
perungere folebat.
Hæc ftatua imperantibus Arcadio & Honorio ad-
huc Cnidi vifebatur. Vtnus Cnidia, inquit Cede-
nus, ex marmore albo nuda , fila pudenda mann
contegit, opus Praxitelis Cnidii.'
VI. Sequens icon 5 arcanam omnino fignifica-
tionem habet. Ænigma eft ad cujus intelligentiam
pertingere nequimüs. Nuda Venus ftat fupra de-
cumbentcm taürum. Longiftima otuatur coma ,qua:
à tergo ad medium, ulque femur defluit. Altera
manu rotundum quidpiam tenet : eftquc illud,
ut videtut, rotundum fpeculum, quo Veteres ute-
bantur, fimileque dabimus in tertio hu jus Supple-
menti tomo : altera vero manu haftam dorfo taurt
nixam. Ferrum quo terminatur hàfta notatu di-
gnum, eft lilii flos hodiernis regia: ftirpis infigni-
bus admodum fimilis. Cupido matrem refpicit in-
tenfo arcu , pedem proxime tauti cornu habet.
Ante tauri caput aves du* vifuntur fefe routuo.
ofculantes, &c pone tautum du* quadrupèdes antdelfus
deffus de Venus on voit deux caractères de ceux dont on fe fert pour marquer
les planettes ou les lignes céleftes. Ces caractères étoient en ufagb chez les
anciens, comme prouvent quelques monumens. Eft - ce pour fignifier les
faifons de l’année où les animaux s’accouplent ? Mais quand cela feroic , comment
expliquer la Venus fur un taureau ? A moins qu’on ne veuille dire que
r.e taureau marque la Lune , comme il lacaraétérife dans les images de Mithras.
Te n’oferois aller plus loin dans cette matière conjecturale , qui égare fi (ouvent
ceux qui fe plaifent à entaflèr des conjectures fur les chofes mêmes les plus
obfeures.
V H . La pierre fuivante * qui eft de la même grandeur que dans l’image , C
eft un Lapis Lazuli qui appartient à Monfeigneur le Comte de C lairemont : elle
a été déterrée à Nerac dans le Bazadois. La pierre eft gravée des deux côtés s
d’un côté eft le bufte d ’Albin Empereur , qui regnoit d an s. les Gaules du
temps de Septime Severe : c’eft le fentiment de prelque tous les antiquaires
que j’ai confultés. Si c’eft un Empereur , comme il y a bien de l’apparence ,
ce ne peut être à mon avis que celui-la. C’eft un bufte : fa tunique & fa
chalmide s’y font remarquer. Au revers on voit deux femmes nues ; là
première eft inconftablement Venus qui rient une p om m e : elle â à fes pieds
un bouclier & deux dards. C ’eft donc Venus viétorieufe ; & de fe double victoire,
la pomme marque celle quelle remporta fur Junôn &fur Minerve , lors
quelles difputerent de la beauté ; le bouclier , celle quelle o b tin t fur Mars
lors qu’elle le fit confentir à l’adultère. La femme qui eft derrière elle tient
deux rameaux de laurier ; ce qui confirme ce que noUs venons de dire fer lèS
deux victoires de Venus. Cela convient aflèz bien a ce què d it Capitolin, lors
qu’il décrit le caraétére d ’Albin ; il aimoit à être vêtu fomptueufement ; fa tablé
étoit des mieux couvertes quant à la quantité des viandes , mais.des plusmal
fervies quant à l’apprêr & à la propreté. O n n'a guerès vû de Prince plus
adonné aux femmes qu’il l’étoit. *VI.
quaris rei periti. Si Imperator quifpiam eft!
ut verifimile omnino creditur, non alius quani
Albinus eflè pofte putatur. Eft autem protbmd ,
in qua & tuhica & chlamis perfpiciuntur. In pof-
tica fecie duje mulieres nuda vifuntur. Prima Venus
mantes’ idipfum agentes. Supra Venerem duo cha-
rafteres funt, queis uci folent ad planeras & figna
cæleftia indicanda : ii etiarn apud Veteres in ufu
erant> ut ex monurrientis plurimis cômprobatur;
Cur hæc figna ï An ut indicentur es anni tempefta-
tes queis maxime animalia coire folent ? At etiam,fi
ita res effet, quid fignificaverit ilia Venus tauro
infiftens : nifi forte dicatur per taurum hîc lunam
fignificari , ut in Mi'thriacis anaglyphis ?Non ultra
conje&uris procedere libet » nam lubrica admodum
via eft: multi eerie, dum conje&uras in rébus etiam
obfcurriffimis congerere gaudent, longe aberrant à
Vero.
VII. Gemma 6 eu jus hîc & imaginera & mag-
nitudinem perfpicis , lapis eft Lazulius , ut vocant,
ex Mufeo Sereniiïimi Principis Comitis Claromon-
tani. Ex terra autem edudfcusfuit Neraci in Dioecefi
Vafatenfi. In utraque facieinfculptus lapis > in a\ter^
Albinum Imperatorem , qui in Galliis Septimn
Severi tempore regnabat > exhiber, id quod mecum
putant omnes , quos quidem confului » ant^~
eft malum tenens: ad pedes vero illius clipeus,
duoque jacula corifpiciuntur. Eft itaque Veriüs
vidtrix , & duplici quidem vidtoria. Malum
enim fignificat eam quam de Jünorie & Minerva
reportavit , cum de forma decertaret : clipeus ,
eatn quam de Marte retulit j quando eum ad èdul-
tcrium pellexit. Pone Venerem mulier altera duos
ramos tenet: hineque confirmantur ea qua de duplici
Veneris vidloria diximus. Hac porro optime
confentiunt cum iis qua de Albino narrat Capi-
tolinuscap. n . cum ejus defcribit mores. In vefti-
tu , in'quit, nittiiffimus fuit, in cohvivio fordidiJJU
mus , & foli fludens copU j muiterarius inter pnmós
amatores, averfa Vetieris femper ignarus , & talium
perjcquutor.
Tome h R.