
ùij P R £ F A C £,
oâogones, fui' les images fepulcrales des Gauloi s& fur les coeffiires
des Gauloifes, éroic ci-devant inconnu, auffi bien qu’un grand nombre
d’autres chofes, que chacun pourra remarquer dans tout l’ouvrage;
mais fur-tout dans les cinq tomes du Supplément, Voila un des
fruits de nos recherches & de la réunion des images. Sur ce que j’ai
donné, le leéteur habile découvrira fins doute bien des chofes qui
m’auront échappé ; la réflexion lui fournira des connoiifances nouvelles
»
Un auteur in ter eflé à prôner futilité de Ion livre j ne manque pas
d’écalcr tous les avantages que le leéteur en peut retirer ; il excede même
quelquefois. L’amour propre qui l’aveugle, lui infpire de trop
grandes idées de les produirions. Je ne fai fl je fuis tombé dans ce défaut
; c’eft aux lcéleurs à en faire l’experience : à voir fl après la lecture
de tout cet ouvrage, ils comprendront mieux l’hiftoire &c les auteurs
clafliques, & s’ils n’y apprendront pas bien des chofes qu’ils cherche-
roient inutilement dans les hiftoriens. Rien n’eft plus aifé que de s’en
convaincre, Jeferois fort trompé fi ceux qui en voudront faire l’épreuve,
ne conviennent avec moi que l’une & l’autre étude font neceflai-
fres, & qu’il faut fe fervir des deux pour une inltruétion complété.
Je me luis étudié fur-tout, tant dans le premier ouvrage que dans le
Supplément, à être clair & précis, &c à ne point trop donner à la con,
jeélurc. On m’a fait j uftice fur ce point : on convient que j’ai été court;
quelques-uns fe font plaints même que je l’ai été trop. Mais on eft toujours
bien court, quand on fe borne à ne dire des chofes fouvent fort
obfcures, que ce qu’il y a de certain, ou de fort probable, & à ne donner
de conjeétures, que celles qui ont le plus d’apparence, en marquant
toujours le doute. Je me fuis un peu plus étendu dans Ce Supplément,
fur-tout lorfque la Angularité des pièces fembloit l’exiger.
Gallorum fepulcrales, niülierumque orna-
tus capitis, ignora anteliac efant j ut èc alia
plurima quæ quifque poterie in toto opéré
obfervare ; maximeque in quinque hifee
Supplemcnti tomis. Hic porro fm&us ex
diuturna perquifitione, & ex collectis una
imaginions decerpitur. Ex hifee vero quæ
mine proftant , eruditus leCtor alia haud
dubie deprehendet, quæ. me fugerant, &
dum. hæc evolvet, ad ulteriores deveniet
notitias. .
Quivis auCtor ut librum fuum cominen-
d e t, quid utilitatis ex eo dccerpi poffit, lé-
Ctori indicare non gravatur , aliquando
etiam ultra metas rem çxcendit, quod opus
fuum , ex affedu quali paterno , pluris ,
quam par li t, æftimet. Utrum autem idip—
fum mihi aeciderit} nefeio : penes leClo-
rem erit animadyertefe t num hoc petle&o
opéré & hiftoriam &c auôtores illos prima-
xios melius percipiat j num etiam hic per-
inufta edifeat, quæ apud Scriptor es àc hiftoricos
fruftfa qüæreret. In prómtu eft id
explorare. At ni mea me fallit opinio, quif»
quis id experiri volucrit, mecum. fatebitur
utramque monumentorum elalfem a deun-*
dam, traClandamconliderandamque elle ,
ut inde perfeCta veterum.difciplinarum no-
titia acquiratur»
ld in animo habui tam in primo opéré,
quam in hoc Supplemento , ut clare omnia
&r paücis éxplanarem t utque a conjeChiris
levibus abftinerem. Hac vero in re leClo-
mm æquitatem expertns fum 3 fatentur om-
nes me brevitati ftuduilTc -, imo quidam de
nimia brevitate conquefti funt. At breviter
res agitur , in rebus præfcrtim obfcuris ,
quando id folum encreur, quod aut ccrtum
aut admodum probabile eft j &c quando eæ
folum conjeCturæ dantur, quæ magis ad ve-
rilimilitudinem accedunt. In hoc autem
Supplément« pluribus rem explanavi,quan-
do maxime monumentorum lingularitas id
exigere videbatur.
On
P R E F A C E -, x/Vy
On eft àufll lohg qu’on veut, quand on fe donne la liberté d’entafler
conjtéfure fur conjeéture, comme quelques-uns ont fait jufqu’à pre-
fent. Mais c eft le moi en de groifir inutilement les volumes, d’eri ren-
drela leéfure ennuieufe &C quelquefois même nuiftblc. Les conjeétures,,
même les plus vraifemblables 5 peuvent être faufles : il eft arrivé quelquefois
que des conjeéf ures ont pafte pour des chofos avérées. Les premiers
lecteurs les ont faifies, & les ont tranfmifes à d’autres, qui les
ont reçues faus examen comme des veritez cogitantes : ceux-ci fefont
fondez la-deftus, pour palier à de nouvelles découvertes. Mais il s’eft
enfin trouvé que ces fondemens étoient ruineux. Les premiers antiquaires,
par exemple, crurent que les boucles écoienc des ftyles à
écrire. Cela paifa prefque tout d’une voix ; on en mpntroit dans plusieurs
cabinets & toujours fous le nom de ftyles. On en écoitfi fort per-
fuade, que quand M Petau fit imprimer fon cabinet, voulant ajouter
quelque chofe à la découverte des ftyles, il fit graver une main qui te-
noir une boucle d’une maniéré aftez bizarre , & qui éerivoic avec un
inftrument fi peu propre à l’écriture. Depuis cetems-là oii a trouvé un
grand nombre de.véritables ftyles à écrire, qui ont démontré combien
ces premiers antiquaires s’étoient trompez dans leur eonjeéture. Il y a
pourtant encore aujourd’hui des Italiens qui ne peuvent revenir de ces
premières impreftlons, &c qui prennent les boudes pour des ftyles à
■ ccrirè ; malgré la quantité de ftyles véritables qu’on a découverts &;
qu on découvre tous les jours ; malgré les paffages d’auteurs qui prouvent,
que les boucles n’ont jamais pu être à cet ufage, comme nou$
avons fait voir en fon lieu.
Ce Supplemeric contient environ cinq cens vingt planches, eh comptant
pour deux a l’ordinaire celles qui occupent deux pages. Les gravures
en font bien plus belles que celles du premier ouvrage, Je puis dira
Penes au cio rem quemque eft longiorerh
texere narratîonem, Sc conjecturas conje*
cluris addere, ut quidam ævo noftro feeere.
Verum hinc accidit , ut librorum moles
inutilitçr augeatur , unde etiam injucun-
dior leCtio, & infruâuofa , imo noxia eva^-
dit. Con jeÇturæ etiam verilimiliores , falfæ
pofliint elle. Nonnunquam açcidit ut con-
JcCluræ, quafî res cenæ & cxploratæ habitæ
hnt* Primi leCtorcs illas ut veras adopta-**
fu n t, & ad alios tranfmiferunt , qui illas
ut tes certiflimas habuere : hi iftis ggu fun-
damentis uli lunt ad nova exploranda & in-
venienda. At poftea hæc fündamenta non
fat firma efie deprehenfum eft. Primi an-
tiquarii exempli eau fa putavere fibulas3quæ
palïim vifuntur 3 effe ftylôs, Illud vero apud
omnes conftare videbatur j in mufeis bene
multis fibulæ monftrabantur ftylorum no-*
mine. Ufque adeo hæc opinio invaluerat
ut cura p . Petavius mufeum fuum publici
juris fecit ; ut quidpiam npvi circa ftvlos
Tome I,
hujufmodi proferret * mariiim in ære incidl
çuraverit fibulam tenentem , modo eertd.
fingulari, & cum tam inepto ad fcriptioneni
inftrumento literas exarantem^ Ab hinc
porro-ftyli genuini multireperti funt? qui
quantum conjeClura fua illi priores anti-s
quarii aberraflent commonftrarunn Sunt;
tarnen quidam Itsli '] qui non poifuntaprio^
re illa opinione abfiftore, putantqüe fibulag
elfe ft y lós ad fcribendum aptosj- nihil ob-,
ftante illo ftylorum numero ? pridem reper-ï
Co , qui a fibulis mirum quantum diverfij
funt , quiquequotidie novi prodeunt j ni-?
hil moventé Veternm fcriptoriim teftimo-
nio, quo probatür fibulas ifti ufui nunquam
effe potuifte, uti fuo loco dix-imüs.'
In hoe toto Supplemento quingentæ ad
viginti circiter tabulas fiant, dum eæ quæ
duas paginas occupant pro diiabüs ex mpre
nu meren ai r, Sculptüra tabularum ut plu-
rimum elegantior eft quam in primo .opéré.,
Jn laudçm Bibliopolariim meorum dicam