
SUPPLEMENT *34 DE L'ANT EXPLIQ^ Liv. IV.
C H A P I T R E m
2. Expédition £ Hercule au jardin des Hefperides. IL Autres images d’Herculc.
111. Combat contre l’Hydre. IV. Autres images d Hercule. H. Combat
contre Antée , beau grouppe.
j. ✓ "'V N ne fçauroic aller long-temps dans le vafte pays de l'Antiquité
^ J qu’on n’y rencontre fouvent Hercule. Ses travaux , qu on met ordinairement
au nombre de douze, le trouvent tellement multiplies dans les
anciens auteurs, poëtes , fcholiaftes, que je ne Içai fi on nen trouveroit pas
plus de cinquante : chaque pays fe faifoit un honneur d avoir ete le theatre
de quelque aéïion merveilleufè de ce Héros, dieu de 1 Antiquité. Les mo-
numens nous montrent fouvent Hercule; ils reprelèntent fes travaux : il y
en a cependant-plulîeurs , même des plus fameux, qu’on n’y trouve point : on
py voit fouvent "étrangler un lion, amener le chien Cerbere, etoulTcr Anree
en l’air. Ses autres combats sy trouvent plus rarement, ou s’y voyent fi imparfaitement,
qu’on a quelquefois peine a les reconnoitre.
p Un des principaux, mais quon ne voit gueres fur les marbres, eft fon
x l ix . expédition ' au jardin des Helperides, ou il tua le ferpent, & enleva les
x pommes d’or. Cette fable eft reprefèntee dans un curieux médaillon du
Roi. Hercule cueille les pommes d’or ; le ferpent qui entortille encore l’arbre
baiffe la tête, & femble avoir reçu quelque coup de maffuë qui lui a
ôté la vie.' Le ferpent ou dragon, qui gardoit les pommes, étoit , dit la fable,
fils de Typhon, il avait cent têtes & autant de voix différentes. Il
n’en a ici qu’une, mais comme nous avons fi fouvent dit, il eft rare que les
monumens conviennent avec la mythologie; ou plutôt la'mythologie varie
tellement que quand les monumens différent de ce que certain* auteurs di-
fênt, ils' conviennent apparemment avec d’autres que nous avons perdus.
Les trois nymphes Hefperides repréfentees auprès' de l'arbre paroiffent fort
affligées de ce .qu’on enleve ainfi le plus grand ornement de leur jardin ;
C A P u : T , n .
I. Expcditio Hcrculis in hortum Hefperidum.
II. Alia Hcrculis imagines. III. Core-,
tra Hydram fugna. IV. AlU Hercules
icônes. V. Contra Anteum pugna, elegans
monument um*
I. Ui in vaftiffimis illis antiqiritatis regioni-
v / bus peragrant, fæpe in Herculem offen-
dunt. Ejtis- labores qui vulgo duodecim numerantur
, ufque adeo multiplicand« apud feriptores
veteres , Poëtas, Scholiaftas-, ut opiner plus quin-
quaginta poflTe recenferi. Regio quævis id ambie-
bat, ut alicujus faltem ftrenui operis & laboris ab
Heroe illo fufcepti thearrum eflè diceretur. Mo-
nu men ta Veterum Herculem fæpe exhibent, cjuf-
que labores reprælentant. Ex iis tarnen laboribus
nonnulli funt exiam ex iis qui apud Mythologos
maxime celebrantur , qui tarnen vix in marmo-
ribus & anaglyphis comparent. Sacpe conlpicitur
Hercules leonem ftrangulans , Ccrberum canem
ad.ducens, Anteum in aëre conftringens. Alii au*
tem ejus agones aut rarius occuXrunt, aux tam minute
delineati ofFeruncur > ut vix internofei poffirit>
-.inter præcipuos ejus labores memoratur expe*
ditio ejus in horturn Hefperidum, ubi ferpentem
occidit, malaque aurea abftulit. Hæc fabula re*
proefentatut 1 in eleganti nummo regro. Hercules
poma decerpit aurea. Serpens qui in arbore cir-
cumplicatur caput demittit, videtùrque jam çlava
pereuftus & exftindtus elfe. Ille ferpens feu draco
qui Hefperidum mala euftodiebat, erat , referen*
tibus Mythologis, fîlius Typhônis, centum capi-
tibus totidemque diftin6tis vocibus inftru&us. Hic
unum tantum caput habet : verum , uti jam tones
diximus, perraro monumenta cum Mythologis con-
fentiunt, vel ut accuratius loquamur» tantum roy-
thologia variabat, ut quando monumenta ab ÜS
differunt, quæ quidam feriptores narrant, cum ahis,
ut credere eft, quos amifimus, confentiant. Très
nymphæ tlefperides, quæ propter arborem ftate
cernuntur, adroodum dolere videntur, quod maximum
illud horti fui decus ita auferantur. Ex iUis