,i8 SUPPLEMENT DE L’A N T. E XPLIQ. Liv. III.
loppé, ou emmailloté comme Diane d’Ephélè ; & c’eft pour cela que nous
l'avons mis parmi les Dianes, n’ayant pas de lieu plus commode. Il paraît
barbu, & porte fur la tête une tour, ou un boiffeau, comme Serapis; la
petirdfe de l'image fait qu'on ne peut pas bien diftiriguer toutes fes parties :
peut-être"eft-ce Serapis lui même. Il le foutient de lès deux mains lut deux
broches; & ce qu'il y a de fort particulier, c'eft qu’il tient d'une main un
gros maillet, fie de l'autre une pique : c’eft aulli peut-être un dieu local,
qui avoit quelque nom particulier. Il s en trouve tant de lèmblabes dans
l’Antiquité.
8 III. Quoique cette Diane ' emmaillotée fût particulièrement honorée à
Ephélè, il ne lailïbit pas d’y avoir d’autres villes Se d autres pays ou on
l’adoroit comme Diane d’Ephéfe, fie en la même forme quaEphéfe; une
de ces villes étoit Marfeille, comme nous l’apprend Strabon. Il y en avoit
encore d’autres, qui l'honoroient de même, comme les médaillons fui-
vans en font ’ foi. Celui des Magnefiens, frappé fous le préteur nommé Ama-
ran the Mofquion, nous repréfente une Diane d’Ephéfe avec fes broches.
Deux viétoires, une de chaque côté la couronnent, & femblent pofer les
couronnes fur la tour crenelée quelle a fur la tête. La Fortune qui a à l’ordinaire
le pôle fur la tête, eft auprès de Diane : elle tient le timon d’une
main fie la corne d’abondance de l’autre. U y a apparence que c'eft la Fortune
des Magnefiens.
Apamée » met aufli Diane d’Ephéfe fur fes médailles & médaillons ; on la
J voit ici comme dans les autres, avec les deux broches fie les deux cerfs.
Deux fleuves couchés au-delTous, font le Meandre & le Marfyas, qui cou-
loient auprès de cette ville. Vis-à-vis de la tête de Diane fe voyent deux nymphes,
dont l’une eft à genoux. Le médaillon fut frappé fous l’Empereur
Gordien Pie, par Paul Bacchius panégyrifte. Les Panégyriftes étoient à ce
qu’on croit, ceux qui étoienc chargés de faire les panégyriques des dieux
& des Empereurs ; c’étoit une efpece de magiftrarure, comme les Sophiftes
que nous avons vû ci-devant fur les rangs, 8e les Théologiens, donc nous
aurons ocçafion de parler.
: Voici la concorde d’Ephéfe fie de Perinthe fur un médaillon; Diane y * I.
jufdatn ingreflu confpicitur , fafciis involutus conf-.
rriótufque effe videtur , ut Diana Ephefia ubique
comparet. Ideoque illum cum Dianis Ephefiis lo-
candum cenfuimus » cum non alius opportunior
offèrretur locus. Barbatus eflè videtur, turrimque
capite geftat vel calathum ut Serapis; in tam exi-
gua enim imagine non poflunt omnia accurate
diftingui i forfitan autem Serapis eft. Verua ma-
nibus tenec queis fe fuftentet ut Diana : quodque
obfervatu dignum eft, altera manu malleum , altera
haftara renet. Eftque fortaffis topicum quod-
piam numcn, peculiari quodam nomine infigni-
tum : mulca certe hujufmodi apud Veteres profa-
nés erant.
III. Etiamfi Diana illa * fafciis circumligata
Ephefi maxime coleretur, in aliis quoque civita-
tibus,eriamque regionibus, Diana; Ephefia: nomine
cultus ipfi divinus tribuebatur, eademque qua
Ephefi forma Dianae donabatur. Ex earum civita-
tura numero crat Maflilia teftes ftrabone. Alias
quoque'civitates fimili cultu illam profequutas eflè
fidem facfunt nummi regii, quorum hic typos
proferimus. Magnefiorum nummus Pr^tore Amarantho
Mofchione perçu (Tus , Dianam Ephefiam
cum verubus de more exhiber. Ipfam duæ Vi6to-
riæ coronant, pinnatæque turri, quam capite geftat
, coronas imponunt. Fortuna quæ , ut alibi
ftepe, Polum fummo capite habet, ftat prope Dianam
, temonem vero altera manu, altera cornu co-
piæ tenet. Videtur autem ea eflè peculiaris quæ-
dam Magnefiorum Fortuna.
Apamea quoque » Dianam Ephefiam in nummis
fuis cujufvis magnitudinis confignat. Hic & alibi
cum • verubus & cervis fiftirur. Duo fluvii fubtus
recumbentes funt Mæander & Marfyas qui urbein
abluebant. E regione capitis dcæ, duæ Nymph#
vifuntur, quarum alcera genibus flexis deam ve-
neratur. Nummus Imperanre Gordiano Pio per-
cuflus fuit juflu Pauli Bacchii Panegyriftæ. Pane-
gyriftæ autem, ut putatur, ii erant, qui pànegy-
ricas orationes in laudem deorum & Imperatorum
ex officio edere 8c pronuntiare folebant. Erant por-
ro Panegyriftæ Magiftratus quidam , quemadmo-
dum & Sophiftæ de quibus adtum jam fuit, Sc
Theologi , de quibus erit agcndi locus.
Enconcordiam Ephefi ‘° arquePerinthi in mini