née) que les corniches projetteraient, pendant to u t ce temps, de grandes ombres su r la
surface des m u rs si elles avaient p lus de saillie, e t si les m urs n ’avaient pas é té én talus.
On s’aperçoit, aisément, soüs le tropique, à l’époque du soisticë, qüe les saillies
me tten t tous les murs dans l’ombre ; c’est pourquoi, restreintes à la projection'qüe
nous le u r voyons, e lic sen e mettent en ombre qu’elles-mêmes, e t produisent en
résumé, un heureux contraste avec les murs resplendissants de lumière e t de couleurs.
• Quant à la còmiche, q u ’on voit danë les plus anciens monuments en p ierre,
aurait-elle été transportée de 'cëüx-ci aux monuments en bois? Nous ne le croyons
pas ; parce q u ’elle ne s’y présente qu’avec des décorations architecturales qui tire n t
leu r origine de l’emploi du bois : Elle nous paraît, to u t au contraire, provenir âussi
de l ’imitation des hutte s primitives : on en faisait Usage, également, dans les intérieu
rs où la place de ce membre d'a rchite c ture n ’était pas toujours, rigoureusement,
la plus élevée.
La colonne végétale a dû su b ir maintes modifications pour s’appliquer à l’arChi-
tecture en p ie rre ; car pour lu i donner plus de force on èè trouva Obligé de renoncer
à la division de son fût e t de son chapitèàü, en plusieurs tigëâ ë t feuilles uêtàchéës
du noyau : C’est pour cela qu ’on les fit tous les deux simplement cylindriques, en se
contentant de peindre les séparations qui Sé présentaient auparavant en re lie f ; et
qu ’en outre, en plus dé cette modification, survinrent ces variations du diamètre
du fût, que le renflement considérable de la Colonne en bois produit toujours, allant
en décroissant progressivement, ju sq u ’à son extinction complète : C’e st ëüeô'rè i’aug-
mentation de force, in h é ren te à Ses besoins, qui a fait raccourcir et grossir en même
temps, dans la p ie rre , les proportions élancées et minces de la colonne en bois.
On o btint u n a u tre avantage en s’éloignant ainsi dü modèle p rim itif : on put
accorder, dès lors, u n grand rôle à la Sculpture, qui in tro d u isit dans les chapiteaux,
non-seulement des formes de plantes très-variées, mais encore des têtes e t des figures
entières comme la tè te d’Isis ou d’Hator et la figure grotesque du dieu Bès'; e t en plaçant,
en de rnie r lieu, des statues, même devant les p ilie rs , prépara le te rra in aux
atlantes et aux cariatides des Grecs.
Parmi les chapiteaux qui sont restés debout, on en remarqué à fleurs dë lotus,
en ombelle de papyrus Ou de palmier ; on en voit à campane ornée de jonCS oü
de feuilles d ’aloès ; mais en examinant avec Soin toütë cette variété de fleurs, on Së
trouve forcé de reconnaître q u e leu r transposition e n pie rre ne se faisait pas à
l’imitation stricte de la nature ; puisque, partout, là forme natu fèlle apparaît modifiée
sensiblement, en raison des conditions des matériaux ou de la destination du chapiteau;
à tel point (la recherche de la formé solide et compacte allant très-loin) qu’en général,
il est assez difficile de reconnaître le* modèle dans son imitation : e t nous pouvons
en dire autant pour les statues faisant partie de la c o n s tu c tip n g e u r b u t architectural
l’emporte su r la pensée plastique.
La modification de la colonne en bois, considérée comme nécessaire pour l’architecture
en p ie rre , p roduisit aussi de tels raccourcissements dans les entre-colonnements,
qu’il ne fut plus possible de se conformer à aucune proportion ; comme, p a r exemple,
dans l’atrium du temple de Khops, où les entre-colonnements n ’ont plus que deux
diamètres inférieurs des çolonnes p o u r. longueur : Cependant, cette proportion
anormale, on ne peut le n ie r, s’explique par la nécessité de fortifier des colonnes qui
ne portent que d’u n seul côté dans les portiques des atriums, en même que p a r le
besoin de se procurer, pour l’époque de 1$ g rande chaleur, u n promenoir b ien ombreux.
C’est ce qui fait que ü q ù n ’existaient pas ces conditions, comme dans les salles hypo-
styles, les Égyptiens pra tiqua ient de très-^grands entre-colonnements.
Les ordres Égyptiens portaient toujours des masses très-lourdes. C’est au climat
et à l'arch ite c tu re souterraine, en même temps, qu ’on doit a ttrib u e r la présence de
ces blocs énormes qui dans les. temples formaient le plafond, aussi bien, que la
terrasse. Ici encore, c’est à l’arehite cture en bois qu’il faut faire remonter la pose
horizontale de cos plafonds ; car on sait que la couverture horizontale ne convient,
en aucune façon, à l’architecture m p ie rre qui exige, d ’une manière péremptoire,
l’emploi de la voûte»
Mais dira-t-on, la voûte é tant connue des Égyptiens, trè s-p ro b ab lem en t, dès
la XII0 dynastie, (à en ju g e r par la représentation de quelques édifices dans les
hypogées de Beni-Haçen) et à plus forte raison dans les temps du nouvel empire,
et sous les Lagides, comment §e fa it- ij,q u e son emploi a it été mis complètement
de côté? Il est bien difficile de deviner, aujourd’hui pourquoi les Égyptiens ne
¿font pas substituée aux plafonds horizontaux; ne serait-ce pas parce q u i l était
impossible aux architectes d’accorder leurs courbes avec les lignes droites des autres
parties de leurs édifices?
Qu’on nous permette, en finissant cette étude aride concernant 1 influence exercée
en Égypte, (et comme conséquence dans le reste du monde) par l’a rch ite ctu re en
bois, su r les progrès de l’a rt architectural en général, (et cela to u t exprès pour
appuyer d ’u n argument de plus nos assertions) de rappeler qu on p eu t voir dans la
p lupa rt des hypogées des représentations de poutres peintres su r lesquelles on a
indiqué les veines e t les accidents du bois; et qu’en outre, dans plusieurs tombeaux
on trouve le bois figuré en peinture, même sur la pie rre des parois; e t des poutres
tracées aux plafonds de pie rre .horizontaux, e t comme soffites des portes