tions bien distinctes de l’année agricole : 1° les semailles et la végétation, 2° la
récolte : On ne pouvait, en effets prendre pour base du calendrier (pour poin,t;de. départ
d e , l’année) la saison de la végétation ou cèlle de la récolte ; il était bien plus naturel
de choisir la saison de l’inondation qui. commençait à jo u r fixe.
Quelle é ta it la place des mois de l'année civile dans l’année hiéroglyphique?
La première saison se composait des mois de Thoth, Paophi, Àthyr et Ghoïalc; la
seconde, des mois Tybi, Méchir, Phaménoth, P h a rm outhi; la troisième, de Pâchou,
Fayni, Epiphi e t Mésori : l ’inscription de Rosette prouve que Thoth répond àu pre-
mier-inoïs de:1a saison de la végétation; il était le premier jo u r de ra n n é eiliié ro -
glyphique ou civile, qui marcha longtemps d’une m anière- tout à fait indépendante âjÀ
solstice d’été et du lever héliaque de Siriiis : on sait d’autre p a rt que le premier Thoth
correspondait à la première partie de la saison de la végétation, de sorte que la concordance
entre l’année)hiéroglyphique et l ’année civile peut être facilement établie.
A quelle époque remonte cette notation hiéroglyphique d ||f pahfies du temps?
Champollion l’a rencontrée dans les monuments pharaoniques, j u s q |ÿ ilg Æx-hui-
tième dynastie, quinze ou seize siècles avant notre, ère, dans les) grottes de lléni-
llacen, qui «remontent au vingt et unième siècle, et même d a n s m o n u m e n t s
d’une époque encore plus reculée.
En rep ren an t la question au point où l’a laissée Champollion, il y a beauéÿip.
d’observations importantes à faÿSfâl: i é premier point in té re ssan t, a’esl que, cette
notation hiéroglyphique est antérieure g l a ^ î r n i è r e forme qu’a prise le calendrier
égyptien. Ainsi, tandis q u e le solstice e t .Je commencemenUie l’inondation se correspondent,
et que la période de rénovation de l ’annéél'ùague était entièrement,
déterminée par le lever héliaque de Sirius, n o i# voyons le calendrier hiéroglyphique
ne commencer ni au solstice d’été, n i au lever’||é lia q u e de Sirius. Les saisons s’y
succèdent dans-cet^ordre : végétation, récolte, inondation, et alors;flè^M.ticfeJd’été
correspond au neuvième mois, celui de Pâchou, et le: lever héliaque de Sirius y tombe
a® dixième mois, Payni. Donc ces deux notions sont postérieures à la formation du
calendrier. Biot. avriecherehé à quelle époque p o u rra it remonter cette institution d e
l’année hiéroglyphique. Il l’a fixée à|§faii 3225, lorsque l|SJever h é lia q t|» de Sirius)
correspondait au solstice. Mais c e tte 1 explication ingénieuse manque de base historiq
u e ; <fë n ’est- q u ’une hypothèse.
Le mois, avons-nous dit, est indiqué p a r u n c r o i s s a ^ |ç j î q iM tn d iq u e iu n principe
lu n a ire dans le calendrier égyptien ; et cependant l’année égyptienne tSè distinguait
des autres par l ’absence de tout principe lunaire. Y a-t-il contradiction? Non,
mais on doit voir là la trace d u n état ancien.
: L e Hfl c a len d rie r hiéroglyphique nous apparaît cÔïhposé de trois périodes de quatre
mois, r ° n v é ù B d e deux m o is ||im e s tre s ; et chaque ^ ¡s o n -a sa numération
propre,.donc il y a eu une année de g a t r e m o ^ l u t a r q u e , -saint Augustin et Dio-
dore le disent; saint A ugustin d it : « Apud plerosque scnptores. historiæ, repertur Æqyptios
habuisse annum quatuor mmsium. »
La notation hiéroglyphique des mois nous montre, aussi, que d abord ils furent
désignés par des numéros d’ordre. Cela n’est pas p a rticu lie r à lÉgypte; il,e n était
de même chez les Hébreux avant l’exil; c a r ce n ’est que dans tesÉqMrages postérieurs
à la captivité que les- mois ont des noms particuliers. Il en fu t de même chez' les
Grecs, puisque- le s s iS r ip t io n s très-anciennès) d’Orchomène,:. de la Phocid® e t de l p
Béotie nous-,montrent les mois indiqués par des numéros d’ordre. Enfin chez, les
Romains ilèsmomsîSeptember, Oetober, November, Becember, prouvent bien que, cet
usage était connu de ce peuple..
En résumé, la division de l ’année égyptienne,est ru rale , agricole et.çlimatérique :
Elle remonte aux temps les plus a n c ienM lo rsq u ’on prenaitppour base lej|scireon-
stances naturelles.
Nous avons donc, ainsi, à peu près complète, l’histoire du c alendrier égyptien ;
parce que les textes anciens confirment la découverte de Champollion ; tandis que cette
découverte, de son côté, expliqué e t éclaire les textes.
MUSIQUE.
Nous avions songé, tout, d’abord, à consacrer u n livre en tie r aux différentes
manifestations de l’a rt musical produites p a r les artistes de l ’Égypte ancienne ; mais
les recherches auxquelles nous nous sommes livrés, dans 1 espérance de résoudre ce
problème historique, n ’ayant pas abouti à la solution des desiderata que nous nousL
étions posés, force nous est de nous b o rn e r à exposer, sommairemenggnos idées en
ce quilles concerne.
Nous? commencerons par appeler l’attention du monde savant su r ce postulatum,
laissé trop légèrement dans l’om bre ; car, selon nous, l’Égypte est, à n ’en pas douter,
le berceau de l’a rt musical; comme elle a été celui de tous les autres arts dès le commencement
de la période Post-Diluvienne.
En effet, à défaut des représentations peintes ou sculptées (qui témoignent assez
du goût, nous allions dire de la passion des anciens peuples de cette contrée pour
les jouissances, les- délices que nous procure la musique), ne trouverions-nous pas
des preuves indiscutables de notre assertion dans le passage suivant de l’Exode : « alors