calculable des oeuvres commandées, qu’en , ce qui regarde l ’i n f in ie variété, des
lypes, les artistes d u ren t m e ttre à contribution, en .exécutant le u rs -s la tjé s , tous
les règnes de la n a tu re , depuis la matière la plus simple jusqu’à la plus rich e et
la plus précieuse : cependant i l nous; est difficile;,! p our ngApas dire impossible,
d’assigner les époques précises de l’emploi des unes ou des autres.
Pausanias prétend que les plus anciennes statues égyptiennes fu ren t toutes en
bois : il y a lieu de p enser seulement, selon nous, si même toutefois »ce fait est
vrai, q u'il ne se rattache qu’à la période antéhistorique ; e t, pa®l|: qu il est, en
effet, probable que les Égyptiens, comme ta n t d ’autres peuples, se trouvèrent
astreints à débuter p a r cette m a tiè re ;! *MÎs il n ’en est pas moins certain qu’on
en a retrouvé e t q u ’on en retrouve encore tons les jours e n pierre, tailléeSîdès
l’époque des pyramides ce qui n ’a pas empêché, néanmoins, que, dans les;temps
postérieurs, même d u ra n t les plus beaux siècles de l’art, on n ’en a it toujours érigé,
de cette espèce, dans les temples, .
On sait que le bois est presque aussi durable que la pierre, sous le climat de
TÉgypte ; aussi trouve-t-on encore dans les tombeaux, en assez bon état de conservation,
de grandes statues en bois d’acacia o u -d e sycomore ; mais (g |so n t s u r to #
les tombeaux datant des premières dynasties, qui possèdent les statues en bois .peint
et in c ru s té , bien qu ’il en soit fait, quelquefois, mention dans les hypogées de la
xvm" dynastie : une statue en acacia, que l’on conserve au musée du Kaire e t qwi
provient des fouilles de Memphis, nous parait être le chef-d oeuvre du genre.
ha tête de cette statue, qui est évidemment u n p o rtrait, est admirable de vérité
et de bonhomie : ses yeux, dessinés en bronze, sans prolongement, avec, leurs incrustations
d’albâtre e t de c ristal de roche, soutenues par un point de métal par
de rriè re , sont d’une vérité stu p éfian teS ^o re ille bien, placée, occupe 1 espace compris,
en tre la paupière supérieure et le bas du nez, la bouche est grande e t souriante;
les na rine s sont dilatées. Cette statug présente u n phénomène ra re dans la statu aire,
égyptienne (comme il l’est aussi, du reste, dans la n a tu re de la race), c îe st-M ire
les épaules ondoyantes; en outre les bras (autant qu ’on en peut ju g e r p a r ce qui en
reste encore), qui étaient, visiblement, rapportés et chevillés au tronc; , en étaieqf;
parfaitement modelés.
11 nous est impossible de ne pas mentionner, dans cette démonstration de
l’importance de la s tatuaire en bois à l’époque la plus reculée de l’histoire égyptienne,
les deux statues en bois qui ont fait l ’admiration de tous les connaisseurs,
pendant l’Exposition universelle de 1867, à Paris. Ce- sont deux véritables cheffe
d’oeuvre, quoiqu'elles soient contemporaines des pyramides, c'est-à-dire d’n n e époque
si reculée que récemment encore on doutait que ré c ritu r e y fû t en usage, à plus
forte raison que la sculpture y fût parvenue à u n e telle perfection : elles sont,
cependant, compernes; roides et sans mouvement; mais en dehors de ces s in gularités,
d’où l’a rt est absent, quelle vie dans les deux têtes ; comme elles resp
iren t u n sentiment profond de la n a tu re ; surtout celle de l’homme dont les deux
yeux sont des yeux, rapportés, qui semblent vous regarder fixement.
Ces yeux méritent, en effet, u n e mention p a rticu liè re : ils sont formés d’une
enveloppe de bronze, qui tie n t lieu de paupière, et enchâsse 1 -ceil proprement d it :
celui-ci est formé d’un morceau de quartz blanc opaque, au centre duquel u n
morceau de c ristal de roche sert de prune lle ; enfin, a n centre du cristal, se
trouve fixé un clou b rillant qui dorïne à l’oeil quelque chose du regard pendant
la vie.
L’homme est u n personnage debout, dont la tê te rasée" est couverte d’une étroite
c a lo tte : simplement vêtu d’une chantei assez longue, fermée devant par une ceinture
.il a un bras pendant tandis que l’autre tien t en main le bâton de commandement
: lés deux bras te n a ien t au corps par des tenons e t des chevilles. A l’état
prim itif, le bois paraît avoir été recouvert d ’u n stue peu épais, pe in t en • rouge
et /blanc.
La femme est également remarquable p a r la beauté du travail; malheureusement
i l n ’en reste plus que la tête et le torse.
Ces deux” statues ont été trouvées au fond d’u n édicule funé ra ire , dans un
tombeau de Sakkarah : elles représentent fidèlement^ la race égyptienne, telle q u ’on
la voit encore aujourd’hui avec les épaules carrées èt les hanches étroites. Il est
donc impossible de contester, chez les artistes qui les ont exécutées, un véritable
esprit d’observation.
Ainsi, on le v oit,'la s tatu aire en bois arriva en Égypte à u n-état de perfection égal
à celui déployé dans les autres matières employées : outre l’acacia e t le sycomore,
l’ébènè était fréquemment employé; mais l’absence des bois durs nous pa ra ît avoir été
surtout la cause du développement, relativement faible, que p rit la sculpture en bois,
quoiqu’il y a it eu cependant, en bois, u n grand nombre de représentations, soit des
divinités e t de§ souverains, soit même de maints autres personnages. Nous pouvons
nous en faire une idée à l’aide des couvercles de momies e t des statuettes de bois p eint
et doré.
Les statuaires, avons-nous dit, m iren t à contribution pdur répondre aux besoins
incessants et illimités que faisait naître la piété des peuples, toutes les espèces imaginables
de pierres; depuis les calcaires les plus tendres et les grès les plus compactes