dernières dynasties les bas-reliefs offrent une lourdeur e t une grossièreté que ne
présentent même pas les plus anciens de l’époque archaïque.
C’est dans les bas-reliefs du règne de Nectanèbe, qu ’on sent déjà le style qui caractérise
les oeuvres ptoiémaïques; d a n sB a forme des m a in s , dans le modelé de
la rotule des genoux, dans celui du corps des femmes, enfin dans la manière de
sculpter. Mais si cette époque est la décadence de l’a rt pharaonique, elle est bien
supérieure à tout ce qui s?est sculpté sous le règne des Lagides.
Avec les Ptolémées, l’a rt déclina encore et le génie grec n ’e û t: aucune in fluence
su r l’a rt égyptien tombé depuis longtemps par la routine.
Les bas-reliefs devinrent de plus en plus lourds, les formes molles et trapues,
le dessin des mains très-laid. Le type s’altère : les figures présentent partout les
mêmes tra its ; le s'se in s des femmes deviennent plus proéminents, le torse plus contourné,
le ventre plus saillant, et les cuisses et les jambes plus défectueuses que par
le passé.
La sculpture alla encore en se dégradant de plus en plus sous l’époque romaine
et l’on a peine à comprendre comment les bas-reliefs de Denderah ont pu exciter
l’admiration de nos savants.
Les Égyptiens fu ren t donc beaucoup moins heureux dans la solution du problème
de tran sp o rte r su r un e surface plane l’image optique du corps humain, dé
la représenter en re lie f que dans celui de la rendre en ronde bosse. La tendance
naturelle de l’a rt encore adolescent', de représenter chaque pa rtie du corps sous
un e figure aussi intelligible et facile à saisir q u ’il- est possible,, eut ici, plus que
p a rtout a illeurs, une action significative et exclusive.
Dans les compositions religieuses, il se forma de bonne h eu re une manière
typique et constamment la même de représenter les corps et leurs mouvements qui
influença tous les progrès de l’a rt. Toutes les figures qui composent ces tableaux
ont, comme nous l’avons déjà dit, la tête de profil, les yeux, la poitrine et les
épaules de face, et le reste du corps de profil. Toutes les tentatives de profiler le
corps humain selon, les lois de la perspective n ’ont jamais été adoptées, et l’on est
souvent choqué de voir les fautes grossières commises par les artistes égyptiens de
toutes les époques.
Les scènes de la vie domestique sont parfois traitées avec plus de naturel et de
vérité ; mais là, où l’a rt s’est proposé dé reproduire des scènes guerrières su r une
grande échelle, l’inhabileté des a rtistes se montre de la manière la plus évidente
dans les efforts q u ’ils ont faits pour (rendre la variété des actions et des mouvements.
En résumé l’habitude de représentei leurs héros de taille colossale, l’ignoran
eÿ jd e s premières lois de la perspective ont exercé une triste influence sur les
progrès de la sculpture en bas-reliefs qui e st toujours -restée chez eux à l'éta t de
hiéroglyphe -plus ou moins perfectionné: .«
' Les reliefs des Égyptiens se distinguent en deux classes; .
1° Les bas-reliefs proprement dits, qui sont généralement d’une saillie a peme
s e n s i t i f au-dessus du fond. On en t r o u « de semblables su r lescmurs extérieurs et
in té rieu rs, su r les stèlds:,i..etc. Ces bas-reliefs o n t quelquefois si peu d’épaisseur, e t
la .lum iè re qu’ils reçoivent à l’in té rie u r est si faible, que,..sans la couleur, ils se
détacheraient à peine du lond.
£“ Les bas-reliefs ;en crem, nomntés Coilanaglyphes, dans lesquels;, les figures se
relèvent en bosse dans le renfoncement de la p ie rre ,p so n t les plus communs, sur-
tout. .à p a rtir de . la xxvnf dynastie. La hardiesse, ia vigueur et la précision du
travail fies figures, souvent creusées assez profondément., excitent l'admiration. Dans
d’autres, lé re lie f est à pe indsensihle , et se détache bien cependant d e là surface
qui l’entoure sans interrompre d’une manière désagréable l’impression architecte-
nique du tout. "
' Cette sorte de sculpture en relief dans le creux, est to u t à fait p articulière aux
moÎftaients des anciens Égyptiens : elle ¿ept toujours employée au dehors des édi-
iiçesv parce que sa naturc^mèine là; ¡net à l’abri des choqs.et de la p lupa rt des autres
accidents auxquels les bas-reliefs ordinaires sont exposés : aussi cês derniers
ne se voient-ils que dans les in té rie u rs ; et quoiqu’il y a it quelques exceptions à
cette règle su r l’emploi dé :êèS deux espèces de sculptures;,; ¡elle ne doit pas moins
être regardée à peu près comme, générale.
Les colonnes sont sculptées en relief dans le creux : genre de bas-relief est.
surtout' convenable pour les colonnes, attendu qu ’il leu r conserve toute la pureté
'de leu r forme, ce qui n ’arriverait pas si la sculpture était en bas-relief ordinaire,
et Surtout 'si le relief était .fdillant; car, dans ce cas, la rondeur du fû t s erait altérée,
et la, ’qolonne Semblerait s in u e r f e et de forme très-irrégulière, suivant.-Jcs différents
côtés d’où elle s erait aperçue.
Les plus anciennes sculptures égyptiennes é taient donc u n simple relief rehaussé
par des couleurs. Ces. reliefs é taient it peine en saillie et peu chargés, de détails ; ils '
présentaient, généralement, u n e çran'de surface plate dont les bords, .seulement,
é ta ien t arrondis, et ils avaient ¡’immense avantage de ne pas altérer les grandes lignes
de l’a rchitecture. I.cs obélisques, les stèles et les autres monuments en p ie rre dure,
au co n tra ire -é ta ien t sculptés en intaglio, ou bien en crem, afin d’éviter, peut-être,
la main-d’oeuvre et la perte de. temps ÿÿéeessawes pour évider le champ de. la