fè rent de cent ans se distinguent, facilement, pour l’oeil de l’observateur exercé.
C’est en présence de la difficulté de cla sser p a r é p o q u p ie s monuments égyptiens,
conséquence de cette immutabilité, que les membres de la Commission d’Égypte
se sont trompés quelquefois‘de» trois mille ans su r l’âge d’u n monument : llugot et
Gau, les premiers, avaient bien commencé cette classification ; mais sans l’alphabet
de Champollion les inscriptions grecques (qui par suite ont été bien en te n d u e s , et
o nt depuis servi de basé !â une classification) se seraient heurtées à une interprétation
sinon impossible,;àü moins bien conjecturale.
Mais, dira-t-on, les noms nationaux n ’ont-ils pas du, toujours, être énoncés -symboliquement,
et sans avoir recours à l’alphabet phonétique; puisque ces noms sont significa
tifs : tel est R hamessès p a r exemple, qui signifie « engendré par Rha » : nous répondrons
q u ’après avoir appliqué les résultats de k découverte de l’alphabet phonétique, on
a cquiert bientôt la preuve qu ’il avait été employé, également, pour exprimer les noms
propres nationaux. Ainsi ^ in s c rip tio n de la momie de Pétéménophis porte : U£ze(j.evo)v
o y.xi AppMviôgj ‘ est-à-‘d ire Pétéménon appelé aussi Àmmonius; hé bien l ’inscription
hiéroglyphique, lorsque Champollion y eu t appliqué son alphabet phonétique, relata
u n nom identique I1ETM N , nom significatif, qu’on a u ra it très-bien pu re n d re symboliquement
: il y a plus, Cet exemple conduisit Champollion à penser que les noms des
r'ois p o u rraien t bien ê tre écrits phonétiquement sû r les monuments ; il les lu t en effet
à Paris, tandis que Sait les lisa it en Égypte, en appliquant l’alphabet qui avait servi à
lire lës noms gréfcs e t romains.
De tout Ce qui- précède-il résulte que si l’on veut procéder méthodiquement dans
l’exposition de la nouvelle application, dont est- susceptible l ’alphabet phonétique,
il faudra commencer toujours par reconnaître Ms noms qui se trouvent dans les auteurs
gree’s, parce qu ’il y a quelques Chances; d’e rreu r ' dans les noms qu’on ne
connaît pas, attendu que souvent pour des raisons, de symétrie les syllabes des noms
propres sont interverties : on co u rra it donc le risque d’a ltérer sensiblement les noms.
On sait qu ’il existe aussi des hiéroglyphes:dans les monuments les plus a nciens:
Ceux-ci, déchiffrés grâce à la découverte'de Champollion, permettront de prendre alors,
pour point de départ des recherches historiques, les données les plus incontestables.
Ainsi, dans Un tombeau Voisin des pyramides, et dans les pyramides mêmes, on a
trouvé le cartouche du roi Scheoufou sans prénom, en même temps qüei-celui de
Menkafès; et celui-ci, s’y lit Ramenka : on en a in d u it que pour ce d e rn ie rÿ l y aura
eu déplacement, le p rem ie r signe du mot ayant été mis à la fin, ce q u i•!arrivei du
reste fréquemmént.
Ces hiéroglyphes; les plus anciens qui existent, sont certainement du temps
m ê m e d e s 'fy r am iâ e s ;:s u r le tombeau ,de Mycérinus, ils soiit placés.,avec le plus
grand s o ig l Mais la conclusion q |f t n en tir®, C’,est qu’il n ’y a véritablement, aujourd’hui
encore, aucun inoyen de'Slixer l’époque de l’invention des hiéroglyphes.
En un mot la découverte de Champollion a e n p o u r , résultat, non-seulement de
nous in itie r plus complètement à la civilisation égy,ptjpnn.q,l:
mais encore d’in troduire dans l’histoire u n élément, chp'jmo-
logique,uie nom des souverains,: dont l’importanee. historiqqq,,
(suffisamment- démontrée par le dessin que nous représeiiliQRS
icii)-était restée miiettè.jusqu’à lu i; tous les monuments ayant
le même caractère ; et les temples de Denderah et d-’llrisé, construits
dans les, derniers, temps, ressemblant à. ceux d ’une:
époque a n té rie u re : Maintenant i lH y aura plus; Iqgiinoindre
doute p u i s q u ’on p f g jd i r e l e u r à cinquante ans de *'.î a - s a w ^ ' iomMyal. .
tance,, avec la découverte de Champollion. Nous pourrons donc ; /
faire l’histoire d’un monument; et ce ré sulta t aura pour effet-de produire u n e révolution
complète, non-seulem ent dans l’histoire de l’a rt, mais encore dans 1 histoire
comparée des civilisations primitives.. :
Les premiers conquérants colons de la vallée du Nil, d it Ô sbum, fu ren t des hommes
Civilisés dont les f a c u l ||| intellectuelles é taient déjà. très-dêveloppépsi: Leur système
graphique est u n phénomène extraordinaire dans l’histoire intellectuelle de l’homme;
c’est le résultat des efforts simultanés e t combinés de p lu sieu rs-esp rits travaillant,
sur des principes compris et connus, vers des fins définies. Ces principes é taient les
initiales phonétiques, les déterminatifs eLdes. symboles. Ces fins, ce b u t é taient un
système d’écriture où tous les mots nécessaires à cette langue devaient avoir une
acception intelligible, e t dans l’expression des^caractères q u i1 devaient en être la représentation,
et- dans l’arrangement symétrique de ces caractères;;, de; (façon à pouvoir,
tout à la fois, e t décorer, et illu stre r les constructions su r lesquelles ils devaient être
inscrits, en remplissant le double emploi d’inscriptions et d’ornements architecturaux.
C.e système a dû être inventé: par un e réunion d’hommes; de la même génération, et
n ’être ni une lente production des circonstances, ni un expédient dicté par les nécessités
d’une société avançant graduellement de la barbarie • vers la- civilisation. Cette
conclusion se base sur les assertions suivantes :
1° Que les principes de sa construction sont invariables, et • s’appliquant, avec
une uniformité indéviable, à chaque groupe du langage-: Toutes les initiales sont des
symboles, et tous les déterminatifs le s peintures directes ou indirectes des idées qu ’ils
expriment. Les déterminatifs d’espèces sont une peinture directe ; les déterminatifs