roglyphique, formait une île ou des îles au milieu de la grande mer, la mer du Nord. Ces Kafa,
distingués par leurs productions industrielles, pourraient bien être les Caphtorim de la Bible,
que Gesenius identifie avec les aborigènes de Chypre ou de Crète.
Les vases qu’ils apportent ne se distinguent pas beaucoup des produits égyptiens, à l’exception
de trois ou quatre coupes en forme de rithons et de deux autres vases en verre, opaque
irrisé.
Le rithon, formé d’une tête d’oiseau, est très-endommagé, et il est difficile aujourd’hui de
découvrir la couleur des fanons et de tracer exactement la forme de l’appendice bleu qui part de
l’oeil et descend sur le cou. On croirait voir la tête d’un coq, volatile inconnu à l’ancienne
Ëgypte.
V a s e s d e s t r ib u t a ir e s d e K a f a . — Nécropole de Thèbés. — x vm 0 d y n a s tie .
Ainsi que je l’ai dit précédemment, la situation du pays de Kafa n’est pas encore bien déterminée
et la plupart des égyptologues diffèrent d’opinion à son sujet, puisque si quelques-uns
ont voulu y voir l’île de Chypre, les autres l’ont placé en Asie.
N’oublions pas néanmoins que ce peuple, soumis dès la xym'1 dynastie, est toujours représenté
vêtu avec luxe, et apportant les riches produits d’une industrie déjà fort développée, qui
consistent principalement en vases d’un goût remarquable. Ces tributs ont dû nécessairement,
influer sur l’art industriel des Égyptiens qui ont pu s’en inspirer, quoique je n’admette pas ces
représentations comme complètement exactes.
Les galbes et les décorations des vases n0> 2, 6 et 9 , tirés du même groupe de porteurs,
appartiennent bien aux habiles céramistes égyptiens.
Les n°‘ A, 5, 7 et 10, en usage à la lois chez les Kafas et d’autres peuples asiatiques, se retrouvent
dans le tombeau Rekchara, coloriés différemment et sans désignation de localité. Tout
me porte donc à croire que ces formes et ornements étaient déjà familiers aux Égyptiens, puisqu’à
la date de cette représentation , les bucrânes surmontés de rosaces décorent un plafond de la
même époque; ainsi, malgré l’assertion d’Hérodote, ces têtes de boeufs n’étaient pas dédaignées,
comme il le dit, car elles jouent un certain rôle dans l’ornementation.
V a s e s d e s t r ibu t a ir e s a s ia t iq u e s . — Nécropole de Thèbes. — x v n i° d y n a stie .
Ces vases sont représentés dans le tombeau d’un haut fonctionnaire qui vivait à la cour des
pharaons Aménophis II et Thoutmès IV. Us sont portés par des tributaires asiatiques dont la
légende est effacée.
Tous ces beaux vases devaient être en or et en argent, et décorés d’émaux cloisonnés.
Le n° A, qui porte pour couvercle un tête de boeuf dont on ne voyait plus que les cornes, a
été restauré d’après un autre vase peint dans le même hypogée.
A l’exception du cratère qui domine au sommet de la planche, tous les autres vases ont des
formes qu’on retrouve dans le lekytbos, l’amphore bachique et certaines amphores de Nola,
postérieures de plusieurs siècles, ™ tombeau où se trouvaient les .représentations retracées su
cette planche. Les Grecs, selon moi, ont dû puiser en Égypte ces formes élégantes qui, comm ]
l'ai déjà dit, sont l'oeuvre d’artistes indigènes et ne se retrouvent sur aucun monument assyrien,
babylonien ou persopolitain.
V a s e s d e d iv e r s e s m a t iè r e s . — Nécropole d e Thèbes. xvni* e t 39c d y n a stie s.
Le n° 1 est un vase eu vêrre opaque, monté en or, et dont les ornements, à la base, sont à
demi détruits. I l provient du tombeau du père nourricier d'Aménophis H, doù ont aussi ete
tirés ceux de verre opaque décrits ci-après.
Les n" 9. et S ont été copiés dans une hypogée du voisinage. | ■ ■ ■ ■
Les n“ â et 5 proviennent du tombeau de Ramaitha ; mais le n" h devait avoir d autres ornements
sur la panse, qui eSt létériorée. Tous quatre paraissent être d’or couvert démaux
cloisonnés. WÊÊ . , . ___I _ •
Les n- 6 7 et 8 ont été copiés dans un tombeau pyramidal construit en briques ciues, qui
se voit entre le temple de Deyr el-Medineh eLles ruines de Medineh-Thabou. Il remonte, comme
la plupart dés tombes de cette localité, à l'époque de la xx* dynastie. Ces t r | | vases me paraissent
être de terre émaillée, montée en or.
V a s e s c r a îé r if o bm e s . W Nécropole de Thèbies. — x v n i " et. xx " dyn a sties.
(Voir au chapitre : Céramiq u e, pages 309 el suivantes.)
VASES EN v e r r e o p a q ü e , Thèbes. — x v i i i ' d y n a s tie .
On voit dans les hypogées de Beni-Haçen, qui datent de la xn” dynastie, une représentation
de verriers; mais le plus ancien échantillon de verre, proprement dit, que Ion possède, dans
les collections, ne remonte pas au delà de la x v i i i ' dynastie, c’est-à-dire de 1 époque des vases qui
font l e sujet d e c e t t e planche; cependant on connaît des scarabées et des cylindres de terre
émaillée, qui p o r t e n t l e n o m d e P a p i , r o i d e l à v i* d y n a s t i e . I , ,
Le produit des verreries égyptiennes commença à se répandre dans la Grèce sous les p
raons ; oie ne fut pourtant que sous les Ptolèmées qu'ils furent apportés à Rome, ou ils devinrent
bientôt à la mode, quoique le prix en fût fort élevé. Après la conquête par les R o tin s , ces
objets d’art étaient encore fort chers, puisque l’on prétend que Néron paya 6,000 sesterces deux
c o u p e s d e m é d i o c r e g r a n d e u r . H H j H H H j
Il est vrai que ces vases étaient fort remarquables, tant par la beauté de la matière que par
leurs irisations' et leurs méandres de différentes couleurs, incorporés dans la masse ou distribués
en ornements. , , .
Je crois reconnaître dans ces produits H murrhin des anciens sur lequel on a écrit
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