en deux parties principales. A gauche, le pharaon Khouenaten et sa femme, tenant tous deux
en mains des emblèmes effacés, assistent à une cérémonie religieuse en l’honneur d’Aten-ré, le
soleil rayonnant, qui à cette époque, et grâce à la dévotion toute spéciale du pharaon qu’on voit
ici, représentait le dieu unique, exclusif de l’Égypte. Derrière la reine, deux jeunes princesses,
ses filles, semblent assister à la cérémonie avec toute la distraction de leur âge, c’est-à-dire
jouant. A droite, la reine mère, Tii, est représentée ayant à ses côtés une de ses petites-filles,
la princesse Atenbek, qui paraît lui offrir une corbeille.
Le registre inférieur est à demi rempli par une série de personnages secondaires' qui, suivant
la coutume, sont représentés à une plus petite échelle. Ce sont les officiers du roi, des musiciennes
et des serviteurs occupés à préparer des offrandes. Le tableau n’a jamais été terminé,
peut-être par suite de la mort prématurée du personnage pour lequel on avait préparé cet hypogée,
le nommé Heïa; peut-être encore à cause de la réaction politique et religieuse qui vint culbuter
de fond en comble la capitale de Khouenaten et mettre un terme au culte exclusif du soleil.
T y p e s e t p o r t r a it s . — Dames de diverses époques.
Ces dames sont toutes filles et femmes de hauts fonctionnaires de diverses époques : elles
appartiennent donc à l’aristocratie du pays.
Le n° 1, de la vi° dynastie, est une figure tirée d’un tombeau ruiné à Sakkara : sa coiffure,
élégante, était toujours portée par de grandes dames; elle ¿.’esta en usage jusque sous la
xii* dynastie. La fille de Thouthôtep, représentée à l’entrée du tombeau de son père à Bercheh,
porte une coiffure semblable.
Le n° 2 est de la xn8 dynastie : cette tête est sculptée sur un fragment de stèle funéraire
d’Abydos, appartenant au règne d’Amenemhé II.
Len° 3, dé la xvii i8 dynastie, représente la femme ou la fille d’un prêtre enseveli dans la
partie de la nécropole de Thèbes, appelée aujourd’hui Abd el-Gournah.
Enfin le n° h est de la xxtc dynastie : il représente la femme d’un sotem qui vivait sous
Seti I". Il est tiré de la nécropole de Thèbes.
T y p e s e t po r t r a it s . — H a u ts fo n c tio n n a ire s de diverses époques.
Le n° 1 est celui de Tel, reproduit, de nouveau, dans .un groupe d’après un bas-relief pein
sur une des parois de son tombeau bâti dans la nécropole de Memphis près de Sakkara. Cette
tête est plus douce que celle du groupe, mais on y reconnaît bien le même personnage.
Le n° 2 représente liekhmara. Ce nom, qui avait un sens, comme tous ceux de l’antiquité,
signifie : « Savant comme le soleil ». Il a été porté par un fonctionnaire, intendant de Thoutmès III
(xvui° dynastie), qui a fait creuser et décorer un vaste hypogée, le plus intéressant de la nécropole
de Thèbes. Celte figure a été copiée sur un bas-relief en grès qui faisait partie du propylône
d’entréè, et retouché d’après une peinture. Ce portrait offre beaucoup d’analogie avec le précédent,
et me porte à croire que ee personnage appartenait à. une ancienne famille dont le type
s’était conservé à travers les âges, grâce aux -institutions éminemment préservatrices des
Egyptiens.
Le n" 3 est le portrait de Thouihôlep, ¡ffflpté, au fond de la niche de son tombeau, à Bercheh.
Cette ligure est plus juvénile, que celles retracées dans les autres parties de 1 hypogée où 1 on a
représenté ce haut fonctionnaire d’Oscrtasen, mais à un âge plus avancé, alors que ses mérites,
sans doute, l’autorisaient à faire sculpter sa statue.
Le n? 4 représente P ètamounoph, grand prêtre qui paraît avoir vécu à 1 époque des Saïtes,
et exercé une autorité souveraine à Thèbes. C’est lui qui fit élever le mur d enceinte qui relie le
Thoutmoséum, de Medineh-Thabou au pylône de Tahraka, et qui fit creuser pour son tombeau
cet immense syringe qui se voit à l’Assacif, et dont aucun des hypogées des pharaons thébains
n’égale l’étendue. Cette figure basse, au crâne oblitéré, est celle d’un fanatique qui a dû exercer
son autorité avec un despotisme abrutissant.
St a t u e d e l a r e in e A m én ér it è sE - Musée d u Kaire.
Cette magnifique statue, “Conservée au musée du Kaire, a été trouvée ensevelie sous les ruines
d’un petit temple situé au nord de la grande enceinte de Karnac.
Elle est en albâtre oriental ou arragohite. Sa hauteur, de la plante des pieds au sommet dea
tête, où plutôt de la couronne d’ureus, est de 4m,û7. La tête est trop grosse, les bras peu accentués,
le droit est perdu dans le contour de la cuisse, et le reste du corps, qui est pris dans une
robe collante, est à peine modelé ; enfin les orteils sont plats comme dans toutes les statues égyptiennes.
Malgré ces défauts, il y a dans les formes une pureté et une chasteté qui séduisent. A en juger
par les proportions sveltes dé celte statue, l’art avait encore conservé, ou plutôt cherchait à
acquérir quelque chose de l’élégance des oeuvres de la xviu8 dynastie, comme le prouve aussi la
charmante stèle conservée au musée du Louvre.
Cette statue est parfaitement conservée, à l’exception du nez, qui. est un peu détérioré : il
devait être aquilain, comme on le voit sur les bas-miefs des petits temples qui se trouvent à
gauche du dromos de Medineh-Thabou. Il est regrettable que l’albâtre dont elle est faite soit
défectueux, surtout dans la partie inférieure, car cela gâte un peu l’aspect du superbe spécimen
de l’art saïlique. Elle est encastrée à queue d’aronde dans une base de granitelle gris.
L’inscription gravée sur la base de la statue offre deux cartouches contenant le prénom officiel
(la divine épouse, Maut-cha-neferou) et le nom propre (la divine main, Amènéritès ou Am n a rta is),
comme s’il s’agissait d’une souveraine. Cette circonstance exceptionnelle fait supposer qu’elle a
régné elle-même.
On est encore dans une grande incertitude sur l’époque précise où vivait cette reine. M. de
Rougé lui fait commencer la xxvi8 dynastie; M. Lepsius la fait remonter à la xxiv° dynastie, à
aquelle elle me paraît en effet appartenir.
Aménéritès était fille de Kachto, que l’on prétend descendre de Bocchoris ou Bekenref,
unique roi de la première dynastie saïte (la xxiv* des listes) qui régnait, peut-être, dans la
basse Égypte pendant la domination éthiopienne. Elle épousa Pianchi, qui paraît avoir été un