ch itecture, la statuaire et la pe in tu re , mais leu r réunion seule pourra former un
m o nument vraiment complet.
« Ces trois divisions de l’a rt plastique renferment, cependant, entre elles des
arts intermédiaires qui sont comme autant de nuances pour arriver aux tons tran chés,
comme autant d’écheloïis nécessaires pour passer aux trois grandes masses :
ainsi en tre l ’archite cture et la statuaire se-place la sculpture , degré intermédiaire
qui touche à la première p a r la buse et l’élévation, à la seconde par le contour et
le modelé : Entre la statuaire et la pe in tu re , sont le b a s-re lie f e t la gravure. Enfin,
la p e in tu re elle-même, modifiée, devient l’é critu re : Mais pour bien comprendre cette
marche de l’a rt plastique, il faut remonter à l’origine des sociétés.'
« L’homme sauvage dut construire d’abord sa demeure, l’orner ensuite (la
peindre), enfin la couvrir de dessins, (souvenirs ou des faits de sa vie, ou des visages
de ses aïeux); p u is , quelquefois, à défaut des uns et des autres, de figures fantasques,
filles du caprice et de l’imagination : Si de l’individu nous passons à la famille,
011 comprend que les peuples, par un besoin in s tin c tif de réunion, d u ren t b â tir des
édifices, des monuments gigantesques, soit en l’h onneur de quelque grande bataille
gagnée, de quelque tra ité conclu ou de to u t autre événement extraordinaire : À certaines
époques on dut s’assembler autour de ces oeuvres colossales’, soit pour y renouveler
alliance, soit pour des' réjouissances communes et solennelles, mais surtout
p our y b é n ir l’Éternel des bienfaits versés su r la terre. Voilà l’origine de ¡’a rchitecture.
« Certaines actions particulières à une contrée, c ertains centres de peuplades
nécessitèrent des constructions analogues; seulement, comme leu r influence devait
être beaucoup plus re s tre in te , ces constructions ne s’adressant qu ’à un e tribu ou à
u ne famille fu ren t plus petites et se réd u isiren t insensiblement à l’état de colonnes,
de statues. De là vint la sculpture.
« Enfin, le besoin de répandre au loin, de re tra c e r aux yeux quelque fait éclatant ou
les tra its de quelques héros renommés, donna naissance à la peinture, qui ne servit pas
seulement à o rn e r l’in té rie u r des temples, mais encore à je te r à l’extérieur des connaissances
u tile s ; et c’est lorsqu’une communication plus intime, une nécessité absolue de
relations étroites et resserrées, exigea des représentations multipliées d ’objets importants
et e ssen tie ls; que l ’in té rê t et le besoin modifièrent la pe inture au point de la
faire devenir é critu re : Mais alors, après avoir servi à la renommée des faits, elle servit,
aussi, à la propagation des pensées.
« Sous ces différentes transformations, il ne faut pas oublier de remarquer que
la matière se spiritualise, pour ainsi dire, ju sq u ’à venir elle-même 'à^Éétat d’idée;
e t que de n aturel l’a rt devient humain, et enfin divin.
« Ces trois grand» p a s .d e l’a r# fla s tiq u e sont m a rq u é s -p a r trois créations ou
représèntations-3 le mythe, p lastique, le symbole et l’hiéroglyphe, j) ji plus ta rd devient
lettre. L a p a t i f e ;é lï|im êm e s e S l e sfennoblir et se purifier à mesure que l’a rt
s’élève et se d i v i | f l D’abord c’est un e § if a p |lp ie r r e qui représente la Divinité et à
laquelle on sacrifié; telle S É f o r ig in e des a u t e f e peu à peu on donne k ces pierres
« f o rm e d’animaux, ¿h om m e s;. e t t |e s t alors qu ’on .érige dans les temples les statues
; enfin on multiplie ces "dernières e t l’on "Rouvre le s murs et les plafonds
d’images :'o n jÉ i t les dieux d’abord assis, les mains, les liras e t-le s jambes collés,
puis débout é l'éta t de termes ou de cariatides; enfin [’a rt se débarrasse des liens te r-
féstres et la s fe u e .marche, vole pour a g l i dire, et les couleurs de la vie viennent
l’animer et la- ren d re plus belle.
i An eoinmencemétf| la matière des figures est de p.éps de prix : - S’est d abord
le granit, liargile, le bois, la pie rre qui sont u tilisé s; puis viennent le m a rb re , le
porphyre e ù ’a lb « r e ; enfin l’ivoire, l ’argent, l’or, ne sfe tr o u g n t pas être assez p ré c
i e u x , » ^ 'sont les v é g é ta « , le l i n | l e papyrus, iefci qui fournissent les moyens
de rendre toutes les représentations-plus délicates-.et-plirs finies.
« Il n ’est pas jusqu’au prêtre lu i-m êm e qui ne semble suivre l’aï! dans ses
diverses phases de spiritualisation. D’abord le mariage ne l u i ’est pas p e r d i t ; puis
il ne s’oblige au ic^libat que jusqu’au moment ou il p re n d une femme; enfin se
dégageant peu à peu d é la terre,"'anéantissant par la force de lam e 1 impérieuse
sensualité-, il s'oblige â une chasteté éternelle.
i à L e s trois’ fae.es de l’a rt s’é t a i t donc développées) dans un ordre p a ra llè le :
matière* h o n te s - esprit; la y a s tê ^ n ité tr in ita f tè s’e stffe a ifîé© sim u ltan ém en t; e g
ré c ritu re ou la parole â l’état de fait, p u issan t moyen de communication en tre les
hommes, lien, universel de frate rn ité en tre les esprits de la te rre ; la parole ne
faisant plus; qu’u n , et se confondant avec ^ l e t t r e , ferme alors le cercle de l’intel-
ligence humaine.
« Ainsi l'homme-présente dans toutes s e s manifestations vraies l’empreinte de
ison principe1, de'Dieu; et il en est l’expression dans l’univers physique e t dans l’u n ivers
in te lle c llè l.. La science est l'enveloppe invisible de ¡’a r t , comme la forme ou
matière en est l’enveloppe sensible ; l’amour est le feu sacré qui le vivifie.. 1 accord
de la. science; et de l’amour donne à l’a rtiste la foi qui donne à l ’oeuvre- J ê te rn ité .
« La najlire é tant l’çiivrage dé Dieu, l’art, ouvrage^ dé l ’homme, n ’est d’abord
qu’imitation : aussi l’homme passeét-il du ré e l à l’idéal, et de ce d e rn ie r état au vrai.
La science, l’amour, la fo i, président à ces trois développements : la science agit
principalement su r le réel ou positif; l’amour o u l’in sp ira tio n , âme de l’art, crée