sitions pu des représentations de leu r inspiration, de p eu r de mettre le public a
même de reconnaître ces nombreuses et frappantes incorrections voulues, mais
expliquées p a r les besoins sociaux ; car on ne peut plus mettre en doute aujourd’h u i,
en effet, que la pose et les gestes mêmes des personnages fussent déterminés p a r une
coutume dont il é ta it défendu de s’écarter, sous peine de rompre avec toutes les
traditions. Aussi peut-on dire que ce n ’est que par exception qu’ils paraissent- s’être
livrés, sous la xviii6 dynastie, à la recherche d’une beauté fantastique.
On peut se ren d re compte, au reste, de ces particularités de leu r composition,
en étudiant, attentivement, les sphinx accroupis de leurs grandes avennes, les
cariatides assises aux portes de leurs temples, les figurines de leurs bas-reliefs, les
Dieux dans leurs niches, et léurs Rois et leurs reines su r le trône.' Tous semblent
s’approuver, les unsi des autçes, d’un même sourire placide et doux; le même
b onheur s’échappe de leurs yeux larges, bien fendus, aux paupières légèrement
baissées, e t qu’on d ira it encore to u t humides ; la même joie se reflète su r leurs
lèvres, n aturellement épaisses, mais finement relevées ; et leurs bouches sont .toutes,
avec une parfaite égalité, gracieuses et coquettes. ,
Dans les tableaux de bataille, u n phénomène identique frappe les .yeux; on y
voit les Rois lancer des flèches, tantôt de la main gauche, tantôt de la main droite
suivant que leu r profil est. to u rn é à d ro ite ou à gauche : Gomme ce u é s t pas,
parce que les pharaons é taient plus ambidextres que leurs sujets, que les artistes
ont agi de la sorte, il est facile de comprendre qu ’ils ont eu pour b u t de rendre
le mouvement du bras d roit plus compréhensible, en ne couvrant pas une pa rtie du
corps avec l’au trë bras^ et vice versâ ; ils se trouvaient donc, ainsi, avoir évité la pose
na ture lle , et s’être servis du même poncif dans les deux représentations : Car ce qui leur
importait, avant tout, c’était la grande to u rn u re de l'ensemble ; e’était l’effet p roduit ;
c’é tait, enfin, la pureté des lignes et l’ha rmonie des tons; mais aucune explication ne
sau ra it mieux le prouver que l’épure de chapiteau, à figure humaine, que nous avons
la satisfaction de pouvoir offrir, à l’appui, en exemple. (Voir, page 131, là vignette-)
En effet, c’est alors que le -d e ss in est bien défini, que la loi des accords dans les
couleurs est soigneusement respectée, qu ’il est facile de s'apercevoir que les jeux
de lumière, d’ombre et de re lie f ne sont:plus qu ’un accessoire dont l’a rt pourrait
se passer : les fresques égyptiennes qui n ’avaient eh vue que de décorer les murs
sans tromper le regard, en sont la preuve évidente.
Si l’on passe, ensuite, à l’étude de leurs règles dans la composition des bas-reliefs,
on verra que, de l’arrangement systématique des lignes de l’é criture, dérivait 1 a rra n gement
artistique des bas-reliefs égyptiens ; et que, de même qu ’il y a dans l’écriture
des B H B B W perpendiculaires et horizontales, de même ils y disposaient
et représentaient H figures h iB a in e s ,. et les autrêsôbjéts, tantôt en séries horizontales
superposées, tantôt en séries verticales juxtaposées,: « , enfin, lorsque l’architecture le
commandait,, suivant l’ordre exigé par
v|e mélange de ces deux systèmes. ' -
L'encadrement architectural des
bas-reliefs égyptiens 'forme -toujours
u n re c tahgléôïi u n tràpèze (s'e rapprochant,
plus" ou moins, du p a r a llé l^ - ’
gramme rég u lie r), e t |c '-su b d iv is e ,
q u e l q u e f o i s ^ è n - 'c a 'd r é s p l u s p è t î ï t a , q u i
reçoivent les suites des b a s - r e l i e f et
sont disposés en filés régulières : il n y
a yamais un premier plan; ïÉSsi quand
le besoin exigeait une représentation
de pltójffnrs figuresWosées l’une après
P a îtr e 'enïprôfôndëuTï faisait-on W
■ p eu so rtir la deuxième sur la p remière,
puis la troisième su r ia deuxième, et-
ainsi de s u ite ';’-S’était presque une
marché t ou u n -rep o s do figures soigneusement
alignées : mais les dimensions
différentes données à des figures
qui sont, pourtlitt-f: dans la na tu re Épure d'un chapiteau, g
d’égaîé g randeur s’expliquent-diffêrem- ■ ■
H il faut y v o i r une raison de convenance/symbolique plutôt qn un ré sulta t des
différentes dimensions de l’espace architectural, ou en co ré de la surtace assignée aux
bas-reliefs e t aux p eintures.
Polirquoif%’est-ou demandé dans tons les temps, les Égyptiens ont-ils toujours
attribué une grande force e t des f o rm ^ » ô s é a l e s à leurs h é r o s « e n ’est pas, comme
■ p o u rrait le croire, u n e . suite na tu re lle du penchant de d’esprit humam pour le
merveilleux, I bien encore une façon de marquer que la force ou les hauts laits ont
établi les premières inégalités, entre les hommes. C’est simplement, de le u r part, un
témoignage de respect e t dé vénération; cela explique; comment la taille des personn
e s augmente ou diminue, d’ordinaire, en raison de leu r situation sociale ou de