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touche de cette même reine accompagné de celui de son autre fils Alexandre, on obtint
ainsi u n nouveau nom. C’est en appliquant cette méthode ju sq u ’à l’époque des-Romains,
qu ’on voit que le roi qui marque la tradition est lé fils de Jules César et de la célèbre
Cléopâtre, surnommé Cæsarion car- il ne faut pas oublier que ce de rnie r nom n’est
pas son nom officiel; puisque dans une inscription grecque d ’une stèle de Turin, et
dans les hiéroglyphes, il est appelé Ptolémée-César et quelquefois même Philométor:
Il en résulte donc que ce d e rn ie r roi, qui a un nom le rattachant à l’ancienne dynastie
ptolémaïque e t au sang dos Césars, se trouve nous donner d’une m an ié ré certaine
le nom de César, qui va ouvrir à son tour une nouvelle série de souverains.
Parlerons-nous du nom d’Alexandre le Grand,-qui se présente avant celui des
Lagides; il existe aussi sut1 les monuments. On y trouve encore celui de Philippe
Aridée qui lu i succéda, et sous le nom duquel Ptolémée Sôter, avant de prendre lui-
même le nom de roi; gouverna l ’Égypte; c a r 'il n ’avait pas d 'au tre qualité que eellêide
simple lieu ten an t de ce Philippe Aridée, lorsqu’il administra, avant la mort de celniféi,
l’Égypte p endant plus de six ans : C’est à cette époque qu’appartiennent le preiîfter
et le second sanctuaire de Rama®, et une pa rtie du temple d’IIermopolis magna ou
l ’on trouve la légende hiéroglyphique d’Aridée.
Il nous suffira de rappeler, en te rm in an t, quë-iorsque celui-ci eut été mis à. mort
par l’ordre d’Olympias: (et qu’Alexandre Aigus, fiîfcd'e Roxane">et d’Alexandre ' le Grand .
lu i eut succédé, au moins officiellement), Ptolémée gouverna encore l ’Égypte sous le
nom de ce faible enfant, dont la légende hiéroglyphique se retrouve, aussi, à Beni-
haçen, à Éiéphantine et à Louqsor.
Nous pouvoilS; dès lors affirmer que les- conclusions, auxquelles on est forcément
conduit en appliquant à tous les;monuments l’alphabet de Champollion, sont parfaitem
en t d’accord avec l’histoire (qui en reçoit elle-même une éclatante confirmation); et
qu ’il est facile de nos jours, eu p a rtan t d’Alexandre, de suivre ju s q i# â |||g s G é s# la
série chronologique des rois, sans cra indre de ren co n tre r un- fait qui ne vienne pas
appuyer la découverte de Champollion.
On a eu raison de le dire : il n ’y a pas là de système préconçu ; il est, en effet,
incontestable’ que Champollion, cet illu stré savant, s’est laissé »seulement guider parf
les faits, p a r des analogî&s certaines et par des inductions rigoureuses.'-
Mais u n examen rapide de quelques -monuments- de rÉgyptê.- servira à faire res-?
so rtir encore mieux l’u tilité historique de cette découverte. Commençons-par le sud :
nous y trouvons d’abord le temple de Pscelcis ou Dakkeh,. en Nubie, à vingt lieues, au
sud de Syène : Il est com p o std e parties qui peuvent être examinées séparément, puisq
u ’elles a ppartiennent à des époques différentes; mais s’il ést de construction égÿptienne,
il n’a rien de pharaonique. Il a é té commencé, en effet, par un roi du pays .
nommé Égamène, dont parle I)iodore;.le nom de ce.roi éthiopien s’y lit : Erchamène,
en hiéroglyphes.- Le pronaos a été constnüt-i.et décoré.par Ptolémée Évergète.II; il en
résulterait que le s Grecs ne se sont pas .établis en Éthiopie avant le règne de ce prin c e ;
on en peùti conclure aussi que le s arts de l’Éthiopie ressemblaient beaucoup à ceux de
Si de là nous passons à l ’île de Philæ qui a été le- lieu d un pèlerinage très-
fréquenté, nous remarquerons; qu’elle devait être couverte-: presque entiè rem ent d é d i-
f i l l , à peu près comme le Forum à Rome, et que ses-„plus importantes constructions :
se rattachent au temple d’Isis : Toutes -sont très-remarquables par .les détails ; mais
les membres de la Commission d’Égypte en ont, selon nous, trop vanté la perfection :
Ilugot et Gau avaient déjà reconnu que ces constructions appartenaient, à une époque
assez récente ; parce qu e le pylône- du temple porte des inscriptions grecques qui-
sont coupées par les ligures et le s (sculptures : ce q u i prouvait que ces sculptures
avaient été faites après -les inscriptions.
Restituées dans leurs parties essentielles, ces inscriptions montrent q u ’on ne peut
les faire remonter plus h au t que le règne .de Ptolémée Byonisios ou Aulétès : En outre
Champollion n ’au ra it rencontré à Philæ àjicun nom pharaonique, an té rieu r à Nectané|.e;.i •;
En troisième lieu nous citerons Omhos, dont le temple en ru in e (du temps des
Ptolémées) est u n de ceux dont 011 avait, le plus, exagéré l’ancienneté; il en est de
même pour les temples d’] f ||e h , d’Apollohopolis mâgna et dTIermonthis,-
Enfin si nou's'icontinuons à passer en revue les monuments :dest.autres villes,
comme- Apoljonopolis parva, A n t i |g o l i || T entyra, ■ néi|s reconnaîtrons avec, la plus
grande facilité, grâce â cette méthode, que la p lupa rt des monuments égyptiens actuellement
subsistants ont été 011 .construits ou seulement réparés par les Grecs e t les-Romains:
El cela nous conduit à dirè-qu’on a u ra it tort de s’étonner de trouver les noms des
Ptolémées ou des empereurs, dans-les igS%aptions. grecques-ou latines, qui se voient
encore sur la façade-des temples et ont rapport*,.-spit à la construction, soit à la déeo-,
ration de ces- monuments ; puisque l ’on .sâit que ië: ne^ sont pas de simples dédicaces,
comme on l’avait penséijiisqu’à nos jours.
Observons, cependant, que si des ressemblances de style; .entré des monuments
d’époques bien différentes avaient fait croire à la contemporanéité.de ces monuments,
c'est q u 'o ii'av a it oublié q u e l’im m u tab ilité.é tait le 'c a ra c tè re p articulier des . arts en
Égypte-, q uoique. déjà les; anciens: enseussen-t été frappés: Les.Grecs, en avaient, été
d’autant plus étonnés que, chez'-eux, les arts avaient souvent changé de caractère et
s’étaient constamment transformés ; à ce point que deux monuments grecs qui difs