devait arriver l ’événement le plus important de toute l’année. Savary prétend qu’on
l’avait m u ltip lié à l’infini et qu’on le voyait devant tous les monuments remarquables,
parce qu ’il é ta it pour le peuple l’équivalent de cette phrase : Peuples, sous
tel signe, dans tel temps, le fleuve débordera sur vos campagnes et y portera la fécondité. »
Un passage des Stromates de Clément d’Alexandrie affirme, de son côté; que le
sphinx fu t l’emblème de la sagesse u n ie à la force : cette interprétation pourrait
suffire si cette création fantastique n ’eût eu qu’une seule forme déterminée, parce
que les monuments confirmeraient alors cette induction d ’u n symbole général; la
force et la sagesse devant être considérées comme des qualités communes, à tous
les personnages mythiques auxquels l’Egypte re n d a it u n culte habituel; mais elle
est incontestablement insuffisante, parce qu’il n ’est pas permis d’ignorer que cette
dénomination servait à désigner diverses figures telles que les sphinx androcéphaies,
les androsphinx, les sphinx hiéracocéphales, • et les criosphinx, à moins toutefois que
les a ttrib u ts p a rticu lie rs à chaque divinité, ajoutés à cet emblème, n ’a ient été l’u n ique
cause de la diversité de ses représentations.
Les pharaons fu ren t aussi figurés d’une manière symbolique par le sphinx
comme p a rtic ip an t tous à la plénitude de la force et de la sagesse des -dieux, au
nombre désquels on les inscrivait de le u r vivant même : c’est, du reste, à ce fait
q u ’on impute la création de presque tous les sphinx androcéphales : Les androsphinx
p ortaient o rd in a irem en t le claft, coiffure civile, striée et ornée d ’un ureus, symbole
de la royauté au-dessus duquel 011 p laçait le pschent : en outre, u n lar,ge collier appelé
ousch et les appendices de la coiffure aidaient à vaincre les difficultés de l’assemblage
de deux na ture s différentes. Le grand sphinx serait u n e création de ce genre.
On voit quelquefois aux sphinx, sculptés en bas-reliefs, deux longues ailes essorantes
qui so rten t des épaules : il existe aussi, mais su r les bas-reliefs seulement,
d’autres créations plus fantastiques du même ordre, dont la dénomination n ’est
pas parvenue ju sq u ’à nous : rappelons seulement, ic i, que les sphinx, qui sont
toujours représentés, p a r l a sculpture en ronde bosse, accroupis e t dans un e pose
calme et majestueuse, sont souvent figurés debout et en mouvement su r les bas-
reliefs et les petits monuments.
Le nombre considérable de sphinx placés su r les dromos qui précédaient les
différents édifices de Thèbes a confirmé, depuis le siècle dernier, ce que les anciens
nous avaient appris de l’emploi des sphinx pour former les avenues des édifices
sacrés : l’u n de ces dromos é ta it entièrement bordé de bé lie rs, u n autre de criosphinx,
un troisième de sphinx ■: tous ces sphinx sont monolithes e t à peu près
de même dimension; ils sont placés su r deux lignes parallèles, les uns en face des
autres, et chacun sur uu piédestal décoré-de légendes lnéroglyphiqucS q u i rappellent
le u oui.et les litres (les pharaons qui le s 'fir e n t ériger.
COLONNES E T P IL IE R S !
W Ê Ê Ê Ê Ê p ré ten d en t re co n n artS , 1 or.gme des W Ê M dans les troncs
d'arbres plantés on te rre : la liase e t le chapiteau s eraien t Limitation des liens de
l o i s vert et duj-fer q u e ,'p lis , tard, on m it au sommet des arbres pour les empêcher
de se fo ndre; i’architravg: s erait u n i Irone éq u arri,. posé .immédiatement su r les
troncs; enfin la frise occuperait la h a i í f ú r des solives destinées à former la couverture,
et leur grosseur, ainsi que l'intervalle qui ^ s é p a r e , a u ra ien t donné 1 idée
des triglyphcs e t des métopes qui c aractérisent la frise dorique : les n.odil'.ons
s e r a ie S ¿ ¡ b o u t s des*sqliveaux placés.eh talus ; là'.corniehe r e p r é s e n t e r a i s plan-
c h a q u i les recouviaienwpoui former e n s em b ||l a c o u v e r tu r e comme le f r o n j j i
s erait la reproduction pure et. simple de la forme de cette couverture.
Maipitout; c ec i,à;m o tte sens,--est plus i n g é n i e u x ^ p r o b a b l e , car il y eu t une
architecture particulière; à TÉgypte, où le ^ pluies; sont: si rares, et où les magnifiques
monuments, qui .y s u b s is te n re n c o ïe /s o n t p re s q u * o u jo u rs -à ciel ¡o fjert ou e jtt;
terrasse : o J p t e architecture, q u i p r i t bien c e r t a i i ^ é n t naissance dans ces pays,
ne pa ra it y. avoir subi de modifications, dans- le sens indiqué plus h a u t/ que du
fait des Grecs qui avaient habité u n climat plus rigoureux. C’est ce qui nous fait
dire: que, c ertainement, les crdreS.:Grecs;et Bomains ne nous paraissent pas avoir
été; la source essentielle de l’a rt architectural./ e t qu ’on ¿ e u t aussi trouver ailleurs
de beaux modèles.. ----ïÿ ; ~ v . ' r:"'; ■ V :i
Mais, s’il est vraisemblable que ce lu re n t les . troncs d’arbres qui fo u rn iren t
l’idée’ des — il nous p a ra îÉm p o s sM e de voir rien q u i puisse en donner une
plus parfaite image qu’un beau d a ttie r-d o n t la tige droite et svelte, est,co u ro n n é e .
d’un bouquet de feuilles et de fruits, et dont f a racines forment toujours u n empâtement
qui. lui-sert de base. Tel encore le bananier, avec ses longs régimes de fruits
et ses grandes feuilles unies.
Les constructeurs Égyptiens/ qui avaient constamment ce beau modèle sous les
yeux, semblent eu effet avoir -conservé le souvenir de cette origine dans plusieurs
/de le u rs l i o n n e s dont le » 1 e st ciselé -et couvert d’écailles, e t dont le chapiteau est
orné de palmes c l de fruits. D’autres végétaux p o u rraien t encore avoir fourni de charmants
modèles ; tels sont les papayers, dont nous empruntons la gracieuse description
à Chateaubriand : « L eur tronc droit, dit-il, grisâtre et guilloché, de la h au teu r de vingt